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84

L'UNIVERS.

pauvres qui <lemanclent l'aumélue aux

riches, dans les rues, dans les mai–

sons et dans les marchés, comme font

les mendiants en Espagne

et

en d'au–

fres

pa.ys

civilisés

(Cartas de Cortes,

p. 69 ). " II est assez curieLix de voir le

général espagnol regardcr la mendicité

dans les ru es comme un signe de civi–

Ji sation. Les Cholulans

re~urent

Cortes

et son armée avec beau·coup de dé–

monstrations de confiaoce et de respect.

Les Espagnols furent logés dans de

''astes bátinwnts , oü ¡)e1,1dant les deux

prenliers jours on leur fournit en abon–

dancc toutes les choses nécessaires

a

la

vi c. Le troisieme jour on fut moins

généreux; les vivres devinrent plus

rares, et on finit par ne plus leur ap–

porter qu.e de l'eau et du bois. Cortes,

l'roil toujours fixé sur les mouvements

<le ses ennemis, ne tarda pas

a

décou–

vrir les traces de ces machinations se–

cretes , de ces préparatifs de n1auvais

<iug nre qui décelaient une conspiration

flagrante; cbaque heure qui s'écoulait

lui en ;ipportait de nouvelles preuves.

Le corps auxi liaite f<;>urni par les Tlas–

calans campait en deb-0rs de la vi ll e;

les Cholulans avaient prié Cortes de

ne point l'introduire dans leurs· murs

a cause úe l'inimitié profo11de qui exjs–

tait entre Jes denx peuples, et .Cortes

y avait consentí comme une preuve

nou vclle de confiance: mais ces :i.uxi- ·

Jiuires ava ient l'ordré de faire bonne

garde. Huit d'entre eux vinrent an–

noncer au général qu'nn mouvement

se préparait, qu'ils avaient remarqué

qu'on faisait sortir de la ville, too tes

les nuits, beaucoup de femmes et d'en–

fants appartenant aux citoyens les plus

notables, et qu'on avait sucrifié trois

petits

gar~ons

et trois petites filies

dans le pri nópa1 temple, pratiqne or–

din aire

a

ces peuples lorsqu'i ls se pré–

parent

a

quelqu.e expédition militaire.

Cette communi cation fot suivie d'un

avis qui semblait une nouvelle foveur

du ciel. Marina, la fidele amie de Cor–

tes, sa provid.ence, s'était liée avec

uue femme de Cho lula, une grande

uame alliée aux premieres famifles Ju

pays. Matina avait le privilége d'inté–

resser tous ceux qui la voyaient; sa

beauté, son esprit, son caraclere élevé ,

l'aisance de ses manieres parlerent si

fort en sa faveur, que la dame de Cho ··

lula se prit pour elle d'une Yive ten–

dresse. " .Marina, lui dit-etle mysté–

rieusement un jour, et apres s'étre

assurée que personne rf écoutait, vous

étés jeune, belle et noble, qui peut

vous retenir avec ces étrangers enne-

mis de nos dieux et de notre pays?

Vous ne devez pas restet· plus long–

temps avec ces hommes crucis et mé–

chants que le soleil enfanta dans un

jour de colere; auandonnez-les et vi vez

avec nou"S. " Et comme ·Marina ga rdait

le silence, la Cholulane ajouta: "Vous

ne savez pas ce que vous refusez; je

veux vous sauver de lamort;apprerlez,

Marina, que vos Espagnols sont ici

dans leur tombeau; pas un ne sortira

vivant de la cité de notre dieu de l'air,

do grand Quetzalcoatl. Nos rues sont

barricadées et cou pées par des fossés

et des trous légerement recouverts de

terre; sur Iaplate-formedenos temples,

des pierres, destrait. sont réunis. Vin&t

miHe l\lexicains cachés dans le v01-

s-ioage cle la ville, doivent, a un signa!

co)1venu, se joindre

a

nos compatrio-

tes, et fondr e sur les étrangers et sur

leurs alli és. os prétres, répandus

sur tous le points pour exciter l'nr–

denr des hommes, nous promettent

la victoire, et ils ne nous ont jamais

trompés. Marina, songez

a

vous. ,, . -

Marina, babi le dans l'art de composer

son visage, ne laissa rien -para1tre des

sentiments qu'elle éprouvait. L'amante

de Coites promet de garder un secrrt

qu'il luí tarde d'aller confier au géné-

ral.

Elle est bientélt pres de Jui; elle

J'instruit .de toute la con>;piration.

Cortes voit d un coup d'reil l'étenuue

du danger. Aussi pronwt

a

prendre

une résolution qu'a l'exécuter, il veut,

en prévenant ses ennemis, exercer uq.e

de ces vengeaoces qui frappent tout un

peuple de terreur, et font tremliler les

couronues des rois sur Jeurs tétes.

Mari na, par ses ord res, parvien t

a

ut–

tirer chez lui la noble dame et quel–

ques prétres instruits de tout ce qui se

passe. lis luí confirment l'existence du

-vaste complot dont

il

est environné.