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IIIEXIQUE.

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de jour ou de nuit, et qu'il trouverait

gens prets

a

le recevoir. •Cela fait,

dit Cortes ,,je restai sur le qui vive jus–

qu'au coucher du soleil. A la nuit tom–

bante, nos ennemis descendirent le

long de deux vallons, croyant 'appro–

cher sans elrc aper .us. l\lais iostn1it

de leur marche, je

rus imprudent de

les atlendre et tlangereux de les laisser

arriver, crni gnnnt qu'a In faveur des

téncllres ils ne parvinsscnt

u

briller

mon camp. J'allni done au-devnnt d'eux

ª'ce

toule ma cavalcrie; jo tombni sur

les plm; ava ne ·s, qui s'enfuirent, sans

'arr ~ tcr

et sans crier, dcrriere des

champ de IJlé dont toule la lerre était

couverte. nL'effroi de Tia calans était

au comllle. Le ilence de la nuit, seu–

lcmenl troublé par le son des petites

clochcttes que les cbevaux des Espa–

gnol portaient

a

leur poitrail, la vue

des cinquante espions mutilés et san–

gla11ts, avaient jeté une telle terreur

dans l'llme des soldaJ de

icotencatl,

qu'ils se disperserent dans toutes les

directions; lui-méme se sauva précipi–

tamment

a

Tlascala, ou sur-le-champ

le grand conseil de la république fut

convoqué pour délibérer sur ce qu'ily

avait

a

faire avec le vainqueur. _Fen–

dant qu'on y agite la que tion de la

paix et que l\Iaxicatzin rallie

a

sa poli–

t ique les esprits effrnyés par les revers

de dern iers jours, rentrons dan

le

camp <le Corte , ou nous le trouvons

occup

a

donner audience aux ambas–

sadeur de loctez11111a. Ce roi mexicain

tremlllant

a

la nouvelle de victoires

remport ées sur les Tia ca lans, redou–

tait une alliance entre eux et le Espa–

gnols; il craignait égale1hent que le

frere du roi de Texouco, son neveu,

a

Ja téte d un fort partí de mécontent ,

ne les appelllt

a

on secom:s. Il ne

vo ait pas san effroi l'i nflu ence qu'ils

e

:-.er

~aient

sur l'e prit de

~rinces

vas-

aux,

dont quelques-un , a l'exemple

de Totonaque

ven9ient tout ré ·em–

ment de e d clarer indépendants. Cor–

te

lui apparai ait comme le mauvais

génie de son cmpire, et l'éloigner

a

tout prix

tait l'unique objet úe ses

pen ·e . Croyan t encore

a

la pu i sanee

de son nom, il voulut l'essayer de nou·

Li11raison.

(

l\IEUQUB.

veau sur le général espagnol.

11

cbargea

de cette mission difficile six caciques,

les principaux seigneurs de sa cour.

Leur suite se compo ait de deux cents

pe)·sonne . Les présents qu'ils devaient

offrirétaient plus magnifiques qu'aucun

de ceux qui eussent été donnés jus–

qu'alors par un souverain du l\l exiquc;

ils 111·aient 01·dre d'en promcttre de plus

beaux encore si Cortes consentoit a ne

point entrer sur les terres ele l'empire.

Jls insisterent sur les difficultés de la

route, sur la stérilité du pays, oú les

Espagnols ne pourraient trouver assez

de vivres pour subsi ter. " Ces ambas–

sadenrs, écrivait Corles

a

Charles–

Quint , resteren t avec moi pendant une

partie de la guerre de Tlascala ; ils

virent ce dont les Espagnols étaient

capables; ils furent témoins de leurs

succes et úe la soumission des Tlasca–

lans. ,, Ceux-ci, craig11ant

a

leur tour

les intrigues des envoyés mexica ins,

se htlterent de conclure la paix; pas une

seule voix parmi les sénateurs ne s'é–

leva

pour

la guerre. Xicotencatl, le

général en chef,

fut

chargé d'aller en

personne porter au vainqueur les hom–

ma$es de la république.

<1

Si vous etes,

dit-11 aux Espagnols, des divinités d'une

nature cruelle et sauvage, nous vous

offrons ciuq esclaves, afin que vous

buviez leur sang et que vous mangiez

leur chair; si vons étes des divi111tés

bonnes et douces, acceptez ces parfums

et ces plume ;

i vous etes des hom–

me.s, voi la des viandes, du pain et des

fruits pour 1•ous nourrir.

»

Tlascala se

reconnut vassale de la couronne de

Castille, et s'engagea

a

secourir Cortes

dan toutes ses expéditions. Cette paix

venait fort

a

propos pour les Espa–

gnols; car, harasses de fatigue, comp–

.tant un grand nombre de blessés et

manquant de tout, ils en étaient re-

ve11us aux murmures, et menac;nient

111éme d-e se retirer

a

la Vera-Cruz.

La puix, la réception·qui leur fut faite

lors de leur eotrée

a

Tlascala, leur

rendit l'orgueil et l'espérnncc; des

ce moment ils se crurerit les ma1tres

du Jexique.

Voici le tableau que Cortes nous a

laissé de la capitale de la république :

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