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t'UNIVERS.

parvenus

a

s'échapper

(*) .

Cette hl–

mentable histoire était

a

peine débi–

tée , que les Espagnols virent deva nt

enx un batailion ennemi, qui, tout en

lancant des dar<ls et des fleches, recu–

lait'a mesure qu'ils avancaient, et ne

s'arreta qu'apres les avoir conduits

sur un terrain inégal et montueux,

oü ils ne pouvaient faire usage de leur

cavalerie. En ce moment. l'armée tlas–

~alane,

que les mouverrients du ter–

rain avaient dérobée a la vue, apparut

tout

a

coup rangée en bataille. Elle

était nombreuse et bruyante, et sem–

blait impatiente de combattre

(**).

Les

manreuvres de Cortes la forcerent

a

venir dans la plaine, ou, apres un en–

gagement d'une heure, les Tlascalans

abandonne.rent le champ de bataille :

ils ne prirent point. la fui te, mais se

retirerent en bon ordre, emportantavec

eux leurs morts et leurs blessés, qui

étaient nombreux; ils prouverent a

Cortes que, mieux armés et mieux dis·

ciplinés, ils l'eu sent arretéii son début.

Ses destin ées aur.aient alors fini clans

la plaine de Teoatzinco (lieu de Jleau

. divine) , et le ¡nonde ne l'cat 4ppelé

qu'un a1'enturier malheureux.

II

ne

perdit qu'un homme, et n'eut que

quinze blessé , si l'on en rroit ses bul–

letins.

A

la suite de cette affaire, les

deux années furent spectatrices d'un

combat singulier entre un officier tlas–

oalan et un noble chempoallan. Ce

dernier renversa son adversaire et lui

coupa la tl'lte qu'il rapporta en triorn–

phe dans les rangs des Espagnols, au

bruit de leurs fonfares et de leurs ar:–

clarnations. C'était le bouquet de cette

journée sanglante.

Dans cette guerre , comme dans

toutes celles de Cortes avec les Indiens,

(•) Clavi¡;e1•0 ré,•oque en doute ce récit

des Chempoallaus.

11

est contraire anx habi–

tudes ordinaires des Tlascalans,

a

leur

bonne

foi,

il

leur respect pour

le

caractcre

sacré des amhassadeurs.

(..) Corles porte cette armée

il

100,000

hommes, Berna! Diaz

a

40,000, d'aulres

historiens

a

30,000.

II

y

a hiue1111oent

plus ou moius d'exagéra,tiou daos tous ces

chiffres.

les détails des petits cornbats sont

fastidieux; l'intérét manque la ou les

chances ne sont pas égales

et elles

sont loin de l'etre entre des' hommes

nus et des hor11111es bardés de fer; en–

tre 9es

lances. et des épées de bois

durc1 au feu, gltssant sur les boucliers

eflleurant

il

peine les corselets

pi~

qués des Espagnols, et des lances et

des épées d'acier qui percent d'outre

en outre; entre des pierres lancées par

une fronde, et la mitraille vornie par

le canon ; entre des fleches légeres,

et

les halles des mousquets; entre une

troupe sans ordre, et un bataillon qui

manreuvre avec art et ne perd pas un

de ses avantages. Si le courage seul

avait pu donner la victoire, les Tlas–

calans auraient va in cu, car ils étaient

braves et persévérants. Cortes les ju–

geait ainsi.

A

pres chaque combat,

et il en livra quatorze

a

ces républi–

cains, il leur faisait proposer la paix.

JI

ne répondait

a

leurs refus hautains

que par de nouvelles offres, par des

paroles bienveillantes qui ne portaient

nullement le cachet du vainqueur, et

qu'on ne peutattribuer qu'au froid calcul

de l'homme politique. Cortes crut qu'en

dévastant leó'r territoire

ils devien–

draient plus traitables.

Il

bnlla quel–

ques-uns de leu rs rillage , il détruisit

plusieurs temples, il mit

w

pillage une

de leurs villes populeuses, fit de

no1~-

'

breux prisonniers, et les renvoya por–

teurs de paroles pacifiques. l\Ialgré la

mauvaise fortune, l'orgueil des Tlas–

calans n'avait pas fléchi.

lis

répondi–

rent :

«

Que les Espagnols viennent

dans notre capitale, nous

y

ferons

la paix en les sacrifiant, et leur chair

nous servira de nourriture. " Xico–

tencatl , pour prouver

a

ses ennemis

qu'il ne vou lait pas les vaincre par

la fan.1ine,

leur envoya une grgnde

quant1té de volailles et de mai's, en

leur faisant dire de se bien nourrir,

parce qu'il croirait mauquer de res–

pect a ses dieux en leur offrar.c des

· victimes affamées, et qu'il craignait

que les F.spagnols, devenus trop ma1-

gres, ne fussent plus bons

a

manger.

A de tels ennemis il fallait encore une

Je~on

sévere. Elle leur fut donnée le