l\1EXIQUE.
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éxtraor<linaires qui doi ve11t, selon la
trad1tion, visiter un jour nos con–
trée . Les tremulcmen ts de ture, les
langues de feu
aper~ues
dans les cieux,
et plusieurs nutres prod iges arrivés
dans ces deruicres années, indiquent
assez que les temps vou lu s par la tra–
tlition ont accomplis. Si ce sont des
etre
immortels, en vai11 la répuulique
leur défendrn l'entrée du pays.
Jotre
rPfus peut amener de grands malheur .
Et
c¡uelle ne era it pas la joie du mé–
clwnt
lexicain, si, apres avoir refusé
d'admettre ce étrangers, ils veoaient
u
pénétrer sur nos terres par In force.
»
Tel fut l'avi du plus sage des Tlasca–
lans; t<•l ne fut pus cd ui du Yicux Xi–
cot
enea
ti,
chef de grande autorité par
sa louguc expérience des affoires ci–
\•ll es et militaires.
JI
<lit luí que si les
l oi~
enjoignaient d'accueillir l'étran–
li:<'r, elles défenclaient d'admettre celu i
qui peut porter prrj udice
a
l'Etat; gue
les hou1me
pour le quels on récla–
mait cette faveu r étaient bi en plutdt
des monstres rejetés par les
vacru~s
de
lamer qu.i n'avait pu les souffrir ll ans
son sein, que des dieux descen<lus <l d
ciel. "Est-i
1
possible qu eles dieux soient
si avides d'or et de voluptés ?Et qu'on t–
ils
a
fa ire dans un pays aus i pauvre
que le notre' oli l'ón manque meme
de sel ? C'est blesser l'hommc du pays
qu e de supposer qu'il puisse l!tre a Ja
merci d' un e poignée d'aventurirrs.
S ils son t mortcls, les armes des Tlas–
calans
l'apprcndron t
a
tout
1'
Ana–
hu ac ; 'ils sont im1nortels, il sera tou–
jours nssez
t emps d'npaiser
lcur
col i:re par d s homm:i&e et d'implo–
rer letu· rner i par le repcntir. Rcje–
tons leur Ll emande, et s' ils persistent,
que la fo rce i·epou se la.force. " Ces
opinion
oppo ées de deux personna–
ges également respecté divi erent les
sénateurs. lis fiottaient dans l'incel'li·
,tude, lorsqu' un eles lenr , lio111111e po–
li tique et ru é,
e plarant dan
un
juste mi lieu , propo a, comme 111oyen
terme, tle foirc un e répo nse ()Oli c et
amicale au chef des
etran~ers
en lui
acco rdant Ja permis ion d'entrEr, et
de chnrger en meme temps le fils tle·
icote11cntl d'aller
ª ''ec une tro,upe
d'Otornies, s'opposer
a
son passage.
" Si Xico trnca tl est vainqueur, ajouta–
t-il , les armes de la répu blique en re–
cevront un
~ra n<l
éclat, s'il est vai ncu,
nou s accuserons les Otomics d'avoir
entrepris la guerre sans or<lre. " Cet
e~pédient,
digne de la diplomatie du
vi eLL\ con tinent, fut accueilli cornme
moyen de se tirer d'affaires sans dan–
ger.
. Cortes, en attendant le retour <le
ses em·oyés, marchait en avant. Il fut
bientot en vue de ces formi dables re–
tranchements élevés aux fronti eres de
la république. Son armée se compo–
sait alors non-seulement de ses alliés
totonaques, mais encore de la nom–
breuse
garnison mexicaine
deXocotla,
dont il avait grossi ses rangs, tant il
étai t habile
a
séduire meme les propres
troupes de l\foctezuma, tant il s'enten–
dait
it
mettre toutes les chances Yu l–
gaires en sa faveur; ce qui foit pftlir
beaucoup les couleurs
~heval eresques
et les teintes du merveilleux <lont les
chroniqueurs espagnoís embellissent
les événements de la conguete. Par
une inconcevable 1,1égligence, ces espe–
ces ae Thermopyles, ordinairement
ga rdées par les Otomies, se trouvaient
ahai1données. Les Espagnols les fran–
cl1irent sans coup féri r, et entrerent
librement su r le terri toi re de la répu–
bliquc,
OLI,
pouvant se déployer et ma–
noou vret·
il
l'ai e, ils n'eurent pas de
peine
a
repousser la petite troupe de
icotencatl. En ce moment, qu clques
envoytls tlascalans se présen terent pour
jouer la coniédie <liplomati<¡ue dont
on éta it co nvenu . Cortes eut J'ai r d'e–
tre persuadé de la franchise de leurs
excnses , et re<louhla de précautions.
Il n'cn pouvait trop pren<lre dans la
· route diflicile qu'i l etai t forcé de par–
courir. I1 marcbait entre des monta–
gnes élcvées , hérissées de rochers,
coupées
<l e ravins et <l e précipices.
Pendant cette marche, il vit acco u–
rir, tou t en !arme , les <leux <lerniers
envoyes chempoallans;
ils criaient
a
la trah ison ; ils prétendaient qu'on
les a1·ait empri onnés dans une cage
de Loi , et qu 'on se préparait
a
ies
sacrifier aux dieux, lorsqu'il s étaient