ture;
elles punissaient
tlu
bannisse–
ment
(¡¡,
larcin, \'adultere, l'ivrognerie.
Elles permettaient la plura lité des
femmes; le climat y portait, le gou–
vernemer;i.t y encuurageait.
Pour le rn érite militaire on réser–
vait les grands honneurs, dans cette
i·épublique toujours ar111ée. Le courage
n'était la qu' un devoir, l'audace heu–
reuse dans les uatailles avait seuledroit
aux récompenses .On tlitc¡ue les Tlasca–
lans
portaie.nt,daos Jeurs carquois,
deux fl eches, sur lesqu elles se voyaient
les noms ou les imagrs de Jeurs anciens
héros. Jls commenqaient le cornbat pnr
lancer une de ces fleches; l'honneur
obligeait
il
la reprendre. Les habitudes
guerrieres de ce peuple étaient em–
preintes d'un certain vernls cheva le–
re ·qt1e; ils dédaignaient les ruses de
guerre, les embuscades et le secours
des armes défensives; ils se présen–
taient presque nus deva nt l'ennemi.
On vantait leur bon ne foi et leur fran–
chise dans les traités , Jeur respect
pour les vieillards et leur généreuse
hospitalité.
Si leu r haine était terrible et du–
rabl e , leur amitié était sincere et
a
l'épreuve de la mauva ise fortune. A
ces vertus se melaient tou les dé–
fauts des peuples barbare et conqué–
rants. lis se montraient souvent al–
ti ers, vmdicatifsetféroce"; ils traitaient
les vaincus a la maniere de tous los
pcuples de l'Anahuac. lis saorifiaient
aux dieux les prisonniers de guerre
qu'il s ne conservaient pas comme es–
claves. l\lais ce qu'i l faut admirer dans
cette -nation, c'est l'horreur du joug
étranger, l'amour de l'indépendance
et la passion de .Jn liberté.
Plusieurs routes se présentaient a
Cortes pour atteindre les hauteurs du
pl ateau mexicain, et s'avancer vers
Ja capitale.
11
fit
choix de celle qui le
condui ait au milieu des belliqueux
Tlascalans, par cela seul qu'ils étaient
les eunemis ach.amés de Moctezuma ,
t:t que leur all iancc vouvait lui étre
d'un puissnnt app11i. Le premier jour,
les Esp:ignols entrerent dans Xaiapa;
· ils se trouvereut bientot, au milieu de
montagnes désertes , aux prises avec
Je froid; Ja pluie et les ouragans. Les
passes de ces montagnes n'étaient point
inhabitées; on y vit quelques villages
et un grand nombre de temples.
"Tout indiquait, <lit Bcrnal Diaz, que
nous entrions dans une nouvelle con–
trée. Les temples étaient élevés , de
belle apparence , et entourés d'habita–
tions. Celles des caciques, blanches
a
l'extérieur, ressemblaient
a
quelques–
un es de nos mai ons d'Espagne. Cette
place fut nommée, par nous, Castel–
Blanco. La nous filmes bien re<(us ,
bien fournis de provisions ; la nous
apprlmes une multitude de choses sur
l\foctezuma, son empi re , sa puissan–
ce , ses armées, son gouvernement,
ses richesses. Toutes ces choses , nou–
velles pour nous , augmentaient no–
tre désir de les posséder. A de tels
récits , nous n'avions d'autre pensée
que de faire fortun e, sans songer, tel
est le caractere espagnol, qu e nos es–
pérances avaient toute l'apparence
d'une chimere. Et quand on aous de–
mandait (le que nous venions faire
malgré les ordres de l\Ioctezuma, Cor–
tes répondait : " Nous venons, au nom
de notre roi , ordonner
á
vo'tre mal–
tre de sesoumettrea lui: nous venons,
au nom de notre Dieu , commander
a
votre maitre de ne plus faire la guerre
a
Ses voisins, de ne plus les outrager,
de ne plus les réduire en esclavage, de
ne plus les sacrifier
il
ses idol es. Et
vous aussi, cessez ces abomi na bles sa–
crifices, et adorez notre Dieu. " Les
caciques gardaient le silence, et le zele
de Cortes s'échauffait. II vou lut fairc
plantcr une croix, mais le pere Ol–
medo l'en empécha. ,, No us aurons,
plus d'un e fois, l'occasion de faire re-
. marquer que Cortes a tout le fou gueux
fanatisme d'un ignorant missionnaire,
et le pere Olmedo, le calme et la pru–
dence d'un
~énéral
d'armée et d'un
homme pol it1que. Les Chempoallans,
qu i marchaient avec les Espagnols, les
servaient a merveille par leurs dis–
cours. Un des soldats de Cortes avait
un gros chien qui aboyait pendont la
nuit, chose étrange pour les naturels
et qui les effrayait beaucoup; ils de–
manderent si c'était
un
tigre
ou un