MEXIQUE.
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homme de creur dévoué a Cortes.
Deux cents Indiens fournis par le ca–
cique de Chempoalla. étaient chargés
de porter le baga rre et de traine.r l'ar–
tillerie. Quatre cents autres sujets du
méme cacique accompagnaient l'armée
comme auxiliaircs. Cortes n'en avait
pas vouhi davantage. Avant de le sui–
vre dans <.-ette mémorable expédition ,
et pour en mieux comprendre les dé–
tails, jetons un coup d'reil sur la di1
1
i–
sion poli tique de I'Anahuac et sur
l'étendue du royaurne de Móctezuma
en
1!)19.
L'Anahuac, cette grande contrée de
l'Amérique du Nord, dont la dénomi–
nation ne doit pas étre confondue avPc
celle de Nouvelle-Espagne, n'avait
pas tcujours eu les rnémes limites. Ré–
duite, dans !'origine, a la seule vallée
de Tenochtitlan, ou de l\Iexico, on
l'étendait,
a
l'époque dont nous nous
occupons,
a
tout le pays compris entre
le quatorzieme et le viJ1gt et uuierue
degré de latitude. Outre l'empire azte–
que de l\foctezuma, l'Anahuac renfer–
mait encore les petites républiques de
Tlascala et de Cholula , le roya,u111e
de Tezcuco et celui de l\lechoacan, etc,
C'est une erreur de Solis d'avoir
étendu
le
royann1e mexi ain depuis
Panama jusqu'a la
ouvelle-Californie.
Les recherches du savant Clavigero
nous ont appris que le
sullan de Te-
11ochtitlan
n'avait sous sa domina–
tion qu'un État beaucoup moins vaste,
lrmité, sur les céltes orientales, par les
rivicres de Guazacualco et de Tu pan
ou de Tuzapan ; sur les cotes occiden–
tales, par les plaines de Soconusco et
par le port de Zacatula. Ses frontieres,
au non!, atteicrnaient
le pays des
Hnaxtec}.ls ( le Queretaro actuel ) et
toucl1ai ent aux
terres des baruares
Oto111ies. En jetan t un coup d'ccil sur la
rarte générale de la Jouvelle-F.spagne,
de
J\I.
de Humbold t , on voit que, d'a–
pres oes limites, l'empire de Mocte–
zurna 11'e111bra sait que les anciennes
intendances de Vera-Cruz, d'Oaxaca
de la Pueula, et t¡uelques parties rna–
ritirn es de la province de Valladolid.
Sa surface peut étre évaluée
a
dix-huit
ou vingt m1JJc lieµcs carrées.
A
ucune
des
pi·ovinces comprises
dans le Guatemala, dans les dioceses ·
de
Nicara~ua
et de Honduras, pas plus
que la
Californie, ne dépendnient de
l'empire
mexicain.IIne possédait méme
qu'un trcs-petit nombre de pinces fron–
tieres du11s 'Je Chiapa.
A l'ouest des possessions mexicai–
nes, on entrait dans le royaume indé–
pendant de Mechoacan, grand et, vaste
pays compris aujourd'hui dans l'Etatdc
Valladolid. Ce pnissant royaurnen'al'ait
jamais ri·en perdu dans ses guerres
al'C~C
les
Azteques. Sa civi lisation n'<!tait
pas moins avancée que la leur. II jouis–
sait d'un beau ciel, d'un doux climat;
il
possédait de riches paturages et des
terres ferti les; il s·étendait depuis le
Rio de Zacat.ula jusqu'au port de la
Navidad, et depuis les montagnes de
Xala et de Colima jusqu'a la riviere de
Lerma et au lac de Chapala,
il
l'ouest
du lac de Texcuco. Le royaume de ce
nom, allié des-Mexicains depuis
1424,
et non lcur tributaire, touchait
a
l'est
Je territoire de Tlascala, au ud celui
de Cl1alco , au nord les tenes des
Huaxtecas. Large de soixante mill es
et lon(T de deux cents' il i'ga lait
a
pei líe
Ja huitieme partie du royaume nte–
que.
11
était l'un des plus anciens États
de
I'
Anahuac : il en aYait été jadis le
plus considérable ; mais des guerres
malheureuses, en réduisant successive–
ment ses frontieres, ne lui Iaissaient
d'autre supfriorité sur ses voisin · que
celle de l'intelligence et de la culture
des lettres et des arts.
L'l<~tat
de Tlacopan
(Tacuba),
beau–
coup plus resserre, mais protégé par
les Azteques et suivant leur fortune,
se trouvait entre les lacs et le Me–
choacan, entre la vallée de Toloncan et
le pays des Otomies; il ne méritait
guere le nom de royaume.
l\Ioins grande encore était Ja répu–
blique de Tlascala; son territoire, en–
vironné par les domaines de JHexico,
de Texcuco, de Cholula et de Huexot–
zinco, offrait
i:t
peine une Iigne de cin–
quante milles de rest
a
l'ouest, sur
une autre ligne de trente milles du
nord au sud . Cette république, com–
prise
aujourd'~ui
uans l'État de Puebla
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