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L'UNIVEllS.
ainsi que l'ancieu Cbolulau, joue un
role trop important 1fon.s la con.quete
du l\Jex1que
pour que nous passio-ns
sous silence
s.onorigine, son état so–
cial
et
politique, et le caractere parti–
culier de ses liabitants.
·
Les Tl:isc
a lans , probahlerneut une
tribu <le
la
nati.oncl1ichimeque, ap–
partiennent aux anciens émigrants des
contrées cfu Nord, euvahisseurs du
plateau d'Anahuac. On
les
trouve
d'abord dans
la .vallée de l\'lexico
dont ils pillent les habitants séden–
taires et agricoles. Ceux -ci se réu–
nissent dans un intéret dedéfensecom–
mune, et obligent ces brigands
a
ch1Jr–
cher fortune ailleurs. Partie d'entre eux
se rend dans les foréts, vers le nord de
la v¡¡Jlée, et s'associe aux peuples chas–
seurs, partie se dirige a l'est et au
sud. Les uns vont s'établir dans le
voisinage des volcans Popocatepetl et
Orizaba; les autres, et c'est le plus
grand nombre, prennent leur route par
Cholula, et vont asseoir leurs cabanes
de
feuillage . aux pieds de la grande
montagne l\Iatlalcueye; c'e t la qu'ils
s'établissent, apres avoir expulsé les
Olmeques et les Xicalanques, anciens
rna1tres du pa s. lis obéirent d'abord
au chef qui les- avait cornluits
a
la \'ic–
toire; ce fot leur premier roi. Bíentót
leurs huttes devinrent une ville; ils la
placerent sur un haut terrain, au mi–
li eu de rochers <le difücile acces. lis ne
se bornent point
a
élever une pl ace
forte, ils font, du centre de leur dis–
trict, un vaste cnmp retranché en pro–
fitant avcc
intelligence de tous les
mouvements du terrain.
A
l'occident,
ils l'enfetment par des fossés profonds
et de larges parapets;
fJ
l'est, par une
muraille de six milles de longueur ;
u suú, le haut Matlalcueye leur four–
mt un rempart naturel, et, vers le
norú, une cha1ne <le rameaux de la
Cordillere leur perrnet d'établir une
ligne de points inexpugnables. C'est
dans cette enceinte' bien
a
l'abri des
invasions de leurs voisins, qu'ils se ci–
vilisent par la cu lture du so l, et que,
de gfaiérations en générations , ils
s'exercent
a
la guerre pour maintenir
·1eur indépendance. Depuis deux siecles
cette 1wtion avait toujours les armes
a
la lllü·in, luttnnt contre ses voisins et
quelquefois contre le puissan t empire
n1exicai11 qui n'avait pu parver.iir ni
a
la courber sous le joug' ni méme
a
entarne·r ses fro11t1eres. Elle parlait la
langue des Azteques; elle avait
le
lneme culte religieux et sanguinaire,
les niemes superstitions, les memes
préjugés, les memes arts,
a
peu pres
la merne civilisation. Tlascala, dans sa
haine mortellecontre l\Iexico, servaitde
lieu de refugea tous les ennemis de l'em·
pire. Les rangs de son armée se gros–
sissaient de tous les proscrits, de tous
les vaincus empressésd'échapper au con·
teau du grand sacrificateur mexicain.
Les Tlascalans, fiers et braves, n'é–
taient pas moins cruels que leurs enne–
mis. Leur gouvernement n'était plus
celui d'un seu l; la forme aristocratique
et oligarchique avait prévalu suum cer–
taiu nombre de familles nobles. La
vil-le de Tlascala se divisait en quatre
quartiers, gouvernés par quatre chefs
qui l'étaient aussí d'un certain nom–
bre de terres, bourgs et villa
11
es dépen–
dants de chaqu quartier. La républi–
que se composait done de quatre petits
'Etats fé<lérés, dont la ville de Tia cala
était le centre et la capitale. Les gou–
Yerneurs, réunis aux familles nobles,
exer~aient
le pouvoir légi latif. Cette
a semblée, le sénat <le la nation, fai–
sait les lois, les trnités de paix, les re–
gleme11ts d'administration publique,
~
déclarait la guerre. Les Tlascalans,
robustes et tr¡¡vailleurs, avaient mis
a
proüt leurs terres accidentées' pro–
pres
a
di verses cultures. lis ' réco ltaient
beaucoup rle
rnu'is. Leur cocheni lle
était :ilors estimée :iu-de sus de toutes
les autres. · Le commerce d'échange
leur fournissait ce qu'ils ne produi–
saient pas; toutefois ; ceux d'entre euic
qui vivaicnt dans la partie la plus mon–
tagneuse et la plus ingrate du pays,
conservaient les moours et le caractere
des peuples chasseurs. On découvrait
da'ns leurs lois quelques traces de jus–
ti ce distributive et de jurispru<lence
criminelle. Elles punissaient de mort
le mensonge ,
le manque de respect
du fils
a
son pere, le péché contre na-