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.l\1EXIQUE.

Ja suite officiers aussi fideles qu'amis

reconnaissants.

Libre alo1·s tles soucis qu'entra1nent

les tlissensions ioterieures, Cortes se

mit en route pour Chempoalla. Sa pe–

tite armée cheminait avec 0r<lre, se

gardant bien, de peur de surprise, et

toute prete au combat. Elle quittait

avec joie les sables brdlants et rnal–

sai ns ou elle avai t séjourné, pour l'air

plus frais et plus salubre de l'intérieur.

Elleallait trouver des alliéset rnarcher

avec eux

a

la co nquete. Cortes, ayaut

précédemrnent envoyé l\'Jontejo , l'un

des capitaines de sa flotte, expJorer Ja

cote, se dirigeait en meme temps vers

Je point que cet ofllcier avait signalé

comme le plus convenable

a

un éta–

bl issemcnt co lonial. On n'était qu'a

trois milles de Chempoalla lorsque

vingt habitants de cette place, mar–

chant gravement, se présenterent a

Cortes et lui offrirent <les anauas,

d'autres beaux fruits et des bouquets

de lleurs au nom de Jeur srigneur, Je–

que!, étant fort gros, r'avait pu venir

lpi-meme. Un cavaliei· espagnol , s'é–

tant avancéseul au milieu de la grande

place, apercoit u¡ie partie <lu palaís

royal hlanchie nou vellement

a

Ja chaux

et brillant aux rayo¡is da soleil. A

cette vue, l'av ide Castil an croit avoir

devnnt luí un palai aux rnurs d'a1·–

gent, et court, a toute bride, annonce1·

a

se~

camarades ce merveilleux trésor.

Chcmpoalla n'avait pas besoi n de ce

presti~e

imagi naire pour para1tre belle,

c'était la plu. grande vílle que les Es–

pagno1s eussent encore vue dans le

nouvean monde. Les uns la nommerent

Sépille,

a cause de sa vaste étendue;

d'<llltres

Villa l/ennosa,

parce qu'elle

était pleine d'agréments. " Nous

fü–

mes surpris, dit Berna! Diaz, de la

bea uté des btltiments et de leur heu–

reuse situation. Au milieu d'un riche

paysage et de di verses plantations

d'arbres, elle possédait de magnili–

quesjardins, et, pendant toute la jour–

née. une foule immense d'hommes et

de femmes

1

1

e111plissait ses Iarges rues.

Les

Espa~nols

furrnt tous logés dans

un vaste et beau biltiment, dans l'en–

clos <)u temple destiné aux étrangers

de distinction et aux ministres des

idoles. La, nous fUmes nourris et en–

tretenus aux frais du cacique qui était

d'abord venu saluer Cortes a son arri–

vée, porté sui: une litiere, a cause de

son énorme embonpoint. 11 revint en–

core lui ren<lre visite apres d1ner, ac–

compagné de ses nobles;

il

luí offrit

beaucoup <l'or et de beaux présents,

et brula l'encens devant luí. Cortes le

re~ut

a merveille' l'embrassa et lui

parla de Ja puissance de notre roi,

ajoutant que ses troupes et lui-meme

étant fort disposés a le servir contre

ses ennemis, il n'avait qu'a les

110111-

mer. Sur quoi le prince indien s'en–

hardit, et, poussant un profond sou–

pir, il ditcomment lepeuple totonaque,

son peuple, libre et indépendant de

temps immémorial , et gouverné par

des seigneurs de sa race, était tombé,

dans ces dernieres années, sous le joug

de Moctezuma. 11 raconta, les !armes

aux yeux, la tyrannie du Mexicain, les

exactions de ses ofliciers de finances

qui enlevaient tO\lt l'or de son pays,

qui réduisaient les hommes en es–

clavage et puis les sacrifiaient aux

dieux; qui s'emparaient des filies de

son peuple pour les plaisirs de leur

maltre et des grands de sa cour. 11

<lit encore par guels moyens et par

quelles álliances la ville de Tenoch–

titlan s'était élevée au - dessus des

autres villes de l'Anahuac. II

fit

l'his–

toire de l'humble origine des Azte–

ques, des progres de leur ¡missance ,

de l'organisation de leur ernpire, de

ses forces et de ses richesses. Toutes

ces choses étaient nouvelles pour Cor–

te , et l'instruisaient admirablemeot

de ce qu'il lui étai

t

nécessaire de savoir

pour le succes de la campagne qu'il

allait entreprendre. 11 promit au caci–

que de le secourir et de revenir en

conférer avec lui, ce .qu'il ne pouvait

faire maintenant, pressé qu'il était

de se rendre a Chiahuitztla pour exa–

miner l'état de sa llotte. Ce qu'ayant

entendu , le cacique, comme témoi–

gnage de son dévouement, mit a la

<li sposition de Cortes quatre cents

hommes pour portcr ses

ha~ages.

On

sut alors, par donna Marina, que telle