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L'UNIVERS.
parmi les plus dévoués a sa personnc
et les confidents de ses secretes pen–
sées. Pensant des lors
a
se créer un
commandement indéµe nda11t,
a
se faire
accorder un pouvoir supreme et des
droits nouveaux par la voie de l'élec–
tion, il eut soin de s'enquérir au
préalable des dispositions de l'armée et
de s'assurer de son suffrage. C'est un
fait. curieux que nous apprenons de
Bernal Diaz. "Cortes, dit ce véridique
témoin de tous les événements de la
conq_uete, avait alors ol.Jtenu de Porto–
Carrero, d' Al varado, de ses quatre fre–
res, de Olid, de Avila, de Escalante, de
Lugo et de moi-meme, ainsi que de
beaucoup d'autres officiers et cavaliers,
Ja promesse de notre appui; nous nous
étions engagés
iJ
l'élever au comman–
dement en chef et indépendant. l\Ion–
tejo, la créature de Velasquez, soup–
¡;onnait notre projet et surveillai t tous
nos mouvements. Une. nuit, assez tard,
Porto·Cílrrero, Escahrnte et de Lugo,
parent éloigné des miens' vinrent ama
cabane et me
di~en,t
: " Seigneur del
Castillo, prenez vos armes, et venez
avec nous pour accompagner Cortes
qui va faire sa ronde. " Je les sulvis,
et, aussitot que nous et1mes quitté la
cabane, ils me dirent qu'ils voulaient
avoir un moment d'entretien avec moi,
et n'etre point entenclus de mes cama–
rades, qui appartenaient
a
la faction
de Velasquez. Un d'eux me tint le petit
diScours suivant:
"Sei~neur
del Cas–
tillo, c'est pour la truisierne fois main–
tenant que vous visitez cette co11trée
a
vos périls et risques. Savéz-vous que
Cortes nous a trompés; il nous assu–
rait
a
Cµba qu'il avait (JOUl'Oir pour
établir une colonie, et il n'avait com–
missio1i que de trnliquer; uous en som–
n1es s11rs aujourd'hui. II va done nous
· falloir retourner
iJ
Cuba et rernettre
toutes
llOS
richesses
a
Velasquez. Bon
nombre d'entre nous ici est déterminé
a
prendre possession du pays sous
Cortes, au nom de Sa laj esté , et, jus–
qu'il ce que sa rnyale volonté nou s soit
connuc, Cortes sera élu notre généra l,
et nous espérons bien que mus lui
donnerez votre voix." A cela je con–
sentis sur-le-champ et de grand érour,
et nous allfimes ensuite de cahane
eil
cabane demander des voix pour Cor-
• tes. ,,
Lui parut un jour devant le con–
seil qu'il avait nommé. Les Alrarado,
les SJndoval, les Olid, et toutes ses
créatures, tenaient les premiers rangs
áuns cette junte, et, si l'on
y
re–
n)árquait · un ou · deux p,artisaris de
Velnsquez, ils n'étaient
Ja.
que pour
f¡iire preuve de la
liberté des opi–
nions. Cortes se présente avec tou–
tes les marques du plus profond res–
pect ; il demande humblernent Ja pa–
role;
il
dit
a
la junte ' qu'elle est In
seule autorité légitime, l'unique dépo–
sitairedes droits de Ja couronne; qu'elle
•tient la pince du roi; que les pouvoirs
qu'il a recus de Velasqoez ayant été
révoqués, il craint d'étre sans qualité
pour cornmander, sans droit légitime
de se faire obéir.
11
prie le con eil de
donner un chef
iJ
l'armée, et de n'écou–
ter, dans ce choix, que l'intéret du roi
et le salut de Ja colonie; pu is il dépose
sur la table la com1)1ission de Velas–
quez, baise son bfiton de comrnandant,
le remet au préside1it et so retire sous
sa tente.
Le dénoument de cette comédie
politique ne se fit pas longternps atten–
dre. On accepta la dérnission de Cor–
tes, et aussitot il fut éluau norn du roi,
cl'une voix unanime, premier magis- '
trat de la colonie et général en chef de
l'armée. Le conseil, en corps, se ren ·
<lit aupres de lui pour lui porter l'acte
de sa nomination. -Lui, comme s'il
ne l'eut pas attenclue, la
re~ut
avec
étonnement e.t respect, puis e:Je fut
soumise sur-le·charnp
a
ia anction de
l'armée qui la confirma par acclama–
tion. Les mécoutents, d'.iboi·d récluits
au silence, ne tarderent pas
a
élever la
voix-; mais les mécontents, les Ordaz,
les Escudero, les
.1
uan Velas11uez, ar–
rctés et mis aux· fers, se drent con–
traints de recourir
fJ
la générosité ' dc
leu r ennemi. Cortes exerca en Jeur
fa–
veur le plus beau privilége du po111'0 Ír
suprcme, celu i de pardonner. Ce fut le
premirr acte de
a noul'elle autorité.
Cette grace ne tomba pas sur dPs in–
grats; Ord:iz, Ecudero, fure11t dans