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IQUE.
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présente11ent devant Jui et lui signifie–
rent l'ordre forme! de quitter le pays,
tout en déposant
a
ses pieds les riches
présents de leur ma1lre.
ce
Grand meroi,
dit le général. Vrniment, c'est un opu–
Jent monarque que le roi du Mexique;
ses cadeaux sont trop magnifiques
pour que nous n'allions pas en per–
sonne l'en rernercier. " Pui , se tour–
nant vers ses ofílciers rt ses soldats:
"
'e t·ce pas, messieur , que nous
irons lui rcndre visite?
»
Et
cent voix
d'honunes rrpondirent: " ous ommes
pt·llts
iJ
marcher.
»
En ce moment, la
oloche sonna
I'
.l11~elus;
officiers et
soldat
tornberent a genoux, 'et prie–
rent la mere do Dieu de les protéger
dans les périls et de leur ltvret• de
riches trésor .
L~
lendemnin, tout était solitude
nutour du oarnp de Cortes. Les Indiens
ai•aient disparu; on ne voyait personne
dans les villages; tout commerce avait
cessé; les hommes de la campagne
n'apportaient plus de vivres; les gou–
verneurs de Montezuma
a1
1
aieot quitté
le pays. On se crut au premler jour
eles hostilités ; les clameur des parti–
sans de elasquez un molllent étouffées
se firent entend1le de oouveau.
«
Que
veut·on faire de nous, s'écriaient-il&?
ou prétend-on nou conduire avec
i
peu de monde? Retournons
a
Cuba
rhercher des armes, des munitions,
drs 1•ivres
t
des hommes. " Diego de
Ordnz, un de premiers officiers de
Corl s, vint, au nom des mécontents,
lui adre, er d
emlilah le représenta–
ti on . J.'habile grn ral les couta tran–
quillernent,
t Clonna l'ordre
il
l'arrnée
d se lenir prcle
a
partir le lendemain
¡1our retomner
Cuba. A cetle nou–
vclle, la grnnde majorité des officiers
el de
oldats ful en emoi; toute crtte
trnupc d'aventurier vovait s'évanouir
leur
e péranrcs; la s ·dition
ga~nait
tous les rungs, la menace ortn1t de
toute ' les bouches. L s mi saires de
Cort(• · porrourai nt les diff l'ent quar–
lier , aigri ' ant pnr leu r paroles les
moin colrre
el
animant encore les
plus mport
; to11 d mandaient Cor–
tes.
II ne se
1it
pas attendre. On lui
reprocha son abandon , se promesses
violées, l'infidélité qu'il faisait
a
sa
propre gloire;
011
lui renouvela le ser–
ment de le suivre partout, de mourir
ou de triompher avec lui, et l'on finit
par lui déclarer que s'il voolait céder
a.
son rival, i1 pouvait partir seul, et
qu'on alla1t élire un autre général asa
place. Ces heureuses menaces d'aban–
don, ces srrments de fidélité, ces té–
moi~nages
d'amour et de dévouement,
voila ce que demandait Cortes, qui,
jouant la surprise, affirma qu'il n'avait
donné l'ordre du départ que pour se
conformer au vrou de l'armée et con- ·
troirement
a
sa propre ºP.inion. "Je
vois aujourd'hui, ajouta-t-11, qu'Ordaz
m'a trompé, et je sois maintenant quel
e t mon devoir. Assuré de la confiance
de mes camarades, je les conduirai
a
la conquéte du Mexique, et je leur en
partagerai les ricbesses. ,,
Vers ce temps, cinq Indiens se pré–
senterent aux sentinelles avancées du
camp; ils deman<.lerent
a
étre conduits
devant le
~énéral.
Leur langue sem–
blait un díaleote de la
lan~ue
azteque
assez diflicile
a
comprenCJre. l\farma
y pan·int cependant.
C~s
hommes
étaient eles a1nbas&adeurs du cacique
de Chempoalla, qui, ayant appris la
grande Yictoire de Tabasco et les mer–
veilles de
armes e pagnoles, priait
Cortes de l'aider a secouer le joug
mexicain. Cette ambassade était une
fuveur du
ciel~
Cortes sn1•ait par elle
qu'il pouvait nfaintcnant compter sur
la désaffection des tributaires de '.\-Joc–
tezuma, et que son armée ne manque–
rait pas d'auxiliaires.
11
se hata de
p•omettre ce que le envoyés deman–
dalent. l\lais, avant de partir pour
Chempoalla, il rrut devoir organiser la
colonie 11ai sante qu'il avait dessein
d'établir sur cette cote, en lui donnant
de
forme
admini tratives et judi–
ciaire modelées ur celles de la mere
patrie, mllmes
ma~i
trat et mémes
nom , mllme ccrcle de pouvoirs, mén1e
compétence, méme attributions. Cor–
tes,
au nom du roi et sans faire men–
tion de ela quez , nomma les premiers
j11e:e et les premier administrateurs.
11
~
est fort mutile d'ajouter qu'il les
choisit parmi ses plus intimes.amis
1
5.