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64

L'UNIVERS.

luí des Je début de la campagne

(*),

vidence de l'armée de Cortes, et l' un

et elle ne le quitte plus pendant les

des plus puissants instrumcnts de la

années de combnts qui

lil'l'erent

a

chute de Moctezumn.

J'Espngne l'empire

mexicai~.

Elle te-

Cortes prit possession du pays au

n:iit bierl sa pi nce au conse1 l: on l'é-

no1n du roi d'Espagne, et, n'y"trou–

coutait nvec toute

l'attention ·qu'on

van~

pas

d'o~,

le; quitta, ponr all er,

accorde aux esprits supérieurs; Je sien

~pres

une nav1gat1onde quelquesjours,

.était prompt, vif, étendu, énergique

Jeter l'nncre au port de Saint-Jean

et ferti le en ressources. Dans les JOUrs

d'Ulloa.

·de batnille, elle avnit toute la force

A peine la flotte était-elle au mouil–

d'ame d'un homme; dnns les négocia-

lnge, que deux pirogues pleines d'ln–

tions, toute la finesse, toute Ja sou-

<liens aborderent le vaisseau amiral.

plesse d'une femme. Marina, outre la

Un de ces Indiens s'approcba respec–

langue azteque, savait le maya qu'on

tueu.sement de Cortes, eJ; lui annoncn

parle dans le Yucatan et ii Tabasco.

qu'tl venait de la part d'un des

con1-

Elle apprit l'espagnol en peu de temps - mandants du pays, pour l'lfoctezuma,

et s'exprimait dans cette langue avec

s'informer du sujet de son voyage, et

une ex.treme facilité. Marina fut la pro-

lui offrir les choses dont il pouvait

avoir besoin . Cortes, tout aussi po li

que l'envoyé, r épondit qu 'il n'avait be–

soin .de ríen, que son voyage avait rour

but de visiter le pays et de trafiquer

avec ses habitants, espéran t qu'i ls le

verraient avec plaisir. Ceci se passait

le jeudi saint.

Corte~,

qui ne perdait

pas un moment,

fit

débarquer le len–

demain artillerie, infanterie, cafale–

rie; les canons furent mis en batterie;

un camp de baraques s'éleva prompte–

mentsur le rivage sablonneux, et l'eten–

dard TOyal fut déplo. é pour la pre–

miere fois sur le territoire mexicain.

(•) Berna! Diaz prél end qu'clle fut d'a–

bord présentée

a

un cavalier nommé Fer–

nandez Portocarrero, qui retourna bienlót

dans la VieiJle-Castille apres a1·oir été Jaissé

a

la Vera-Cruz. C'est alors que Cortes !a

' prit m·ec lui.

11

en ent un fils , nommé

Martin Cortes, qui de1i11t commandcur de

l'ordre de Saint-Jacqnes. Longtemps a¡H·es,

~

elle épousa Juan de Xaramillo, offkier de

l'armée. A l'époque de l'expédition de Hon–

duras (

1521,),

lorsc¡ue Cortes,

lr~versant

le

Guazacualco, manda tous les caciques de Ja

pro1•ince, laruereet lefrere dedonna Marina,

qui gouvernaienl ensemble leur district,

se trouvaienl au nombre de ceux qui se

présenterent. Marina était aupres dn gé–

n éral ;

ils furent saisis de frayenr en la

voyanl, ils se crurent perdus; ils lui ci'iaient

a

genoux, en pleurant

¡

Miséricorde

!

Mais

Marina ,

ceue

jeune

femme

belle

et

de noble creur, s'empressa de les relever

et d'essuyer leurs !armes : elle leur

fit

le

plns

tou.chant accueil ; elle

leur apprit

sa haut

fortnne, et Je bonheur qu'elle

avait d'e re chrétienne et l'épouse d'un ca–

,·alier aussi distiugué que son mari, bov–

heur donl elle était, disait-elle, plus fiere

que si elle eút été souveraine de l'aucicu

empire mexicain. Elle se sépara de ses pa–

rents en leur faisant ele trés-riches cadeaux.

Sa mere et son frere,

a

son exemple, em–

brassérent la foi chrétienne, et furent bap–

tisés, la

premi~re

sous le nom de Marta, le

second sous celui de Lazarus. Les Aztcq•Jes

traduisa ient le nom <le Marina en celui <le

Malintzin, d'ou les Espagnols du Mexique

ont fait Malinchi.

Dans.cette premiere entrcvue, Cor–

t es se trouva tres-embarrassé .d' un

incident dont il prévit toutes les consé–

quences. Agui lar,jusqu'alors son inter–

prete, ne comprenait pas un mot

d~

ce que <lisait l'envoyé : celui-ci s'expri–

mait dans sa langue maternelle, la

Jangue azteque, et AgHilar ne parlait

que le maya. Déjii Cortes

commen~ait

a

craindre' pour le graqd proj et qu' i1

méditait, les lente urs · et l'incertitude

qui naissent des communica

tions im–

parfaites par la seule voie des

signes.et

des gestes. Mais son inquiétu

de fut de

courte durée : il

aper~ut

Marina cau–

sant avec les Mexicains, et yit sur-le–

champ tout le partí qu'il pouvait tirer

de c

ette femme indienne. Elle fut char–

e.ée

de communiquer avec l'envoyé et

de t

raduireses paroles en maya qu' Agui–

lar,

a

son tour, rendaitil Corte en es–

pagnol. Cette double trnnsformation