Table of Contents Table of Contents
Previous Page  51 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 51 / 678 Next Page
Page Background

MEXI

QUE.

61

comme une faveur, de vous réunir

a

moi. Je vol1s envoie un bateau et des

soldats avec·tout ce qui est néce aire

pour votre

ran~on

; mes gens ont or–

dre de vous attendre huit jours. Ve–

nez me trouver en toute hlite; vous

recevrez de moi as i tance et protec–

tion. Je su is ici avec onze vai seaux et

cinq cents soldal , et je me propase,

avee l'aide de Dieu, de gagner Ta–

basco, Pon tonchan, etc. ,,

Les rnarchantls firent diligence, et,

deux jours aprcs leu r départ, ils re–

mirent cette lelLre a un homme bl anc

nommé Jeronimo de Aguilar, avec

tout ce qu'il fallait pour sa

ran~on.

Aguilur alla troul'er son maltre, qui

acccpta avcc plai ir le belles cho es

~u'on

lui proposait, et lui donna la

liberté. Puis il e rendit chez un nu–

tre E·pagnol, prisonnier eomme lui, et

qui dcmeurait dans le voisinage, et

lui dit: Voulez-vous etre libre, Alonso

li·uerrero? l'OUS

le poul'ez, voici de

quoi vous racheter. Guerrern répon–

dit: Frere Aguilar, je suis marié; j'ai

trois enfants; je suis cacique el

capi–

taine de guerre : polir vous, allez–

vous-en, au nom de foeu

!

Moi, j'ai

la ligure marquée; j'ai les oreilles per–

eées comme un lndie)1 . Qn

pense–

raient de moi les Espognol

"ils me

voyaient ai11si au milieu d'eux

!

Re–

gai-dez me

trois beaux gar ons;

je

le aime tendrement. Je vous prie de

me donner pour

cm

quelques-uns de

ce

colliers 1•ert , ele ces grains de

verre que vous avez, et ele di re que

mon frere me le a enl'oyés de mon

pay natal. La femme ele Guerrern,

entendant cette conversalion, se prit

a dire en co lere : Qu'c t-ce ceci ?Eh

qu oi

!

e(' misérable e cla1'e vicnt pour

seduire nion mari et me l'enlel'er

! ·

qu'il s'cn aille. Aguilar in

i

ta vaine–

ment, et, l'Oyant on compatrlote iné–

branlable, il rejoi•

1

nit les ma1'Chand et

se diri gco l'ers le point ele la cote oú

les deux htlti111cnt de Cortes station–

naient.

l\lai · lrs huit jour

éta ient

pa é , Orcla

al'ait rejoint la ílotte.

Le malheureox Arrui lar se Yi

t

done

forcé de rerenir chrz son maitre in–

dien. Cependant Cortes, désolé du re-

tour de ses deux bateaux, cut bien

voulu pro)onger son séjour dans l'!le

pour attendre les marchunds

1

mais il

lui fallut mettre

a

la voile, et déja il

pcrdait Cozumel de vue, lorsqu'un

cot1p de vent le for<(a

d'y

rentrer. Ce–

lui de ses bfitiments qui portait tous

les vivres de la flotte avait éprouvé

de grand es avaries, et

l'o~

s'occupait

a

le réparer, lorsqu'au matin on aper–

~ut

un canot qui traversait la baie,

venant du coñtinent. On reconnut les -

messagers de Cortes et avec eux quel–

ques lndien , et l'on se demandait ou

étaient les Espagnols, lorsqu'une es–

pece de sam age noit· et tatoué pro–

non~a

ces mots :

Dios, santa il/aria

et Sevilla.

Cet homme fut conduit de–

vant Co,rtes, et il s'assit

a

torre comme

ses compagnons,

a

la maniere des

In–

diens. Cortes

fit

aussi cette question :

Ou done est l'Espagnol? Et.l'espece de

sauvage répondit : Le voici: il est de–

vant vous. On se réjouit fort de sa

venue; on

le débarrassa des vieux

haillons qui couvraient mal ses épau–

les et ·on ltii donní,l des habíts; ¡rnis

on Je questionna de nouveau, et l'on

apprit qu'il se nommait Aguilar, natif

qe Ecija. II avait étudié pom· etre pre–

tre, et il était entré dans· Jes 01•dres.

Comme il iievenait du Darien

a

Santo–

Domingo avec

~liinze

E pagnols et

deux femmes, leur navire fut mis en

picces par nn ou)·agan, et aver. lui

s'engloutit dans la mer dix mille pias–

tres en or. Aguilar et es compatrio–

te , qui s'étnient jetés dans un canot,

espéraient

~agner

Cuba ou la Jamal–

qüe, mais le courant lrs pous a sur

les cotes du Yucatan oú les caciques

se le pnrtaget·ent. Quelc¡ues-uns d'en–

tre eux, les plus gra et les plus frais,

fure1 t sacrifiés, d'autres moururent

de malad ie , et les <leux femmes suc–

comberen t a de rude

travaux. Lui,

Aguilar, s'ér.happa, et elepuis buit ans

que ces choses s'étai ent pnssées il de-

111eu rait chez un cacique dont

il

était

l'esclave. Ce qu'il savait du pays e

réduisai t

a

peu de ehose, ayant tou–

jours été employé aux travanx <.lu mé–

nñge et

a

la culture des cbamp , sans

avoir pu s'éloigner ,de plus de quatre .