MEXI
QUE.
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comme une faveur, de vous réunir
a
moi. Je vol1s envoie un bateau et des
soldats avec·tout ce qui est néce aire
pour votre
ran~on
; mes gens ont or–
dre de vous attendre huit jours. Ve–
nez me trouver en toute hlite; vous
recevrez de moi as i tance et protec–
tion. Je su is ici avec onze vai seaux et
cinq cents soldal , et je me propase,
avee l'aide de Dieu, de gagner Ta–
basco, Pon tonchan, etc. ,,
Les rnarchantls firent diligence, et,
deux jours aprcs leu r départ, ils re–
mirent cette lelLre a un homme bl anc
nommé Jeronimo de Aguilar, avec
tout ce qu'il fallait pour sa
ran~on.
Aguilur alla troul'er son maltre, qui
acccpta avcc plai ir le belles cho es
~u'on
lui proposait, et lui donna la
liberté. Puis il e rendit chez un nu–
tre E·pagnol, prisonnier eomme lui, et
qui dcmeurait dans le voisinage, et
lui dit: Voulez-vous etre libre, Alonso
li·uerrero? l'OUS
le poul'ez, voici de
quoi vous racheter. Guerrern répon–
dit: Frere Aguilar, je suis marié; j'ai
trois enfants; je suis cacique el
capi–
taine de guerre : polir vous, allez–
vous-en, au nom de foeu
!
Moi, j'ai
la ligure marquée; j'ai les oreilles per–
eées comme un lndie)1 . Qn
pense–
raient de moi les Espognol
"ils me
voyaient ai11si au milieu d'eux
!
Re–
gai-dez me
trois beaux gar ons;
je
le aime tendrement. Je vous prie de
me donner pour
cm
quelques-uns de
ce
colliers 1•ert , ele ces grains de
verre que vous avez, et ele di re que
mon frere me le a enl'oyés de mon
pay natal. La femme ele Guerrern,
entendant cette conversalion, se prit
a dire en co lere : Qu'c t-ce ceci ?Eh
qu oi
!
e(' misérable e cla1'e vicnt pour
seduire nion mari et me l'enlel'er
! ·
qu'il s'cn aille. Aguilar in
i
ta vaine–
ment, et, l'Oyant on compatrlote iné–
branlable, il rejoi•
1
nit les ma1'Chand et
se diri gco l'ers le point ele la cote oú
les deux htlti111cnt de Cortes station–
naient.
l\lai · lrs huit jour
éta ient
pa é , Orcla
al'ait rejoint la ílotte.
Le malheureox Arrui lar se Yi
t
done
forcé de rerenir chrz son maitre in–
dien. Cependant Cortes, désolé du re-
tour de ses deux bateaux, cut bien
voulu pro)onger son séjour dans l'!le
pour attendre les marchunds
1
mais il
lui fallut mettre
a
la voile, et déja il
pcrdait Cozumel de vue, lorsqu'un
cot1p de vent le for<(a
d'y
rentrer. Ce–
lui de ses bfitiments qui portait tous
les vivres de la flotte avait éprouvé
de grand es avaries, et
l'o~
s'occupait
a
le réparer, lorsqu'au matin on aper–
~ut
un canot qui traversait la baie,
venant du coñtinent. On reconnut les -
messagers de Cortes et avec eux quel–
ques lndien , et l'on se demandait ou
étaient les Espagnols, lorsqu'une es–
pece de sam age noit· et tatoué pro–
non~a
ces mots :
Dios, santa il/aria
et Sevilla.
Cet homme fut conduit de–
vant Co,rtes, et il s'assit
a
torre comme
ses compagnons,
a
la maniere des
In–
diens. Cortes
fit
aussi cette question :
Ou done est l'Espagnol? Et.l'espece de
sauvage répondit : Le voici: il est de–
vant vous. On se réjouit fort de sa
venue; on
le débarrassa des vieux
haillons qui couvraient mal ses épau–
les et ·on ltii donní,l des habíts; ¡rnis
on Je questionna de nouveau, et l'on
apprit qu'il se nommait Aguilar, natif
qe Ecija. II avait étudié pom· etre pre–
tre, et il était entré dans· Jes 01•dres.
Comme il iievenait du Darien
a
Santo–
Domingo avec
~liinze
E pagnols et
deux femmes, leur navire fut mis en
picces par nn ou)·agan, et aver. lui
s'engloutit dans la mer dix mille pias–
tres en or. Aguilar et es compatrio–
te , qui s'étnient jetés dans un canot,
espéraient
~agner
Cuba ou la Jamal–
qüe, mais le courant lrs pous a sur
les cotes du Yucatan oú les caciques
se le pnrtaget·ent. Quelc¡ues-uns d'en–
tre eux, les plus gra et les plus frais,
fure1 t sacrifiés, d'autres moururent
de malad ie , et les <leux femmes suc–
comberen t a de rude
travaux. Lui,
Aguilar, s'ér.happa, et elepuis buit ans
que ces choses s'étai ent pnssées il de-
111eu rait chez un cacique dont
il
était
l'esclave. Ce qu'il savait du pays e
réduisai t
a
peu de ehose, ayant tou–
jours été employé aux travanx <.lu mé–
nñge et
a
la culture des cbamp , sans
avoir pu s'éloigner ,de plus de quatre .