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MEXIQUE.

69

missionné, que l'on vit sa bannierc ílot–

ter

a

sa pórte, et qu'i)

fit

faire un ap–

pel a son de trompe aux hommes de

bonne volonté. Telle était la confiance

qu'on avait en lui , q11e tout ce que

J'lle renfermaitde¡:(ensdecreur, de gens

aventureux, d'officiers déja vieux

a

la

guerre, de jeunes militaires désireux

de se faire un nom et une fortuno, vint

se mettre

a

ses ordres. Lui recherchait

surtout les anciens compagnons de

Grijalva, qu'il eut le bonheur de réu–

nir presque taus. II engagea ses terres

et ses Indiens pour subvenir aux frais

de l'expédition, et il en pressait les

préparati fs comme un homme.qui sa–

vait

~e

qu'il avait

a

craindre de l'acti–

' 'ité de ses ennemis et des caprices de

Velasquez.

JI

ne se tromeait pas. Son zele,

SO)l

empressement a rernplir sa mission

tournerent contre lui. En mettant sa

bourse a la disposition d'officiers qui

ne pouvaient s'équiper convenablement

selon leur rang, en allant au-devant

des besoins du soldat, en aQl1etant de

ses propres deniers des pl'ovisions et

des munitions de guerre, il se vit ac–

cuser d'une libéralité intéres ée

du

projet de s'assureu un empiTe absoJu

sur ses troupes. De t Is bruits répétés

a

Velasquez changerent ses di sposi–

tions. Toutefois,

il

n'en laissa rí en

paraítre

a

Cortes, et ces deux bommes

se quitterent avec toutes les apparen–

ces de la 111eilleure intelligence, ce qui

montre des deux cotés le meme ta–

Jent de di sitnulation. Cortes sortit de

San - lago de Cuba, le 18 novembre

1518.

11

se rendit

a

la Trinidad, petit

étJblissement ur Ja meme' cote, pour

a hever son armement; il y trouva des

provi ions et des renforts qui venaient ·

fort

a

propos, car déja la haine de

Volasquez éclatait : il avait rrvoqué

Ja commission de Cortes, il avait expédié

socreternent l'ordre de l'arrétei·; mais

arrl\tcr un général au milieu d une

année toutc clisposée

a

le soutenir,

n'est cho e po

ible qu'avec des forces

·supérieures. Que pouvait tout seul un

honnéte corregidor? intimer l'ordre-,

préchet·

l'obéis~ance,

et laisser par–

tir. C'est ce qui advint. Cortes, apres

,

avoir réuni les ,volontaires qu'il at–

tendait de divers points de J'lle, apres

avoir requ les suppléments de muni–

tions dont

il

était assez mal pourvu ,

se rendit

a

la Havane pour lever en–

care des soldats et achever d'appfovi–

sionner sa ílotte. La colere de Velas–

quez l'y pouvsuivit. L'implacable en–

nemi n'ayant plus ríen a ménager,

envoya par un bomme de confiance,

a

Barba, son lieutenant, l'ordre formel

de se saisir de Cortes, qu'il qualifiait

de traitre au roi, et de l'envoyer sous

bonne garde

a

San-lago , comme un

crimine! de lese - majesté ;

invitant

aussi taus les officiers

a

preter main,

forte pour l'exéc•.1tion de cette' mesure,

et les rendant responsables de Jem·

désobéissance. A eux aussi s'adressa

Cortes; il communiqua l'ordredeVelas–

quez aux troupes assemblées, il signala

sa bassejalousie, et se remit enlre leurs

mains, Ofliciers et soldats, impatients

de marcher ver:; les riches contrées

dans lesquelles ils plaqaient toutes leurs

espérances , eux qui a.vaient cngagé

leur fortune pour cette hasardeuse

entreprise, indignés de la conduite du

gouverneur, se répandirent en murmu–

res; ils supplieren't legénéral de rester

a

leur

tllté ,

ils lui promirent obéissance

entiere, ils lui jurerent de le suivre

partout oü

il

les conduirait, de ver–

ser tout leur sang pour sa défense, me–

naqant de mort ceux qui oseraient

meLtre en question son autorité et s'op–

poser a l'exécution de ses grands des–

seins.

Laissons Velasquez en proie

a

taus

les remareis,

a

taus les projets de ven–

geance d'une confiance'trompée; lais–

sons-le s'occupant des moyens d'arre–

ter Cortes au milieu de a camparrne en

lui opposant une ex pédition riva1e; ne

quittous plus J'intrépide Espagnol et les

braves qui marchent avec lui

il

la con–

quete du l\1exique. On avait appris

par Grijalva que

les armées de ce

pays étaient nombreuses et ne man–

quaient pas de courage. E t-ce done une

grande armée d'Europe, portée sur

cent vai seaux, qui va se mesurer avec

une grande nation américaine? Non.

Toute la flotte de Cortes, cette flotte