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..

ME:

IQUE.

55

rencon~~s

dans les iles. En quittant

Pontonchan ils continuerent Jeur route

vers l'ouest, se tenant aussi pres de la

cote qu'il était possible. Ils avaient

devant les yeux des villages aux mai–

sons. de pierres blanches et élevées,

des champs cu lti vés, et les paysages

les plus riches et les plus variés ; ils

ne se lassaient pas d'admirer un te!

spectacle. Grijalva vit aussi dans

le

voisinage de Boca de Terminas, des

temples remplis d'idoles

a

ligures de

femme, de serpent, de biche et de

lapin.

A

l'embouchure de la riviere

Tabasco,

a

laquelle les Castillans don–

nerent le nom de leur général' les In–

diens se mont1·erent encore hostiles.

Ils se Jisposaient meme a s'opposer

au débarquement de Grijalva et des

siens, lorsque celui-ci leur fit porter

des paroles de paix' en les rnvitant

a

Jui fournir des provisions, et

a

se

soum'ettre

a

son roi. Les Indiens, en

gens sages, répond irent qu'ils étaient

prets a entrer en commerce d'échange

avec les Espagnols, ma,is qu'ayant un

roí, ce qui était bien suffisant, ils n'é–

taient nullement clisposés a s'en don–

ner un second. On n'oulilia pas de

prévenir Grijalva qué seize mille hom–

mes armés étaient la, tous prets a ap–

puyer cette explication, et

a

Je com–

battre s'il tentait de leur imposer un

nouveau maltre par la. force. Comme

le chef espagnol se montra fort satis–

fait de cette réponse, le cacique in–

dien Jui

fit

une belle réception . On luí

apporta des vivres en abonda11ce, du

parn de mai's, du poisson, du gibier;

· on .brl'.\la devant Jui de la gommé copal

sur des charbons ardents, dans un pe–

tit réchaud d'argile; on étend it a

terre des pieces de coton et des man.

t eaux de meme étoffé, pour qu'il pílt

se reposer a l' aise lui et ses officiers.

Enfin le cacique luí

lit

présent de pe–

tits morceaux d'or taillés en forme

d'oiseaux , de lézards , de poissons ,

et trois colliers

a

petits grains du

meme métal, ·et, comrne il demandait

d'oú venaiL cet or, on lui répondit

czúua , culua,

mots dont les Espa–

guols ne comprirent pas alors la signi–

fication. Cependant_la crninte des mau-

vais vents sur une rade ouver1e Mta

1

Jeur départ. Ils reconnurent successi–

vement J'lle Agualunco qu'íls nom–

merent la Rembla, et les rivieres To–

nala et Guazacualco; ils aper<(urent

Ja Sierra-Nevada, ces hauteurs cou–

vertes de neige, spectacle nouveau

dans ces chaudes contrées. Alvarado,

l'un des capitainesde laflotte, découvrit

laPapaloava, connue depuis sous le nom

de riviere

A

!varado, et ils arriverent en–

fin a l'embouchure d'un autre fleuve, le

Ria-Banderas, ou de Vanderas dans la

province de Guaxaca, ou.ils virent dé–

ployéf.s pour la premiere fois les ban–

nieres blanches de Moctezuma. C'est

Ja qu'ils entendirent parler de l'éten–

due de son empire qui leur était in–

connu , de sa puissance et de ses ri–

chesses, dont ils ne soupconnaient pas

l'existence. Ce monarque', dit Bernal

Diaz , avait eu connaissance de l',ex–

pédition de Cordova et du combat de

Pontonchan, au moyen de peintures

tracées sur des morceaux d'étoffe de

coton.

II savait atissi notre arrivée, et

il

avait ordonné

a

ses officiers de nous

fou1'nir de l'or contre des grains de

verre et quelques articles de quincail–

Jerie dont il taisait cas , et surtout de

prendre sur nos personnes, sur nos

forces, sur le but de notre voyage,

tous les renseignements possibles.

11

agissait ainsi suus la flkheuse iníluence

de cette ancienr1e prophétie relative

a

l'arrivée d' hommes blancs et barbus,

sortis des contrées ou le soleil se leve.

Nous fLlmes done invités

a

descendre

a

terre, et le capitaine l\l ontejo, qui re–

<(llt

l'o rdre de débarquer avec dix–

neuf hommes

1

fut

parfaitement ac–

cueil li par le gouverncur de la province.

Celui-ci, au milieu d'un cortége d'of–

ficiers et de domestiques pol'tant des

Jll"OYiSions, était assis sur Uhe natte

a

l'ombre de quelques arbres. Nous

fümes invités ¡iar signes

a

en faire au–

tant, car mal 1Ct1reusement nos deux

Jndi ens· du Yucatan ne savaient pas

le mexicain . Grijalva, instruit de cette

honorable réception, débJrqua avec -

tout son monde, et son grade étant

connu, il devint l'objet des plus grands