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56

L'UNIVERS.

égards;

il

répondit

a

cette courtoisie

en di stribuant de ces babioles d'Eu–

rope tellement prisées par les natu–

rels, qu'il recut en échange plusieurs

objets en or tres-bien travaillés d'une

valeur"'de quinze mille éous.

11

prit

1rnssession de ce bea u pays pour Char–

les-Quint et,

luí donna le nom de

Nouvelle·Espagne. Les Espagnols le

quittai ent

a

rcgret, ils pressai ent Gri–

jalva d'y former un établissement;

mais lui, trop scrupuleux observateur

4

des défenses de Velasquez, se crut

obligé de vaincre ses propres désirs,

de repousser les vreux de ses compa–

gno s de voyage, et de céder

a

ce

qu'íl croyait des or<lres absolus.

11

re–

rnit

a

la voile, continuant de marcher

a

l'ouest et s'éloignant peu du conti–

nent.

JI

reconnut deux petites !les, et

en vit une troisieme, Isla de los Sacri–

fi cios, gui lui parut peuplée. Ici les Es–

pagnols eurent pour

In

premiere fois

sous les yeux )' horrible spectacle de

victimes humaines, que la barbare su–

perstition des naturel offrait

ii

leurs

dieux. Cinq cadavres <l'hommes qui

semblaient égoraés de la vei lle gisaient

sur une

esp~ce

d'au

el

assez élevé,

ouvert ele Loutes parts et auquel on

montait par une suite de degrés. Celte

construction, qui ne ressemblait point

aux temples do Yucatan, étail celle des

téoca lli mexicains. Les Espagnols re–

trouverent encore les memes édilices,

les memes idoles et les memes sacri–

ficcs dans !''lle de Saint-Jean d'Ullua·

ou d'Ulloa oú ils aborderent ensuite.

lis y obtinrent des renseignements nou–

' 'eaux sur le continent américain qui

s'étendait devant eux, sur le l\Jexi–

que, sur son gouvernement, su r son

culte; ils virent

la hideuse irnage

d'une des prin i-Oales di vinités 'mexi–

caines. Quatre pretres en nwnteaux

noirs semblables aux habits des

Jo.

minica ins, clit Berna! Diaz , vinrent

a.u-devant d'eux, et leur offrirent l'en–

cens de copa)

it

Jeur entrée dans le

temple, oú deux jeunes

gar~ons

ve–

naient d'etre immolés. Griplva, pressé

de nouveau de s'as urer la possession

de ces coutrées autrement que par

une vaine cérémonie, voulait avoir de

nouvelles instructious, et obten ir un

renfort et des vivres dont il avait

grand besoin, et sans lesquels il ne

pouv.ait songer

ü

ancnne espece de

colonisation.

11

dépecha Alvarado

a

Velasquez pour instruire le gouver–

neur de sa situation, pour luí deman–

der ses ordres, pour lui faire le récit

du voyage, et lui offrir l'or et les cu–

riosités qu'on avait recueillies. Velas–

quez dans Je meme temps envoyait

Olid, un de ses officiers, a la recher–

che de Grijalva dont il était fort in–

quiet; Olid et Alvarado arriverent en–

semble

a

Cuba, le premier n'ayant pu

dépasser les cotes du Yucatan, le se–

cond empressé d'annoncer d'impor–

tilntes décou1·ertes. Ln colere de Ve–

Jnsquez fut grande

lorsqu'il apprit

qu'aucun

~tablissement

n'avait été

commencé.

Il avait

bien défendu

toute entreprise de ce genre dnns la

crainte de se brouiller avec J'audience

royale de Saint-Domingue, mais

il

se

Oattait que sa position serait devi née,

et que Grijalva prendrait sur lui la

responsabilité d'une désobéissance que

Je succes devait ab oudre. Pendant

qu'il accu ait d'ineptie ce loyal officier,

luí ne cessait de le servir avec fid élité.

Bien que ses équ ipages fussent affai–

hlis et déoouragés, il continuait d'ex-

. plorer les cotes de l'empire .mexicain;

il découvrait les montagnes de T11stla

,

et de Tuspan; il arrivait sur la cote de

Panuco couverte de villes populeuses;

partont il ob ervait avec soin et réu–

nissait de nombreux et utiles docu–

me·nts sur ces pays nouveaux; il em–

ploya~t

tout son courage et toutes es

forces

a

repousser les attaques des

Indiens, et n'abandonna son explora–

tion qu 'au moment oi:1 , manquant

de vivres et d'homrnes pciur la ma–

nccuvre , son pilote Alaminas lui dé–

clara qu'il ne pouvait plus tenir la

rner. II

fit

voile pour le port de San–

tiago oú

il arriva le 15 novemhre

1518:

Ce voyage, le plus long et le plus

he11reux que les E pagnol s eusse11t en·

core entrepris daos le nouveau monde,

fut

:iussi le plus utile en grand

ré–

sultats.

11

prouva que le Yucatan n'é-