MEXJQUE.
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gnait la mitraille; quelques hommes
ª'armes,
a
cheva l, tombant avec leurs
longues épées sur ces pauvres Indiens
nus et serrés, déciderent le gain de la
bataille. Gomara prétend que l'un des
apótres saint Pierre ou saint Jacques
cbmbattit sous la forme humaine
de Francisco de Morla, l'un des nieil–
leurs cavaliers de l'armée. Berna! Diaz,
qui n'en était ni le moins brave ni le
· moins bon chrétien, nous assure qu'il
ne fut pas permis
a
un pécheur comme
Jui de voir un te! prodige, et nous le
croyons sur parole. Les Indiens per–
dirent d¡ins cette affaire plus de miJle
des leurs; ils eurent un bien plus
grand nombre de blessés. Ils étaient
complétement démoralisés. lis s'ima–
gÍnaient que les canons étaient des
étres animés, que le cavalier et le che-
.val ne faisaient qu'un. Chaque fois
que ees especes de monstres hennis..
saient, ils les implm·aient·comme des
dieux irrités , et tremblaient de tous
leurs membres. Dans de telles disposi–
tions, ils se résignerent
a
se rnettre
a
la Ínerci du vainqueur.
e~
princi paux
d'entJre eux vinrent au
ca~1p
de Cor–
tes, et demanderent la permisson d en–
terrer leurs morts pour qu'ils ne fus–
sent pas dévo rés par Jes lions et le_s
jaguars. Le lendemain díx caciques,
en habits de cérémonie, se présente–
rent devant le généi·al pour conclure
Ja paix : ils lui offri rent l'encens; ils
lui demanderent pardon pour le passé;
ils se reconnur611t vassaux de la cou–
ronne d'Espagne sans savoir
a
quoi ils
s'engageaient, et promirent d'embras–
ser la reli gion catholique lorsqu'ils
comprendraient quelque chose a ses
doe:mes. Cela n'empecha pas Bartho–
lorné d'Olmedo, chapelain de Cortes,
de les cathéchiser sur l'heuire, 'et d'en
baptiser quelques - Ulls qui se ()Jléte–
rent de bonne gniae
a
cette augusta
cé1•émonie. Le traité conGlu, une nou–
velle députation vint offrir des pré–
sents au vainqueur; pi;ésents sembla–
bles
a
ceux qui avaieñt été remis
a
Grijalva. On y joignit le cadeau de
Yingt jeunes tilles, toutes jolies, an–
noncées comme fort habiles da11s les
ra,vaux du ménage, surtout dans l
1
art
de faire. du pain de mais. Ces jeunes
. beautés, partagées ent1·e les cap1taines
et les principaux offic¡ers de Cortes,
re~urent
le bapteme le jour meme oti
Ja pieuse rec0nnaissance du ' général,
voulant perpétuer la mémoire de son
premier triomphe, et en faire honneur
a la mere de Dieo, changea le nom de
Tabasco en celui de
Santa Maria de
la
viétoria:
Ces femmes furent les
premieres chrétiennes du nouveau con–
ti'nent, les premieres Américaines qui
portagerent la couche des vainqueurs.
L'une d'elles attirait tous les yeux : on
eut dit, en la voyant entourée de ses
compagnes, une i;eine au mi,Jieu de sa
cour. L'élégance de sa taille, l¡i beauté
desestráits, la fierté de son regaTd, l'ai–
sance<le sa démarche, la noblesse deses
manieres, trahissaient une naissance
distinguée, et ce n'étaient pas des si–
gnes trompenrs. Cette jeuue In<lien–
ne, qui , sous le nom de Marina, son
nom de baptéme, joÍ:le un róle si im–
portant d-ans l' histoire de la cm1que–
te, ét&iti trile du cacique de 'Painatl.a,
dans la province mexicaine de Guaza–
cualco. :Marina perdí
t
son pere de bom'le
heure, et resta aux sojns·d'nne mere,
qui, loin d'etre bonne pour elle-, porta'
toute sa tendr,esse sur un frls qu'elle
avait d'un second nlari. En vue
d'assurer sa succession
a
ce fils pré–
féré, elle et son nouvel époux livre–
rent l\farina
U
quelques maFchands de
Xicalanco, .et füent courir le brnit
de sa mort. Les •maítres de Marina
la vendirent ensuite au cacique de
Tabasco q,ui l'offrit
a
C0rtés.
C'~
tait lil que sa bonne fortune J1atten–
dait; elle lui réservait le cceur du con–
quérant, et l'heureuse destinée de·
Cortes lui ménageait, dans donna Ma–
riti a, une· maltresse dévouée, une ha–
bile interprete, une acfive surveillante
des 1)rojets de l'ennemi, une
conseil~
!ere lnstruite de la politique et des
moours du pays, et, plus d'une fois,
_une ambassadrice éloquente et adroite.
II est probable que Cortes, qui ne s'é–
tait réservé d'abord au.cune des vingt
jeunes feinmes de Tabasco, ne tarda
pas
a
s'aftacher .Marina par les Iiens
de l'amour; nous la tr.0uvons pres de