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L'úNI'VERS.

~tait

la coutume des princes indiens

envers les

personne~

de haut rang qui

passaient par leurs Etats, et qu'ils vou–

laient honorer.

Chiahuitztla était une petite ville

située sur un haut rocher,

a

douze

ñ1illes de Chempoalla, vers le nord,

et

a

trois du nouveau port ou se trou–

vait alors la flotte espagnole. La se lit

porter aussi le chef des Chempoallans,

qui, craignant que Cortes n'oublli\t sa

promesse, venait de nouveau s'entre–

tenir avec lui sur les moyen d'atta–

quer l'ennemi commun. Pendant qu'ils

délibéraient, on vint annoncer l'ur–

rivée de cinq nobles mexicains re–

ceveurs des tribut rovaux avcc leu1·

suite. Ces envoyés portaient

a

la main

de gros bfitohs courts, et des éventai Is

pom· chasser les mouches, ce qui n'ap–

partenait qu'a des gens de condition. Ils

répri manderent fort les deux caciques

d'avoir fait bon accueil a des étran–

ge1·s sans permis ion du roi, puis, en

réparation de ce crime, ils demande–

rent vingt Indiens et ludiennes pour

~tre

sacrifié aux dieux.

cette n u–

velle, la 1•ille fut en grande inq11iétude;

les caciques rtaient c n tern('s et se

re"ardaient romme perdus. Corte ap–

pnt de donn

l\Jarinala au e de leu r

trouhle' et, s'adte ant a c s deux

princes tremhlant devant cinq collec–

teurs de tributs :" Emparez-vous de

leurs personnes etjetez-les en pri on, ,,

dit Cortes. Cette résolution hnrdie dé–

passait leur courage ; ils trembl ent

encore plus fort; Cortes revient

ñ

la

charge, et les cnciques, pressés entre

<leux

terreurs

égules, finissent pa1·

faire mettre au cachot ces l\lex icains

orgueill eux, qui, en entrant clans la

vil le' n'avaient pas meme daigné jeter

un rega rd sur les Espugnols. Les pri–

sor niers gardés par les Ca tillans s'3t–

tendaient a la mort. Les caciques,

fiers .de la protection ele Cortes, le

priaient de permettre qu'ils fu s ent

sacrifiés aux clieux. La pol itique <lu

général était de leur rendre la liberté,

et <le s'en foire un mérite aupres de

Moctezuma. C'est ce qu'il exécuta avec

ádresse, soit en les faisant évader <le

nuit' soit en les réclamant pour etre

gardés sur ses vaisseaux. Les caciques

se

contenter~nt

de tout ce qu'il vou–

lut bien leur dire pour colorer celle

véritable ruse diplomatique, dont le

but principal é1iait de prouver au chef

mexicain que les Espagnols avaient a

creur de nrotéger ses sujets, et n'é–

taient pour rien dans la révolte des

Totonaques, révolte que Cortes exci–

tait cepen<lant par tous les moyens

possibles. Elle devint bientot

~énérale.

Tous les chefs des villages dependant

de Chempoalla jurerent haine mortelle

a

l\Iexico. Les hommes prirent leurs

armes de guerre et se préparerent

a

suivre les Espaanols comme alliés,

lorsqu'ils en serai-ent requis. L'acte

d'obéissance et de fJdélité des Tot-0na-

. ques envers les couronnes de Castille

et <l e Léon fot pnssé devant le tnbel–

lion royal Diego Godoy. Cette impor–

tante affaire terminée, d'autre.> soins

réclamerent l'activité de Cortes. 11 sen–

tait le besoin d'un établissement per–

manent, d' une place forte, d'un port,

d'un li eu de refuge, en cas de mau–

vni e fortune. Le

lieu indiqué par

l\lontejo, et pres duque! la flotte s'é–

tait rendue,

e trouvait sur le terri–

toire desTotonaque . C'était une pla ine

allant de la 111er aux montagnes,

á

douze mill es de Chempoalla. Ici Cor–

tes traca l'enceinte cl'une vi lle. L'égli e

fut biltie la premiere, puis l'arsennl,

pu is des magasins pour les subsistan-.

ces et les munition ; puis <les caba–

nes alignées en forme ele rue¡;; le tout

entouré de rempart assez forts pour

résister a une armée d'Indiens. Tous

les Espagnols, officiers et soldats, mi–

rent Ja main

ñ

l'rouvre et furent aidés

por leu rs nouveaux alliés, les naturels

de <:hempoalla. Cette ville

re~ut

le

nom de Villa-Rica de la Vera- Cruz,

nom qui semblc , dit Robertson, l'éx–

pression des deux grands mobiles des

Espagnols dans toutes leurs entrepri–

ses au nouveau monde, l<J soif de l'or

et l'(mthousiasme reli gieux

(*).

. (•) Pnisq11e tou

les histol'iens ne recon–

naissent que deux villes de ce. nom , J'an.·

cienue et la uom·elle; c'est 1111e errcur, on

en compte trois. La premiere , celle

do11l

iJ

s'agit ici, fondée en

t519

pres du port de