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MEXIQUE. '

93

Temi:ptitan.

(Tenochtitlan) est fondée

au milieu du lac salé, qui a ses marées

comme la n\er

(*) .

Depuis cette ville

jusqiI'a la terre ferme il ya deux lieues,

de quelque coté qu'on veuine y entrer;

9uatre <ligues y menent : elles sont

faites de main d'homme, et ont la lar–

geur de deux lances ( vingt pieds en–

viron ). Temixtitan est grande comme

Séville ou Cordoue; les l'lles, je ne

pal"ie que des principales,

s011t

droitcs

et larges. J\Iexico renferme plusieurs

grandes places qui servent de marchés:

un d'eux, entouré de portiques, est·

plus grand que la ville de Salamanque.

Soixante mille acheteurs ou vcndeurs

s'y trouvent réunis

(**);

il y a des

rues uniquement occupées par des her–

boristes, par des orfévres et des joail–

li ers, par des charpentiers, par des

peintres, etc. On remarque aux diffé–

rentes· entrées de la ville <les barrieres,

pres desquelles se tiennent plusiem:s

commis chargés de percevoir les droifs

imposés sur ·tes marchaodises et les

objets de consommatio . Le peuple y

est mieux et plus élégamment habillé

. que dans Jes autres villes de l'empire,

parce que le séjour du monarque et

des grands seigneu11s y a·introa.uit des

modes particulieres et des habitudes

plus recherchées. La noblesse surtout

y déploie un grand fuste : elle se fait

porter en Jitiere et suivre dans les

(•) Temixtitan, Temistilan, Tenoxtitlan,

Tcmihtithm, sont eles cbaogemen ts \'icieux

du uom ele Tenochtillan. Les Azteques ou

Mexicains s'appelaienl eux-memes

Te11oclt–

'l"es,

d'oii deri\'e la elénominalion ele Te–

nod11itlan. Quant aux prétcnel ues marées,

ce n'es·Lprobuhlerncnt qu'un jeu périodiqne

' des venls d'est; lorsqn'ils sourílc1t avec \'io–

leuce, leseanxdú lac dti'l'excuco se retirent

\'ers le bord ocoi.dcntal , et laissent quelc¡ue–

fois

it

scc, ainsi que l'a remarqué M. de

Humbofdt, une étendue de plus de six cents

metrcs de long. Ce mou\'ement eles vents a

pu fairc naitre

a

Cortes l'idée de marées ré–

¡¡ulieres.

(...) Nousavonsdéja faitconnaitre, d'apres

Je meme récit de Corles, les principaux pro–

Juits de l'agriculturc

011

ele !'industrie azte–

que qu'on trouvait

dan~

ce marché.

rues par des esdaves.

I~es

mceurs

y

ont beaucoup de rapport a\•ec cclles

d'Espagne; on y ·remarque a peu pres

le meme ordre et le meme ensemble.

La police de cette grande capitale

frappe d'étonnemént; elle semble mer·

veilleuse·chez une nation barbare sé-

l

iarée de tous les peuples policés et si

oin de Ja coonaissance du vrai Dieu. ,,

Ornée de nombreux téocallis, dont

Ja partie Ja plus élevée se.mblait mon–

ter dans les·airs en forme de minai·et,

entourée de digues, posée au milieu

des eaux,

as.si

se sur des íles de ver·

dure, recevant

a

chaque heure du jour

des milliers de barques qui réparnlaient

la vie sur son -beau tac, Tenochtitlan,

d'apres le récit des premiers conqué–

rants, devait resse111bler a Venise ou

a

CP.S

villes du Delta de la basse Égypte

au moment des grandes eaux du Ni!.

Berna! Diaz la compare

a

un immense

échiquier, et avec raison; puisqu'elle

était divisée en carrés réguliers, ainsi

q e nous Je voyons sur le fragment

du p1an de cette capitale dressé vers

l'époque du .dernier des Moctezuma,

et

que M. Bullook a retrouvé et publié.

Chacun des carrés grands ou petits

avai't un temple, sur le

fróntis~ice

du–

qu~l

on lis"ait en caracteres azteques le

nom du dieu ou de Ja déesse

a

laquelle

il. était consacré. La circonfétence de

l'ancieri Mexic.o était d'eoviron dix

milles, le nombre de ses maisons de

soixante mille. Sa population peut' etre

évaluée a trois cent rnille ames. Ses

rues étaient lavées et nettoyées chaque

jour, et par de nombreux canaux les

provisions nécessaires

a

sa consomma–

tion lui arrivaient dtltoutes.parts. Un

grand nombre de ponts de bojs, assez '

Iarges pour Je passage de dix cavaJ.iers

de front, liaient entre eux les d.iffé–

i;ents quartiers, comme dans nos villes

d'Europe. Mexico tirait l'eau douce de

ses fontaines, des sources de Chapol–

tepec ; elle lui arrivait par un long

aqueduc, travail admiré des Espagnols.

ees eaux, conduites dans des tuyaux

d!l terre cuite, étaient distribuées sur·

tous les points cie la ville. Les anci1m–

ne.s relations parlent avec admira'tion,

et certainement avec exagération, du.