MEXIQUE. '
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Temi:ptitan.
(Tenochtitlan) est fondée
au milieu du lac salé, qui a ses marées
comme la n\er
(*) .
Depuis cette ville
jusqiI'a la terre ferme il ya deux lieues,
de quelque coté qu'on veuine y entrer;
9uatre <ligues y menent : elles sont
faites de main d'homme, et ont la lar–
geur de deux lances ( vingt pieds en–
viron ). Temixtitan est grande comme
Séville ou Cordoue; les l'lles, je ne
pal"ie que des principales,
s011t
droitcs
et larges. J\Iexico renferme plusieurs
grandes places qui servent de marchés:
un d'eux, entouré de portiques, est·
plus grand que la ville de Salamanque.
Soixante mille acheteurs ou vcndeurs
s'y trouvent réunis
(**);
il y a des
rues uniquement occupées par des her–
boristes, par des orfévres et des joail–
li ers, par des charpentiers, par des
peintres, etc. On remarque aux diffé–
rentes· entrées de la ville <les barrieres,
pres desquelles se tiennent plusiem:s
commis chargés de percevoir les droifs
imposés sur ·tes marchaodises et les
objets de consommatio . Le peuple y
est mieux et plus élégamment habillé
. que dans Jes autres villes de l'empire,
parce que le séjour du monarque et
des grands seigneu11s y a·introa.uit des
modes particulieres et des habitudes
plus recherchées. La noblesse surtout
y déploie un grand fuste : elle se fait
porter en Jitiere et suivre dans les
(•) Temixtitan, Temistilan, Tenoxtitlan,
Tcmihtithm, sont eles cbaogemen ts \'icieux
du uom ele Tenochtillan. Les Azteques ou
Mexicains s'appelaienl eux-memes
Te11oclt–
'l"es,
d'oii deri\'e la elénominalion ele Te–
nod11itlan. Quant aux prétcnel ues marées,
ce n'es·Lprobuhlerncnt qu'un jeu périodiqne
' des venls d'est; lorsqn'ils sourílc1t avec \'io–
leuce, leseanxdú lac dti'l'excuco se retirent
\'ers le bord ocoi.dcntal , et laissent quelc¡ue–
fois
it
scc, ainsi que l'a remarqué M. de
Humbofdt, une étendue de plus de six cents
metrcs de long. Ce mou\'ement eles vents a
pu fairc naitre
a
Cortes l'idée de marées ré–
¡¡ulieres.
(...) Nousavonsdéja faitconnaitre, d'apres
Je meme récit de Corles, les principaux pro–
Juits de l'agriculturc
011
ele !'industrie azte–
que qu'on trouvait
dan~
ce marché.
rues par des esdaves.
I~es
mceurs
y
ont beaucoup de rapport a\•ec cclles
d'Espagne; on y ·remarque a peu pres
le meme ordre et le meme ensemble.
La police de cette grande capitale
frappe d'étonnemént; elle semble mer·
veilleuse·chez une nation barbare sé-
l
iarée de tous les peuples policés et si
oin de Ja coonaissance du vrai Dieu. ,,
Ornée de nombreux téocallis, dont
Ja partie Ja plus élevée se.mblait mon–
ter dans les·airs en forme de minai·et,
entourée de digues, posée au milieu
des eaux,
as.sise sur des íles de ver·
dure, recevant
a
chaque heure du jour
des milliers de barques qui réparnlaient
la vie sur son -beau tac, Tenochtitlan,
d'apres le récit des premiers conqué–
rants, devait resse111bler a Venise ou
a
CP.S
villes du Delta de la basse Égypte
au moment des grandes eaux du Ni!.
Berna! Diaz la compare
a
un immense
échiquier, et avec raison; puisqu'elle
était divisée en carrés réguliers, ainsi
q e nous Je voyons sur le fragment
du p1an de cette capitale dressé vers
l'époque du .dernier des Moctezuma,
et
que M. Bullook a retrouvé et publié.
Chacun des carrés grands ou petits
avai't un temple, sur le
fróntis~ice
du–
qu~l
on lis"ait en caracteres azteques le
nom du dieu ou de Ja déesse
a
laquelle
il. était consacré. La circonfétence de
l'ancieri Mexic.o était d'eoviron dix
milles, le nombre de ses maisons de
soixante mille. Sa population peut' etre
évaluée a trois cent rnille ames. Ses
rues étaient lavées et nettoyées chaque
jour, et par de nombreux canaux les
provisions nécessaires
a
sa consomma–
tion lui arrivaient dtltoutes.parts. Un
grand nombre de ponts de bojs, assez '
Iarges pour Je passage de dix cavaJ.iers
de front, liaient entre eux les d.iffé–
i;ents quartiers, comme dans nos villes
d'Europe. Mexico tirait l'eau douce de
ses fontaines, des sources de Chapol–
tepec ; elle lui arrivait par un long
aqueduc, travail admiré des Espagnols.
ees eaux, conduites dans des tuyaux
d!l terre cuite, étaient distribuées sur·
tous les points cie la ville. Les anci1m–
ne.s relations parlent avec admira'tion,
et certainement avec exagération, du.