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92¡

L'UNIVERS.

pagne; mais Cortes, le plus ardent

de tous les catholiques, au lieu de ré–

pondre

a

oes questions, commenyi par

catéchiser M.octezuma : il lui parla

de la création du monde, d'un seul

Dieu, de son Fils

J

ésus-Christ, de la

Trinité, de la messe, de la confession,

des joies du paradis, des tourments de

l'enfer , choses excellentes sans doute

a

enseigner' mais qu'il

éta.it

bien per–

mis

a

l\'loctezuma de ne pas compren–

dre du premier coup.

·cortes revint sur les · sacrifices hu–

mai ns, et exigea formellement leur

abolition ; Moctezuma ne concevait

pas comment l'Es¡>agnol trouvait mau–

vais qu'on sacrifi§.t aux dieux des

hommes qui'

a

raison de leurs crimes

ou de leurs mauvais succes

a

la guerre,

étaieni destinés

a

la mort; et cepen–

dant, soit qu'il füt convaincu des

bonnes raisons de Cortes, soit qu'il

vouh'lt plaire aux Espa7nols dont il

avait peur, il promit qu on ne servi–

rait plus de chair humaine sur sa table.

Quant

a

sa conversion au cbristia–

nisme, il ne {ut pas si {acile: il sou–

tint que les dieux des JHexicains ne

lem· ayant

faít!

que du bien, et va–

lant ceux des Espagnols, il y aurait

ingratlitude

a

les abandonner. Cortes

n'insista pas pour .cette fois, etJ se

retira.

Une pensée de conservation l'occu–

paittout entier: l'ivresse d'un premier

succes ne lui cachait pas le danger de

sa position, et

il

sentait le besoin

d'appeler l'adresse

a

son aide : le mo–

narque était

a

lui, mais

il

avait la no–

blesse

a

conquérir. Il chercha

a

se

l'attacher par ses prévenances, par la

do11ceur et la dignité de ses manieres;

· il

nvait

a

se rendre le peuple favorable,

Hordonna

a

ses soldats de s'observer

avec tant de soio qu'aucune plainte ne

put etre raisonnablement portée con–

tre eux. Toute cette politique n'était

qu'un masque jeté sur une audacieuse

ambition; J'hornme de paix en appa–

rence roulait dans sa pe11see les pro–

jets les plus hostiles et l'entreprise la

plus hardie. Toutefois il ne voulait

ri en exécuter sans avoir une connais–

sance parfaite de cette grande capitale

ou il se .trouvait en quelctue sor te en–

fermé. Pour l'observer a loisir sans

exciter d'alarmes, et prendre uue idée

exacte de

La

force et des moyens de

résistañce des Mexicnins ,

il

pria l

\iJ.oc

tezuma de luí permettre de visiter les

palais royaux, les principaux temples

et la grande place du marché. Ceci lu·i

fut acoordé avee empressement ; le

malheureux roi ,·sans·déliance, permit

aux Espagnols de tout exami·ner. Nous

allons, avec les récits de Cortes, de

Berna! Diaz ,· d'Acosta et de Clav.i–

gero, .prendre une idée de l'ancienne

capitale de l'Anahuac.

Le plus aocien documént que nous

possédions sur Tenochtitlan, son Jac

et ses environs, se trouve dans une

Jettre ,adressée par Cortes

a

l'empereur

Charles V, le 30 octobre de l'année

1520.

Noús citons en entier ce curieux

passa$e. " La province dans laquelle

est s1tuée la résidence de oe grand

seigneur Moctezuma, dit Cortes, est

circulairement entourée de montagnes

élevées et entrecoupée de précipices.

La plaine contient pres de soixante–

dix tienes de circonférence, et dans

cette plaine se trouveot deux lacs qui

remplissent pre que toute la vallée ,

car,

a

plus de cinqnante li eues alen–

toQr , les habitants naviguent en ca–

nots

(*') .

De ces deux grands lacs l' tm

est d'eau douce et J'autre d'eau salée.

lis sont séparés J'un de l'autre par une

petite rangée de montagnes (

** )

qui ·

s'élevent au milieu de la plaine. Les

eaux du lac se melent ensemble dans

un détroit qui existe entre les collines

et la haute Cordillere

(***).

Les villes

et les villages nombreux construits

sur les bords de ces !aes cornmercent

entre eux par des canots sans passer

par la terre ferme. La grande ville de

(") Il faut observer que le général ne

parle que de Jeux !aes , parce qu'il ne con–

naissait qu'imparfaitement ceux de Zum ·

pango et de Xaltocan, enCre lesquels il

passa

a

la bate dans sa fuite de Mexico

a

Tlascala, avant la bataille d'Olumba.

. (..) Les colliues couiques et isolées

preo

d'Jzlapalapau.

('") Saos doule la pcnlc orienlale de

Cenos de Santa-Fé.