l\rlEXIQUE.
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et les événements glorieux de la pa–
trie; 'd'aut1•es fois il s'amusait
a
voir
des especes 'de saltimbanques foiseurs
detours d'adresse et sauteursdecordes.
Tantdt il se promenait dans ses pares
en chassant, tantot il all ait isiter ses
maisons decampagne. Quand il so rtai t,
il était porté sur les épaules des nobles,
dans un e petite litiere couverte d' un
riche dais, et suivi d'un nombreux cor-
. tége de courtisans. Tout le peuple sur
son passage s'anetait ; hommes et
femmes fet·maient les yeux, comme s'il s
eussent craint d'etre éblouis par la ,
splendeur de sa majesté, et s'i l ve.nait
a
descendre'de sa litiere' on étl'ndait
des tapis devant lui , ainsi que nous
l'avons déji1 vu pratiquer lors de sa
.prem ien~
entrevue avec Cortes. l\Ioc–
tezu rna se baignait tous les jours;
il
changeait d'habits quatre fo is par jour,
et ne reprenait jan;iais celui qu'il avait
quitté ; il le do11nait en présent
a
ses
nobles officiers , ou
a
ceux de ses sol–
dats qui s'étaient distingués par une
aotion d'éclat. Les femmes de son sérail
qui n'avaient plus le bonheurde lui p)ai–
re étaient aussi distribuées en oadeaux
a
ses fa voris. Telles étaient en 1520
la ·ville et la conr du roi de Azteques.
La fortunede Cortes semblait comple.
te : arrivé au niilieu de la capita le d'un
grand et popul eux royaume, traité par .
le monarque avec des égard s qu'aucun
mortel n'avaitjamaisobtenus delui, re–
douté des peuples commeun etre privi–
légié quidispuse de lafo udreetdemons–
tres rapides comme le vent, comman–
dant
a
des soldats intrépides, dévoués et
qui ne trou va ient rien d'impossible ,
l'avenir semblait lui appartenir , et sa
confiancedansde futurs succes
j
ustifi ée
- par les événements du passé. Toutefois
a ces pensées rassurantes se mefaient
<les réllex ions qui l'étaient beaucoup
moins : il se voya it, lui vainqueur, em–
prisonné au centre d'une immense oi–
té , dont l'étrange construct ion, la
disposition du terraiGet la naturo des
voies de communication offraien t tant
de moyens de dé(ense. Que l'ori bris1\t
les ponts, que l'on coupát les chaus–
sées, que l'on barriradéit les rues , et
il
était pris comme dans un piége. Les
7°
Livraison.
(MEXIQUE.
Tl ascalans l'avaient cent fois averti de
se d·éfier des paroles de Moctezuma ,
de ses promesses , de ses bi enfaits.
.Aujourd' hui meme ils Jui
répéta i~nt
~ncore
qu'il serait imprudent de se re–
poser sur s¡f foi; qu'il n'avait pe1'mis
l'entrée de sa ca pitale aux Espagnols
<lUl' par les conseils des prlltres et pour
les anéanti r
~' un
seul coup; sa
l.Jien–
veill ance , ses égards n'étai.ent qu'un
manteau dont il couvrait des desseins
perfides; ses riches présents, ses pa–
roles emmiellées, ses prévenances res–
semblaient aux fl eurs qui tapissent le
bord d'un précipice, ¡ilacées lil par un
mauva is génie dans le but tl 'attirer le
voyageur
it
sa destruction. Ces craintes
d'alliés fid eles étaient partagées par
Cortés. Tout le porta it
it
croire que
l'expédition du général mex icain con–
tre les Totonaques, et dan s laquelle ·
Escalante avait perdu la vie , était
l'ceuvre du roi, ou clu moins qu'il l'a–
vait toléréc. L'affo ire de Cholula lui
semhlait accuser égalemeot la fran–
chise du monarque.
11
savait encore
par ses espions que si
1-a
mas e du pru–
ple ne s'occupait que d\1ffa ires, de
cérémonies religieuses et de réjouis–
sances publiques , les nobl es ne mon–
traient pas une tell e
in~ouciance ;
cl1ez
eux~
F1rritation était gr¡rnd e et géné–
rale; leur conten<Jnce tral1issait d'hos–
tiles projets. On vovait qti'ils se sen–
taient profondémerit blessés par la
présencede l'étra nger.Ilss'ex pliquaient
hautement sur les movens 'lle le chas–
se1· ou de l'anéa ntir ·en lui fermanÍ
toute ntrai te. Les pret res n'étaient
pas mieux disposés : ils re(loutaient
son zele fa natique; ils le signalaient
comme l'enne1111 des clieux , et il s mou–
traient les di eux indignés de sa pré–
sence dans la vi ll e rova le. Dans cet
état des esprits' un mot de l\Iootezu–
ma pouva it a.ppeler aux armes toute
la population de sa grande capitale.
Cortés ne l'i$norait pas, mais il met–
tait son espo1r dans l'irrésolution et la
faiblesse de ce prince ; il savait que
personne n'agirait sa ns ses ordres et
contre sa volonté , seul e loi <le J'em–
pire. De telles données durent natu–
rel\ement influer sur Ja politique dLi
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