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MEXIQUE.
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prmce dO)'lt ils étaient les envoyés.
Moctezuma, confondu de cette accu–
sation inattendue et changeant de
couleur, soit qu'il fílt coupable, soit
qµ'il ressent1t vivement l'indignité .
avec laguell e on Je traitait, protesta
de son rnnocence avec une grande vi–
vacité de paroles.
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prétend1t que les
Tlnculans avaient pu seu ls inventer
cette odieuse calomnie ; et pour ne ·
laisser nucun doute sur ses intentions,
et comme preu ve de sa loyauté, il char–
gea s\1r-le-champ deux de ses courriers
d'u ll er a Nauhtlan se saisir de Quauh–
popoca et de ceux: qui avaient trempé
duns le meu}·tre des Espagnols, et de
les amener de gré ou de force
il
Mr-xi–
co. Il remit aux: envoyés un anneau
qu'il portait au doigt, et sur lequel
était gravé le signe biéroglyphique dn
diei.J de la guerre, Hwtzilopochtli.
L'exhibition de cet arineau attest11it
la volonté supreme du rnonarque, et
devenait, entre les mains de l'envoyé,
Ja preuve de sa mi sion.
Les deux courr.iers partir11nt sur-le–
champ, et le roí dit
a
Coites : que
puis -je faire maintenant pour vous
prouver ma loyauté? Je ne la mets pas
en doute, répondit le genéral; mais
pour détruire daus l'esprit de Vüs su–
jets toute idée que l'a(faíre de Naubtlan
est votre ou1•ráge et rassurer en meme
temps mes compagnons d'armes sur
vos bo11nes intentions, abandonnez
votre demeure et venez habiter avec
nous. Li1, vous serez roi com111e dans
volre palais, et servi comme doit l'etre
'un grand monarque. Par cette démar–
che. mon souverain sera pleine111ent
satisfail, et mes soldats, fiers d'un tel
hon11eur, pourront trouver un abrí
so11s la protecLion c\eVoLre Majesté. A.
cette étrange proposition si arlificieu–
sement préscntée, le malheu;-eux roi
resta longtemps sans parler et pres–
que san mouvement. Ranimé par l'in–
dignotion, il répondit avec hauteur
que les personnes de son rang n'é–
tuient pas nccoutumées
a
se rendre
elles - memes prisonnieres, et que,
quimd méme il aurait la faiblesse d'y
consentir, ses sujets ne souffriraient
pas qu'on
fit
un pareil_affrout
a
lem·
souverain. Cortes voulant éviter les
moyens de violence' s'efforca
tou~·
a
tour de I'adoucir et de l'intimider. La
dispute était vj
ve~
trois heures s'é–
taient écou lées dans cette discussion ,
et tout délai devenait fatal, lorsque Ve–
lasquez de Léon, jeune hornme aussi
brave qu 'i mpétueux ' s'adressant
a
Cortes, s'écria de toute la rudesse de
sa ¡¡rosse voix: : "Pourquoi, général ,
dépensez-vous en vain vos paroles? Il
faut que cet Indien soit notre prison–
ni er ou qu'il meure; s'il résiste, je
vais lui plonger mon épée dans le cceur.
Pour nous, nous devons assurei· nos
vies ou les perdre aujourd'hui. "l\focte–
zuma, effrayé du ton de voix et de l'air
féroce de Velasquez, pria Marina de
lui expliquer le discours de cet Espa–
gnol. Celle-ci le
fit
avec toute l'adresse
d'un diplomate.
1
uComn;ié 1
1
otre sujette, ait-elle au roi
d'un air de candeur et d'intéret, je
désire qu'il ne vous arrive aucun mal;
muis, comme l'int•rprete d'e ces hom–
mes, je connais leur secret et leur ca–
ractere. Si vous vous rendez a leurs
désirs, ils vous traiteront avec hon–
neur, avec ce respect qu'on doit aux
11ois;
muis~¡
vous persistez dans votre
11efus, votre vie est dans le plus grand
danger; ils ne se feront uucun scru–
pule de vqus tuer
il
l'instant.
»
Cette
explication décida Moetezuma._Clrnque
jour, depuis l'arrivée des Espagnols,
son courage s'affaiblissait; les circons–
tances le dominaient; cette panique,
qui
dirigea.ittoutes ses résolutions,
allait' crois ant; il demeura convaincu
qu'il allait périr
su~
l'heure s'il n'o–
béissait, et, s'abandonnant
il
sa des–
tiuée, il se mit aux mnins des Espa–
gnols. (( Je
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confie
a
vous, leur dit-il;
allons, marchons, puisque les dieux
le veulent ainsi. •
fl
appela ses gens,
fit.
préparer sa litiere, et se rendit,
dans tout l'appareil de Ja puissance
souveraine, et sous la
~arde
sévere
drs com¡¡agnons de Cortes, au quar–
tier du général. Les gens de son ser–
vice, les seigneurs attachés asa per–
sonne l'accompagnerent en silence et
les !armes aux yeux. Toutefois , cette
douleur muette des grands de sa cour
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