Table of Contents Table of Contents
Previous Page  114 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 114 / 678 Next Page
Page Background

102

L'UNIVERS.

qu'il les exposerait par sa retraite aux

mauvais traitements du peuple,

a

la

haine des pretres et

a

la vengeance

des nobles. Ces derniers,

a

la vérité,

meilleurs citoyens que leur monarque,

voyaientave.c ind ignation l'avi liss?ment

daus Jequ el il était tombé et brdlaient

de secouer Je joug des étrangers. En–

tre les grauds de l'empire, le roi de

Texcuco, neveudeMoctezuma, se mon–

trait le plus hostile aux Espagnols. Il

proposa

a

ses vassaux de leur déclarer

la guerre, et ceux-ci applaudirent

a

cet

acte de patriotisme. Ce réveil du cou–

rage nat1onal inqui était vivement Co r–

t es ; il craignait que le mouvement de

Texcuco ne s'étendlt sur les provinces

voisines de la capitale ; il sav¡¡ it que,

chez les hommes timides et opprimés ,

les réactions sont toujours en propor–

tion de l'ancienne apathi e , et que la

violence de la haine est généralernent

en rapport avec l'étendue des óffonses

souffe~tes.

Le jeune prince, loin de

suivre l'exemple et las conseils de son

oncle, traitait les Espa<>nols d'ennemis

du pays, dont il ne voulait pas etre pll!ls

longtemps la dupe, et qui ne l'intimi–

daient pas; il les sommait de repren–

dre sur-le-charnp le chemin de leur

pays,

a

moins q_u'ils ne préfél'assent

braver l'orag qui allait de toutes parts

fondre sur eux.

A

ce l&ngage d'un

hdmme de cceur, l'orguei l espagnol ne

demeura pas eri reste, et Cortes se pré–

parait

a

marcher contre l'ennemi lors–

qu'il en fut détourné par les avis de

Moctezuma, qui, plus prudent que son

geó li er, l'avertit de tous les périls qui

l'atte11daient en attaquant une place

aussi forte et auss i bien défendue que

Texcuco, la seconde vi ll e de tout l'Ana–

huac. Le monarque invita son neveu

a

Se rendre pres de lui ,

SOllS

prétexte

de le réconcilier avec les Espagnols;

piége trop grossier pour que le prin–

ce s'y laissat prendre et dont il se,

mo1¡ua, reprochant

a

son oncle l'in–

té~t

qu'il portait aux étrangers et lui

déclarant qu'il ne voulait rentrer

a

lVIexico que pour les anéantir. Mocte–

zuma, qui n'avait d'énergie que cuntre

ceux qui défendaient ses droits et l'in–

dépendance du pays, s'empressa

d'en~-

ployer ce qui lui restait d'autorité pour

punir Je jeune seigneur de Texcuco; il

dépecha secretement dans cette ville

quelques émissaires dévoués qui avaient

l'ordre de

s'emp~rer

de lui par tous les

moyens possibles. II fut saisitraltreuse–

ment, envoyé

a

Mexico et mis

a

la dis–

position de Cortes, qui le

fit

jeter en·

prison et remplacer dnns son gouverne·

ment par ce meme Cuitcuitzcatzin que

nous avons vu venir au-devant de lui

et réclamer sa protection lors de son

entrée a Te·xcuco. Cette affaire, dont

l'issue pouvait amener la ruine des Es–

pagnols, ne servit qu•a consolider leur

domination en leur donnant pour al-

lié le plus puissant feudataire du royau–

me. Cortes s'empara successivement

de quelques autres chefs des distri cts

rapprochés de la capitale , notamment

des deux freres de 1\foctezuma , du

seig11eur de Tlatelolco , grand pretre

de !liexico, et de plusieurs personna–

ges éminents, possesseurs de fi efs. Il

les

fit

an-eter l'un apres l'autre

a

me–

sure qu'ils venaient

a

la cour rendre

visite au roi pri onnie1·. Il suivit Je

mfüne systeme

a

l'égard des princi paux

officiers de l'enipire, des employés ci–

Yils et militaires.

11

provoqua le ren–

voi de ceux qui conservaieDt qnelque

sentiment d'indépendance , et les

fit

remplacer par des gens avicies et saos

patriotisme, sur le dévouement des–

quels il pouvait compter. Libre d'in-

-

quiétudes, régnant sous le nom de·

l\loctezuma,Cortes mit a profit les avan–

tages de cette position pour explorer

le pays; il lit reconnaitre les différen·

tes parties de l'empire par quelques

Espagnols, accompagnés de Mexicains

chargés de leur servir de guides et de

défenseurs. lis parcoururent une par-

tie des provinces jusqu.'a plus de qua–

tre-vingts li eues de la capitale, ob–

servant le sol et ses produits, prenant

des renseignements sur tous les li eux

que l'on pouvait coloni se.r et fortifier,

mais allant surtout

a

la recherche des

mines d'or et d'argent, et notant íort

exactement toutes les localités ou l'on

recuei llait de l'or par le lavage du sa-

ble des rivieres.

11

est fort difficile de

prendre dans les lettres de Cortes une