Table of Contents Table of Contents
Previous Page  115 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 115 / 678 Next Page
Page Background

;

MEXIQUE.

103

i<lée exacte des points visités par les

en\royés 'espagnols. Les uoms de lieux

y

sont tellement défigurés ,. qu'il est

assez sou\•ent irnpossible de les iden–

tilier. Nous tl'ouvons toutefois dans

cette partie de la cone pondance du

générai un fuit fort curieux, qui prou–

ve que les Mexicains ou Azteques n'é–

tai ent point étrongers, comme nous

l'ar·ons déjil dit, aux procéclés de Ja

cartograph ie. Cortes, tres-cm pressé de

savo ir s'1 l existait sur la cilte qui borde

le gol

fe

du Mexique quelques r ades,

an es, baies et Jarges embouchures de

rivieres ou les b!.lti111ents, venant des

11es ou d'Europe, pussent mouiller

en süreté, s'adressa

ii

'.\loctezuma,

qui lui promit de faii:e dessiner toute

la cote et de fournir des guides pour

accompagner les Espagnols qu'il char-·

gerait de l'examiner. Cette prornesse

1ut promptement remplie : une carte,

tracée sur une espece d'étoffe de co–

ton , fut remisa

ii

Cortes, et le récit

de ses

~ens

confirma sur la plupart des

point les indications. des dessinateurs.

Les Es1,agnols s1:1ivireut le rivage ma–

ritime, a partir du port !le Saint-Jean

oli le général avait débatqué, jusqu'a

soixante et quelques lieues de la.

113

trouverent enfin, conformément au

tracé de Ja carte, une rivi.ere beaucoup

plus large que les nutre , qui se rendait

il

lamer; ell e conservait deux brasses et

demie de profondeur

ii

son emboúchu–

re. lis la remonterent pendant douze

lieues dans des canots que leur four–

nit le gouverneur de la province. lis

ohtinrent des renscignemeots sur on

cours supérieur et sur le pays qu'elle

traversait, pays plat, bien peuplé, tres–

fo1'tile, et produ1sant toutes les choses

ni>cessaires

il

la vie. Les hahitaots de

cette province n'étaient pas sujets de .

loctezuma, mais ses ennemis. Le chef

en permit l'entrée aux F.spagnols et la

defendit

a

l'escorte mexicaine. II avait

d~ju

entendu parlar de Cortes par les

habitants de Pontonchan, ses nmis ,

et il lui envoya une ambassade pour

réclamer son alliance et e r econnaitre

tributaire.

Cette dispo ition des esprits chez

les peuples voisins, gage de sécurité

pou

r Cortes, ne

l'emp~cha

cependant

P.ªs

de songer aux jours du danger;

11 v

ou lut rester ma'ttre du lac pour as–

surer sa retraite dans le cas ou les

Mexicains, par impatience du joug,

pr,endraient les armes contre lui et

rompraient les ponts ou les chaussées.

Moctezuma vint encorr. a son aide;

Cortes, en l'ent,retenant de la marine

européenne et de l'art merveilleux de

J:i

navlgation, lui

fit

désirer de voir

ces palais mouvants qui, sans le secours

des rames , marchent -et se dirigent

sur les eaux. Cortes promit de lui pro–

curer un tel spectacle s'il voulait faire

trnnsporter a Mexico une partie des

agres de la flotte déposés a la Vera–

Cruz, et employer quelques - uns de

ses gens a couper et a préparer les

bois nécessaires. Le roi s'empressa de

donner les ordres demandés. Les ma–

t ériaux furent apportés avec une in–

concevable célérité, et les charpentiet·s

espagnols eurent bientot coosiruits

deux bri gantins qui furent pour le

1110-

narque prisonniet· un frivole amuse–

ment, et pour Cortes une rcssource

ass•.1rée dans. Ja mauvaise

fortune.

Enhardi par tant de preuves de la sq u–

mission servile de Moctezuma

a

tou–

tes ses volontés, Cortés osa le mettre

a une épreuve encore plus forte; il le

pressa de se reconnaítre vassal du roi

deCilstilleet de lui

payer~ribut

cornme

au descendant direct de Quetzalcoatl,

ce roi mystérieux de l'ancien Anabuac.

1\foctezuma se soumit encore

a

cet hu–

miliant sacrifico.

11

réunit sa no–

blesse et pnrut devant elle

a~is

sur

son trone, dans le morne abattemen t

d'un roi qui joue le derniel· róle d'une

abdication forcée;

il

l'entretint des

vieilles traditions, il reconnut les Es–

pagnols pour le peu ple qu'elles dési–

gnaient et

le ro1 d'Espagne pour le

représentant légitime de ce. monarque

législateur du vieux Mexique. Puis il

r

raconta les phénomenes observés dan s

le ciel, et lrs interprétations des pre–

tres qui s'accordaient

a

reconnaitre

que les temps marqués pour l'accom–

plissement de ce grand

événement

étaient arrivés; puis il finit par dé–

clarer qu

1

il mettait sa couronne aux