MEXIQUE.
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mattre' il s'était mis
a
la disposition
des envoyés de l\'Ioctezuma , et céux-ci
l'ami:naient avec son fil s et plusieurs
autres seigneurs du pays impliqués
dan la meme affaire.
'
Quauh po poca, porté dans une ma–
gniliq ue litiere, se présenta devant le
ro i uvec toute la confiance d'un servi–
t eur fül ele et zélé, qui, ayant bien fa it
son del'Oi r , n'attend que des éloges.
1\Jail>,
a
SOll
grand étonnement, l\Joc–
tCZUll"a l'acci1ei ll it avec tous les témoi–
gnages de Ja plus vive indignation, et,
Síl ll S
daigner l'entendre, il Je li vra
a
Cortes pour etre jugé et condamn é
comme un traitre. Quauhpopoca, d'a–
bord
in terrogé, puis menacé de la
quei;ti on , déclara qu'il n'avait agi qu e
par les ordres du
roi. Cet aveu ne
sa uva pas la vi e au malbeureux général;
il
fut
condanmé
a
etre brfüé vif ainsi
que trois de ses officiers. Cortes an–
non~a
lui meme cette inique sentence
a Moctez.uma , ajontant: " Vous mé–
riteriez d'etre puní cornme l'auteur
du crime , mais votre qo nduite envers
moi , dans ces derniers temps, me
porte
a
l'i11dulgence ; toutefois votre
complicité ne peut rester impun ie.
11
A ces mots , un so ldat e '.)léignol , te–
nant de fers
a
la mai o , se présente,
et Cortes lui orll on ue de les attacber
sur-le-clinmp aux pieds du monarq ue.
Lui , nourri dans l'idée que a per–
scmne était in vio lable et sacrée, de–
me11ra muct d'horreur devant un tel
out11a~e,
qu'il regardait comme le pré–
Jude de sa rnort procbni ne. Sa dou leur
finit p.11· érlater en pl aintes, en san–
glots. Les !armes et les gémissements
de seigr.rurs et des gens de sa cour
accom1wgna ient les siens. Quelques–
uns de e caurtisans le consolaient,
a
genoux, comme une divinité outra- ·
gée; d'autres sou levaient ses fers pour
lu i en all éger le poids . Penclant que
ces cho es e passaient, un autre acte
plus barbare encore avait lieu devant
Je palais royal : Ja furent ainenés les
trois aulres condanrnés. Un immense
bt1chrr, dressé po11r leur uppl ice, s'é–
Jevait au niil ieu de la place, remplie
de plusieurs milliers d'Indiens, pecta–
tcurs irrnuobiles et stupides de l'atroce
vengeance des Espagnols. Ce bt1cher,
sur Jequ e! on fit monter le général et
ses ofüciers, était formé de toutes les
armes arnassées dans les arsenaux du
roi pour la défense publique; en un
clin d'reil ces malheureux furent con–
sumés , et pas une voix n'osa s'élever
· contre leurs bourreaux.
Cette horrible exécution terminée,
Cortes , sui vi d'Alvarado et d'autres
officiers, se rendit aupres de Mocte–
zu rna , et, l'abordant d'un air de bonté
et de bi envei llance , s'.empressa de dé–
tacher de ses propres mains les fers
dont il l'avait fa it charger, en l'assu–
rant que tout était oubl ié , et que son
respect et son attachement pour lui
étaient· sans born es. Mocte.zuma, qui
ava it montré d'abord une fa4blesse in–
digned 'un homme, parutmoins homme
encore en ce moment; de l'exces du
désespoi·r il passa dans de 11lches trans–
ports de reconnaissance ,.se confondit
en remerciments, et ne rougit' pas de
prodiguer ses· teudresses
a
celui qui
veuait de lui fa,ire subir une
si
1-(rand e
humili ation, et d'outrager
to~ut
un
grand peuple en sa personne.Les choses
repri rent bientt)t leur cours accou–
tumé; Moctezuma ne fut plus qCl' un
mannequin aux mains des Espagnols;
i) s tenaient par lui plusiem·s millions
d'ho111mes dans l'inactibn , et, s' ils
avaient eu autant de prudence que de
bonbeur, le 1\lexique, sans coup férir ,
Jeur appartenait ; mais
a
ce dnune un
autre dénot1ment était réservé ; les
acteurs devaient rcster dans leu r ca–
ractere jusqu'a la fi n; chacun d'eux
devait arcomplir le role que la Provi–
dence lui avait assigné
l
et donner au
monde un grand et trag1que speclacle.
L'insoleut orgueil des E pagnols et
les Hlches condescendances de iliocte–
zuma ne devai ent pns s'arret'er. Cortes
voulant prendre la mesure de l'as–
cendant qu'i l exercait sur le roí in–
dien' lui propasa 'de retourner
a
son
palais, sans gardes, en toute liberté.
Cette offre, que l'adroit politiq ue fai–
sait avec la presque certitude d'un re–
fu s, ne
fut
poi nt Jcceptée par l\Joctezu–
ma. Ce prince voulut s'en fai re honneur
aux yeux des Espagnols , prétendant