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I

98

L'UNIVERS.

1

génáral espagool, et Je convaincre que

l\Ioctezurna, perfide peut-etre, mais

sans énergie, sans aucune force d'ac–

tion et moins attaché a l'honneur qu'a

Ja vie, était un bouclier dont il devait

s'a surer

la possession. Moctezuma

éta it pour lui un otage sacré, une ga–

rantie de l'obéissance de tout un peu–

ple; et d'ailleurs, en portant la main

sur un prince que nul n'osait toucher,

en le retenant prisonnier dans son

propre palais,

il

donnait de lui Cortes

et de ses Espagnols une idée surhu–

maine et se faisait de la terreur un

puissant appui. Ce fut sous de sem–

blables impressions

qu~il

se décida

a

s'emparer de ce pauvre monarque et

a

le retenir prisonuier au milieu de

ses sujets. Toutefois

iJ

crut de11oir

assembler son conseil , et l_ui

sou-

' mettre un projet duque! dé.pendait le

salut de l'armée. Cortes le présenta

comme un de ces partis extremes que

le droit des gens réprouve, mais que la

nécessité lr.gitime. I(s étaient hommes

de crour ceux devant le quels il par–

lai t, gPns aussl braves que lui; maís

aucun d'eux ne po sedait on coup d'reil

étendu. Au si les opir ions furent-elles

tlil'isées : quelques-uns croyaient que

cet ncte d'autorit

'tntt impraticabJe

et entraloerait la ruin

e tota

le de Es–

pagnol ;

d'au~res inc~

in.ai~

nt

a la re–

traite et pe11saient qu'1l eta1t plus pru–

dent et plus avantageux d.e couclunrnn

traité d'alliance avec

'loctezuma, puis

de retourner

a

111

Vera-Cruz. i\l

ais la

voix de Cortes avait trouvé de l'ér.ho

cl ans le creur de plu ieurs ofüciers :

le

1

bonilla11t Velasquez de Léon, San–

cloval au courage témét•aire, au clé–

vouement absolu, se montraient zélés

partisans de la mesui;e propo ée. Cor–

t es la

fit

valoir avec taut d'art et de

conviction, qu'elle finit par étre adop–

tée

a

l'unanimité.

Si la hardiesse d'une telle entrepri e

a quelque chose d'extravagant, lama–

niere doot elle fut conduite doit ajou–

t er

a

la gloire de Corte . On y recon–

nait toute sa prudence , toute sa

sagacité.

11

jugea qu'un grand déploie–

ment de forces évei llernit les souVioos

et rendrait le succes impossible, d.u

moins fort incertain, et qu'en s'aven–

turant dans une attaque violente, il

finirait par succomber. Un coup de

main exécuté par qu elques ho111mes

\ui parut le seul moyen d'arríver

a

son

but sans entrer en lutte avec eles for–

ces cent fois supérieures aux siennes.

Il clwisit done cinq de ses ofliciers

les plus déterminés, Sandoval, Alva–

rado , Velasquez de Léon, Lugo et

Davila, et cinq soldats non moins

bravrs pour l'accompagner an palais.

Vingt-c.inq autres soldats d'élite les

sui11aient, non en une seule troupe,

mais deux

a

deux et marchant

a

in–

tervalles, comme si le hasard seul

efit dirigé leurs pas. Tous les diffé–

rents corps de l'armée,

Espa~nols

et

Tlascalans, furent mis sous le com–

maodement d'Olid et de Diego de Or–

daz, -avec ordre formel de se tenir

prets

a

marcher au premier signal.

A.ussitéit que Cortés et sa suite se pré–

senterent au palais, ils forent intro–

duit~

et admis

a

l'audience du roi'

ainsí qu'on ¡ivait coutume <l'en agi·r

avec eux-. Les seigneurs mexicains se

retirei:ent respectueusement. La con–

versation \"Oula <l'abord sur des objets

in ignifiants; Je roi s'y montra plein

de l.Jie1weillnnce et d'attention pour les

Espagnols.

11

les

Cit

tous asseoir; il

lcur distribua quelques joyaux d'or,

et présenta

a

Cortes une de ses filies ,

en le priant de l'épouser. Cortes dé7

clina cet hónneur le plus poliment du

monde; il s'excn a sur ce qu'étant

marié, s:i réligion lui défendait d'avoir

deux fe'rnmes. Toutefois il nccepta la

jeune filie pour compagne dans le but

d'en foire une clirétienne. D'autres

jeunes filie , aussi nobles et belles,

fáisant partie du sérail, furent offertes

en présents aux officiers

de

Certes ,

qui , impatient d'arriver au lrnt de sa

visite, rompit brusquement l'entre–

tien·' et, d'un ton tout a fait différent

de celui qu'il avait employé jusqu'a–

Jors, reprocha vivement au roí les hos·

tilités commises par le seigneur de

. auhtlan contre les E pagnols, Jui

demandant un e réparation publique

pour Ja mort de quelques-uns de ses

coinpágnons et l'insulte faite au grand