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'UNIVE.RS.tro!s eents Tndiens affectés
a
chaque
piece. 11 fallait six mille Indiens pour
l'a rtilleri e seule avec ses munitions.
>I
Carvajal, qui, quoique agé de pres
de quatre-vingts ans, avait montré
daos cette marche l'ardeur et l' acti–
vité d'un jeune homme' arriva, a
Quito avec l'avant-garde de Pizarre
presqu'en ·meme temps que l'a
rméeroyale. Mais le vice-roi s'était
h5.téd'abandonner une ville sans déf
ense,et s'était dirigé vers la province de
Popayan. Gonzale s'attacha a ses
pas; mais enfin, las d'une poursuite
iriutile, et désespérant d'atteind re un
ennemi insaisissable, il revint
a
Quito.
La, se rappelant enfin qu'il avait d'au–
tres adversaires
a
combattre, il char–
gea Carvajal d'aller disperser
les
forces
imposantes réunies dans
les
districts méridionaux du Pérou par
les •soins et sous le commandement
de Centeno.
Cependant
Nu~nez
Véla ne restait
pas inactif daos le
opayan; grace
a
Benalcazar, toujours fid ele
a
la cause
royale, il renforqa sa petite armée et
la vit peu
a
pru s'élever
a
quatre
cer¡ts hornmes. Quelques-uns de ses
officiers lui conseillaient d'entrer en
négociation avec Pi.zarre; mais l'or–
gueilleux vice-roi méprisa ces avis,
qu'il regardait comme dictés pat· ·la
peur. Plein de foi dans son habi leté,
et aussi peut-etre dans son étoile, il
marcha sur Quito pour se rencontrer
enfin face
a
face avec l'adversaire qu'il
avait si soigneusement
é~ité
jusque-la.
Pizarre, charmé de ce changement de
résolution, rassuré, d'ailleurs, par le
nombre et le courage éprouvé de ses
soldats, alla au - devant de Nugnez.
Tandis qu'il le cherchait, le vice-roí,
apres avoir fait un détour dans les
montagnes, eliltrait dans la ville; mais
bientot apres il en sortit; et, malgré
l'infériorité numérique de son armée,
¡¡
se décida
a
li vrer bataille.
La lutte fut opiniatre et sanglante.
L'un et l"autre chef combattaient en
personne
a
la tete de leurs batai llons,
et animaient par leur exemp le le cou–
rage de leurs soldats. Pendant quelque
temps les chances semblerent égales,
et la victoire resta indécise. Mais
un
certain Fernand de Torres ayant as–
sené sur la tlite du vice-roí un viol-ent
coup de hache, le blessé tomba de
cheval, et des ne moment le désord re
se mit dans les rangs des royalistes.
Quelques instants apres, Pizarre se
. voyah maitre du ch¡unp de bataille.
Des cruautés, d'atitant plus blama–
bles q
u'elles étaient inutiles, souílle–
rent la
víctoire.deGonzale. Le licen–
cié Cf1
rvajal coupafroidement la tete
du vice-roí, et l'exposa aux insultes
· d'une soldatesque exaltée par le triorn–
phe; dix ou douze personnes qui s'é–
taient d'abord cachées dans les égli–
ses de Quito, furent pendues pour
avoir secondé
le cause de Nugnez.
Suivant Zarate ,
l'infüme
Pizarre
poussa plus loin sa soíf de vengeance:
il voulut faire mourir par le poison
plusieurs de ses prisonniers les plus
distingués et les plus redoutables. En
effet, le licencié Alvarez expira dans
son cachot avec tous les symptomes
d'un empoisonnement. Quant a Benal–
cazar et
a
don Alphonse de l\Ionte–
mayor, lieutenant géneral du vice-roi,
secretement avertis de !'horrible pro–
jet de Pizarret ils se tinrent sur leurs
gardes et éviterent le sort qui
leur
avait eté réservé. Quelque temps apres,
don Alphonse, ainsi que plusieurs de
ses compagnons de captivité, furent
exilés au Chili.
Tout semblait favoriser les intérets
de Gonzale : son principal adversaire
n'existait plus; Centeno, battu par
Carvajal, fut obligé de chercher un
asile dans les montagnes, ou il se tint
caché durant plusieurs mois. Dans
toµte l'étendue du Pérou, tout recon–
naissait, en ce moment, l'autorité de
Pizarre. Sa flotte, sou·s le cornmande–
ment de Pedro Hinojosa, le rendit
ma1tre cle la mer et de·Panama. En fin
les succes de cet homme furent tels,
qu'il put mettre garnison dans la ville
de Nombre-de-Dios, qui, située sur la
cote opposée de l'isthme, servai t de
point de communication entre l'Espa–
gne et le Pérou.
A.pres les premiers moments donnés
a
la dissipation et
a.
l'oisiveté permises