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PÉROU ET BOLIVIE.

448

Fran~ois

Pizarre , momentanement

rassuré, retournait

a

Lima , dont il

avait déja jeté les premiers fondements

sous le nom de

ville de Los Reyes.

L'expédition

d'Alm~gro

n'eut pas

le st!cces qu'on en avait espéré. Les

111dlens du Chili repousserent vigou–

réusement les étrangers , et la petite

arme

était déja tres - colnpromise,

lorsqt

e

Almagro fut rappelé au Pé1·0\J

par

de

évéhements aussi graves qu'im–

ptévlls.

Des le départ des troupes d'Alma–

gro, les chefs péruviens les plus in–

íluents, observant l'h11prudence avec

laquelle Pizarre avait disséminé ses

forces, organiserent un vaste complot

qui avaít pour but le massacre des

Espagnols et

la délivrnnce du Pé–

rou. Oh aime a voir ce peuple donner

de temps a autre des preuves d'un pa–

triotisme et d'un courage qu'on se–

ra it tenté, sans cela, de nier. L'Ioca

Manco Capac, dont on se souvient

sans doute , était l'ilme et le chef de

cette conspiration.

D'abor~

en(ermé

a

la forteresse de Cuzco, par suite de

certaines révélations arrachées par

Ja tdrture

a

!'interprete Philippillo ,

l'Inea n'en avait pas moiu

psrsisté

dans son dessein. Soit que F rnand

Pizarre, qui depuis un mois ou deu

était de retour au Pérou, espérilt tirer

de ce prlhce quelqlle riche présent, ou

qu'il eat été séduit pár l'apparente

candellr du pri onnier, il accorda a

Manco la li berté qu'i l .solli_citait avec

instahce. II fit plus :

ti

lu1 do111ia la

permis ion de se rendre a une féte

so lenhelle qui devait se célébrer dans

la province d'Incaya. Manco profita

d'

l'occ;asion pour exécuter son plan.

Le cri de guerre surprit

le~

Espagno ls

au moment ou ils se croya1ent·dans la

sécurité la plus parfaite. Un assez

grand nombre . d'Européens

furent

570 hommcs la pelilc arrn c\e d'AlmaAl'O. JI

n'a pas

foil

attcnlion qnc Zarate l'Cctifie '

a

Ja lln du ohnpilre, le chiffre c¡u'il avait

clonné

au

com111e11rrmenl. La culonne ne

comptn 570 cmnhullnnls que par l'adjonc–

tion

de

plusie111·s

renforts su('ccssifs.

Dt1

1·c te, ce n'est pa

la seule errcur de Ro–

bertson.

égorgés dans le.s maisons de campagne

qui leur avaient été concédées; des dé–

tachements isolés furent assaillis et

massacrés. Une armée d'insurgés, dont

les historiens portent le nombre

a

200,000

hommes, investit la capitale,

et la ville naissanle de Los Reves fut

elle-meme attequée par des forces con–

sidérables. En un mot, la révolte de–

vint généra le, et les étrangers , qui

avaient si facilement pénétré au t'.t:eur

de cet empire, étaient n1eI1acés d'y

périr sous le glaive vcngeur de leurs

nouveaux sujets.

Le siége de Cuzco, qui

n'ét~it

dé–

fehdu que par

170

Espagnols, fut ac–

tivement poussé pendant pres de neuf

mois consécutifs. Les indigenes n'y

déployerent pas seulement un grand

courage et une remarquable persévé–

rance, ils se sig1ialerent aus

i

par une

aptitllde lllerveilleuse

a

imiter

lcuts

adversaires daos leur maniere Cle r.om–

battre et jusque l:lans leur discipline.

lis organiserent des bataillons Sljr le

modele de ceux qui les avaient jusque–

la vaincus ' et lis armerent des com–

pagn'es avec les lances et les épées des

Espagnols tués en deh rs des milrs de

la ville. Quelques-uns tnéme ne recu–

Jerent pas devant l'us-age dt.i mous–

quet. Quant a la cllvalerie' qu'ils

avalent toujours singulierem.ent re–

doutée ' ils savaient en

v~nir

a

bóut

a

l'aide de leurs

tacos;

enlin, ils don–

nerent uhe preuÍ•e rncorn plus frap–

paote de leur intelligence, en détour·

nant les eaux d'lme riviere datls un

vallan oll était établi un poste es¡:¡a–

gnol, et peu s'en fallut que tous les

Européens qui se trouvaient dans la

vallée inondée ne fussent engloutis.

De leur coté, les Espagnols faisaient

des

~rodigr&

ele bravbure; pour faire

face

a

tant d'assaillants, ils élaient

obligé de se multiplier et de se tenir

to11joul's sur le qui vive. Les trois

fte–

res de Pizarre, qui les comniandaient,

donnaient a leurs soldats l'exemple de

l'intrépiqité et de la constance. Néan–

moirls , le nombre l'emportan t ur le

courage uni

ii

l'habiletél une nartie de

la ville tomba au pouvo1r de i'Inca; il

fallut des efforts inouls pour regagner