PEROU ET BOLIYIE.
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mes dont les Espagnols auraient pu
redouter la pui sa nee, n'exi t.aientplus;
la route du tr6ne était done
dé
ormais
!ihre devant Pizarre.
éanmoins , il
JUgPa 1irudent de pin er entre la nation
péruvienne et luí , un fantdme de roi
d~stiné
a
luí servir d'in ·trument, et
a
cou_vrir momentanément
ses
projets
vér1table aux yeux des crédules indi–
g~nes..
n des tils d'Atahualpa, que les
h1stor1rns
espn~nols
nomment Paul
Inca , fut proclámc empereur par or–
dre de Pizarrc, tand is que le popula–
tions
de
Cuzco
et
des district envi–
ronnants reconnurent pour r'oi 1anco
Capac, frilre de llua
·car(~).
lais pour
ces deux princes, le litre de souverain
fut
<•
peu pre honorifique. L'ambition
d'A
tahualpa avait déja troublé lerovau–
me. L'indignité et la cruauté 11Vec.les–
quelles ce rnonarque avait traité une
foulede descendants des Incas, avaient
néeessairement affaibli le respect de la
nation pour les membresde cettegrande
famille et pour le gouvernement lui–
meme. L'arrivée des Espagnols, et la
mort d'Atai111alpa, succédant en un si
court espace de
t~mps
a
celle de Huas–
cnr,
j
terent les Péruvien dans une es–
pece de désarroi, et plon"erent le pays
dans l'anarchie In plus deplorable. Les
~énéraux
qui avaient combattu pour
l'un ou l'autre emprreur jetercnt les
yeux jusque sur le troue. L'un d'eux,
que nous 11vons déja nommé, ce meme
Ruminagui 9ui,
a
la bataille de Cnxa–
marca1 s'éta1t lllchement enfui avec les
5,000
nommes qu'il corñmandait, s'em–
pnra de la province de Quito, et
fit
mcltre
a
mort les enfants de son an–
cien maitre, ninsi qu e son frere Illes–
cas. Tous ces désordre venaient
a
pro·
pos pour servir les projets des Espn–
gnols. Piznrre le r.omprit, et résolut
de mnrcher ans plus tnrder ur la ca–
pitale de l'empire. Les renforts qu'il
al'ait re u
lu1 permettaient de tenter
ce coup de main.
vec le
500
hom–
me qui compo ·aient
a
petite armée,
il pouvi.iit por ourir 1 ·Pérou d'une x–
tremit
¡a
l'1111tre, tant t>luit profonrl lo
1·espt1
·t que les iudigénes profe suit.'nt
(") Cnrcila o de
la
éga.
pour le- étrangers
a
longue barbe.
Un seul combat heureux oovrit
a
Pizarra les portes de Cuzco. Ríen que
le habitants eu srnt enlevé ou enfoui
une grande partie des trésors que ren–
fermait cctte ville , lrs EspaRnols·
y
trouverent plus d'or et plus d ar&ent
que n'en :J\'ait produit la
ran~on
cJ'
A–
tahualpa. Suh•ant Herrera, le butin,
pnrtngé entre
480
personnes, donna a
chacune
4,000
pesos, ce qui ferait un
total de
t
,920,000
pesos; mais la part
du généra l et des capitaines ayant été
assurément beaucoup plus forte que
celle des simr,les solda1s, la somme
entiere doit s
~tre
élevée
il
un chiffre
bien plus con idérable.
Avant de quitter le littoral du Pé–
rou pour s'avnncer sur Caxamarca,
Pizai:re avait fondé sur la c6te une l'ille
qu'il nomma Saint-Micbel, et y avait
lnissé une garnison sous le cornmande–
ment de Benalcazar, un de ses lieute–
nants les plus distingués. Tandis que
le général soumettait Cuzco, et se dis–
posait
a
prendre posse sion des pays
adjacents , Benalcazar s'impatientait
d'un~
oisiveté dont ses goílts ni son .
nmbition ne pouvnient s'accommoder.
Une circon tance imprévue vint
lui
fournir un prétexte pour tenter la con·
quete du royaume de Quito : une tribu
d'lndiens s'étánt plainte
a
!ui des exac–
tions et des violences de Ruminagui , ·
meurtrier des fils et du frere d'Ata–
hualpa, Bennlcazar prit fait et cause
pour les opprimés, et marl!ha contre
le tyran.
11
espérait qu'apres avoir pillé
les trésors lai sP.s par Atahualpaa Quito,
il
n'a urait plus r1en
a
cnvier
a
Pizarre
sous le rapport de la fortune. Son at–
tente fut trompée : apres une série de
combats qui fatigua beaucoup la petite
armée d'invasion,
1
s Espagnols entre–
re11t dans la capitale de la province;
mais le habitant en avaient préalable–
ment détruit ou en levé toutes les ri–
che e . Le désa pµointement dut l!tre
cruel pour des hommes chez qui la cu–
pidité
p~rlait
plus haut que tout au–
tre sentiment.
Par
une co'incidence singuliere, tan–
di que la capitaledu royaumedeQuito
était envahie par un lieufenant de Pi-