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PEROU ET BOLIYIE.

441

mes dont les Espagnols auraient pu

redouter la pui sa nee, n'exi t.aientplus;

la route du tr6ne était done

ormais

!ihre devant Pizarre.

éanmoins , il

JUgPa 1irudent de pin er entre la nation

péruvienne et luí , un fantdme de roi

d~stiné

a

luí servir d'in ·trument, et

a

cou_vrir momentanément

ses

projets

vér1table aux yeux des crédules indi–

g~nes..

n des tils d'Atahualpa, que les

h1stor1rns

espn~nols

nomment Paul

Inca , fut proclámc empereur par or–

dre de Pizarrc, tand is que le popula–

tions

de

Cuzco

et

des district envi–

ronnants reconnurent pour r'oi 1anco

Capac, frilre de llua

·car(~).

lais pour

ces deux princes, le litre de souverain

fut

<•

peu pre honorifique. L'ambition

d'A

tahualpa avait déja troublé lerovau–

me. L'indignité et la cruauté 11Vec.les–

quelles ce rnonarque avait traité une

foulede descendants des Incas, avaient

néeessairement affaibli le respect de la

nation pour les membresde cettegrande

famille et pour le gouvernement lui–

meme. L'arrivée des Espagnols, et la

mort d'Atai111alpa, succédant en un si

court espace de

t~mps

a

celle de Huas–

cnr,

j

terent les Péruvien dans une es–

pece de désarroi, et plon"erent le pays

dans l'anarchie In plus deplorable. Les

~énéraux

qui avaient combattu pour

l'un ou l'autre emprreur jetercnt les

yeux jusque sur le troue. L'un d'eux,

que nous 11vons déja nommé, ce meme

Ruminagui 9ui,

a

la bataille de Cnxa–

marca1 s'éta1t lllchement enfui avec les

5,000

nommes qu'il corñmandait, s'em–

pnra de la province de Quito, et

fit

mcltre

a

mort les enfants de son an–

cien maitre, ninsi qu e son frere Illes–

cas. Tous ces désordre venaient

a

pro·

pos pour servir les projets des Espn–

gnols. Piznrre le r.omprit, et résolut

de mnrcher ans plus tnrder ur la ca–

pitale de l'empire. Les renforts qu'il

al'ait re u

lu1 permettaient de tenter

ce coup de main.

vec le

500

hom–

me qui compo ·aient

a

petite armée,

il pouvi.iit por ourir 1 ·Pérou d'une x–

tremit

¡a

l'1111tre, tant t>luit profonrl lo

1·espt1

·t que les iudigénes profe suit.'nt

(") Cnrcila o de

la

éga.

pour le- étrangers

a

longue barbe.

Un seul combat heureux oovrit

a

Pizarra les portes de Cuzco. Ríen que

le habitants eu srnt enlevé ou enfoui

une grande partie des trésors que ren–

fermait cctte ville , lrs EspaRnols·

y

trouverent plus d'or et plus d ar&ent

que n'en :J\'ait produit la

ran~on

cJ'

A–

tahualpa. Suh•ant Herrera, le butin,

pnrtngé entre

480

personnes, donna a

chacune

4,000

pesos, ce qui ferait un

total de

t

,920,000

pesos; mais la part

du généra l et des capitaines ayant été

assurément beaucoup plus forte que

celle des simr,les solda1s, la somme

entiere doit s

~tre

élevée

il

un chiffre

bien plus con idérable.

Avant de quitter le littoral du Pé–

rou pour s'avnncer sur Caxamarca,

Pizai:re avait fondé sur la c6te une l'ille

qu'il nomma Saint-Micbel, et y avait

lnissé une garnison sous le cornmande–

ment de Benalcazar, un de ses lieute–

nants les plus distingués. Tandis que

le général soumettait Cuzco, et se dis–

posait

a

prendre posse sion des pays

adjacents , Benalcazar s'impatientait

d'un~

oisiveté dont ses goílts ni son .

nmbition ne pouvnient s'accommoder.

Une circon tance imprévue vint

lui

fournir un prétexte pour tenter la con·

quete du royaume de Quito : une tribu

d'lndiens s'étánt plainte

a

!ui des exac–

tions et des violences de Ruminagui , ·

meurtrier des fils et du frere d'Ata–

hualpa, Bennlcazar prit fait et cause

pour les opprimés, et marl!ha contre

le tyran.

11

espérait qu'apres avoir pillé

les trésors lai sP.s par Atahualpaa Quito,

il

n'a urait plus r1en

a

cnvier

a

Pizarre

sous le rapport de la fortune. Son at–

tente fut trompée : apres une série de

combats qui fatigua beaucoup la petite

armée d'invasion,

1

s Espagnols entre–

re11t dans la capitale de la province;

mais le habitant en avaient préalable–

ment détruit ou en levé toutes les ri–

che e . Le désa pµointement dut l!tre

cruel pour des hommes chez qui la cu–

pidité

p~rlait

plus haut que tout au–

tre sentiment.

Par

une co'incidence singuliere, tan–

di que la capitaledu royaumedeQuito

était envahie par un lieufenant de Pi-