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VUNIVERS.
zarre , elle était menacée d'un autre
coté par un ennenil
sur
l'arrivée
duque.l Benalcazar ne pouvait avoir
aucun indice, ni aucun soupcon. Dans
la .partie de ce vol ume consacrée au
Guatemala et au Yucatan, nous avo11s
raconté la conquete de cette partie
de
l' Amérique par Pedro Al varado.
Au
bruit des succes de Pizarre, le ca–
pitaiue aénéral dll Guatemala, brl1la11t .
du dé ir de partager la gloire et les ri–
chesses du vainqueur d' Atabualpa, or–
ganisa une colonne de
500
hommes, et
11t
voile pour le Pérou. II débarqua
a
Puerto-Viejo, et, connaissant mal le .
pays qu'il se proposait d'envahir,
il
marcha directement sur Quito en sui–
vant le cours du Guayaquil, et en tra–
versant les Andes vers la Source de
cette riviere. On ne peut se faire une
idée de ce que l'ex pédition eut a souf–
frir da ·1s ce trajet, aussi long que pé–
rilleux. Le froid, la chaleur, lafaim, la
soif, la fati:rue et le d?se poir, éclair–
cirent ingulierernent les rangs
Je
la
petite arrnéf'. Enfi11
lvntado atteiii;nit
~e
but de
on pénible voyage; mui s
11
e heu rtn tout l'.l'abord a u11 ob taole
auque) il était loin de s'altend re: les
premie1· adv
1'
aire qui lui barrerent
le chemin furenl, non pa
le~l>éru11ie11 ·,
mais se propres cornpatriotes. Diego
d'Almañro, qui avait aidé Bena[cazar
·a co111p1fiter la corlquéte de Quito, des
la premiere nouvelle de l'appari tion
d' Al varado, se porta a sa renco ntre ,
bien décidé a l'empecher de pas:er ou–
tre. Un conflit sanglant allait avoir lieu
ehtre les deux petites armées , \orsque
quelque officier , plus sages que leurs
compa!!,nons, essayérent des moyen de
conci liation, et demandérent une treve
de 24 heures, qui fut con entie ele part
et d'autre. Oans cet espace de temp. ,
il futconclu entre lesdeux chefs un trailé
par lequel Alvarado s'engageait a éva–
cuer le pays, moyennant l'abandon de
100,000
pesos fatt a lui et
a
ses cama–
rad es, comme indemnité pour leurs
fa–
ti aues et les frais de l'armement. Cet
arrangement une fois signé, la troupe
d'Alvarado se débanda en tres-grande
partie. Bon nombre de ses sol<lats, et
méme de ses officiers, passetent au ser-
vice d' Almagro, de sorte que, loin d'a–
voir affaibli les moyens d'exécution et
l'autorité de l'heureux Pizarre, cet épi·
sode, d'abord assez alarmant, eut pour
résultat définitif de les augmenter.
Tt:I fut le premier aqte de la guerre
civile qui devait si longtemps diviser les
conquérants du Pérou.
Fier du succes pacifique qu'il avait
obtenu, Almagro scntit se réveiller en
tui les idées d'ambition auxquelles une
impérieuse
né~essité
l'avait jusque-la
forcé d'imposer silence. Informé par
une rumeur, encoi·e assez vague, que le
roi <l'Espagne tui avait accordé, apres
l'arrivée de Fernand Pizarre, le titrede
gouverneur, et une vaste étendue du
continent américain, au sud de la por–
tian concédée a son associé,
il
voulut
immédiatement marcher de pai r a1•ec
Fran~ois
Pizarre , et se venger de sa
déloyauté. Feignantdecroireque Cuzco
ne faisait point partie du domaine de
son compétiteur, il entra en maitre
dans cette capitale, ou se mauile ta
aus~itót
une vi ve agitation. Deux fre–
res du gouvernen r, Jean et Gonzale, ,
ré i teren t énergiquement aux préten–
tions d' A.lmnooro, qui avait trouvé rlans
Fernand de Soto un auxiliaire dévoué.
Chaque jour , les deux partis étaient
pres den venir aux mains, et les con–
quérants étaient au mornent de s'en- ·
tr'égorger, lorsque FranQOis Pizarre,
qu'une tournée daos les provincesavait
tenn pendant quelque temp éloigné de
Cuzco, fit sa rentrée dans cette ville.
Laprésencedugénéral rétablit le calme,
et inspirn
a
Diego d'Almagro des sen–
timents plusr.onciliants. Les deux chefs
se rapprocherent avec .une apparence
de incéritéqui ne trompa que les 111oins
clairvoyant deleur compagnons.
II
fut
convenu qu'Almagro irait a la décou–
verte dans le sud, c'est-a-dire, vers le
Chili; que s'il y trouvait un pays qui
füt asa convenance, il y resterait, si–
non qu'il reviendrait au Pérou, et que
Pizarre partagerait avec tui ses domai–
nes et son autorité.
A quelque temps de la, Almagro
partit pour le Chili
a
la tete d'une
troupe de
200
hommes (•) , tandis que
(•) C'est
a
tort que Robertson· porte
il