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L'UNIVERS.
qu'un chiffre total de 6,300 individus. ·
Les Tacanas, moins bruns que les
Aymaras et les Quichuas, ont toute–
fois le teint moins clair que les Mocé–
ténes et les Yuracares. Du reste,
me–
mes taches blancblitres sur la peau que
celles observées sur les nat1ons qui
hab¡tent, comme eux, des régio ns
ombragées ; formes et traits identi·
ques
a
ceux des Mocéténes; différence
notable pour le langage, cel1.1i des Ta–
canas étant un des plus gutturaux et
des plus durs de toute
1'
Amérique mé–
ridionale.
Vaniteux, irritables, pleins d'arro–
gance et de fierté, ces Indiens se sorit
néanmoins soumis saos répugnance
au christianisme; toutefois, un cer–
tain nombre est resté fidele
a
J·'état
sauvage; chasseurs, pecheurs, et agri–
culteurs , ils vivent daos un pays
d~mt
Ja . ferti lité fournit aisément
a
tous
leurs besoins.
II
paralt que cbaque
bomme est tenu de construire
a
lui
seul la maison qu'il doit habiter plus
tard avec sa femme et srs enfants;
s'il néglige ce soin, il est déshonoré.
Les Tacanas sauvages vont
tout
nus, et se bornent a orner leur tete
de plumes quand ils exécutent leurs
danses nationale . Cenx des missions
chrétiennes ne se con vrent pas la tete,
mais portent une chemi e ou tuoique
a
manches courtes. Quant aux fem–
mes, elles aiment a se parer de bra–
celets, de colli ers de verroteries, et
de jarretieres en or ou en argent.
L'industrie de ce peuple est pres–
que nulle; elle se réduit au tissage
d'une grossiere étoffe de coton,
a
la
fabrication des ares et des fleches, et
a
la compositiou d'un ornement en
plumes qui, du reste, u'est pas sans
valeur.
MA.ROPA.S. Cette tribu occupait au–
trefois les bords meme du Rio Béui,
et la base des montagnes hoi sées qui
couvrent les derniers contre-forts des
Andes boliviennes. Mais dans le dix–
huitieme siécle ils furent réunis en
mission
et transportés sur Ja
rive
oriental"l du merne cours -d'eau, par
13º
50' <le latitude et 70° de longitude
occidentale (méridien de Paris). C'est
a
peine si la mission des Maropas
compte aujourd'hui 900 individus.
Teint semhlable
a
celui des Mocé–
ténés, avec une nuance un peu plus
foncée; taille tres-peu élevée, car elle
ne dépasse pas
1
metre
65
centime–
tres; visage arrondi ,
a
expression
douce et meme efféminée; idiome as–
sez euphonique; ¡¡:rande dociEté et
caractere essentiellement pacifique;
costunie consistant en une simple tu–
nique : telles sont les seules indica–
tions que nous croyons devoir donner
sur cette petite tribu.
APOLISTA.S. C'est
le nom d'une
nation qui, au nombre de 2,775
indi~·
vidus, habite le bourg d'A polobarnba,
situé sur le Río
rl'
Apolo, afOuent du
Rio Béni. Ce peup le a pour voisins,
au nord, les Taca nas, au sud les
Mocéténes,
a
l'ouest les Aymaras;
il
faut ajouter toutefois qu'une ceinture
de montagnes le sépare de ces nations
indigenes. Le bourg de Santa-Cruz
qui
renferme aussi
des Apolistas,
ayant une populí1tion d'environ 840
ames,
00
p,eut évaluer
a
3,615
le nom–
bre total des In<liens de cette tribu.
En les consiJérant attentivement,
et aprcs avoir reconnu l'analogie de
leurs traits avec ceux des Mocéténes,
on Ien:wrque qu'ils ont Je nez tres–
court et meme épaté, que leur physio–
nomie a quelque chose de plus male, ·
et qu'elle poyte un singulier caractere
de franchise et de gaieté. On dit que
leu r langue n'a ríen de commun avec
l'idiome des Mocéténes et des Taca–
nas. lis posse<lent toutes les qualités
qui rendent un peuple sociable et
susceptible de civilisation. Leur cos–
tume mi - parti indien et espagnol
n'a plus ríen de primitif, ni par con–
séquent d'original. Avides de plaisirs
et de distractions, ils saisi ' sent avec
empressement toutes les occasions de
daose et <le réunions joyeuses que leur
foui·nit la pratique exacte du culte
catholique. Leur industrie, guoique
bornée, est aussi avancée que le per–
met l'état des missions des Andes
boliviennes.
Les Apolistas ont ceci de remar–
quable, que, par leur teint brun, leur