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PÉROU ET BO:ylVIE.

423

son champ, puis on l'enterre; mais

son souvenir se conserve longtemps

daos sa famille.. Les Yuracares ont

pour regle générale de ne jamais ré–

primander leurs enfants' et meme do

ne leur faire aucune observation. lis

s.e piqu ent d'elre tous de tre -grands

orateurs et parlent ql.lelquefois des

heures entieres (•). ,,

Les Yuracares mettent beaucoup

de so n

a

la confection de leurs ar–

mes, qui consistent principalement

en ares et en íleche.s. lis se font des

cbemi e en écorce d'arbres et

y

im–

priment des dessi ns coloriés, qºui ne

sont autre cho e que des Jicrnes droit es

et courbes, sans signiflcation , meme

emblématique. Un fait assez remar–

quable, c'e t qu'ils impriment ces des–

sins au moyen de planches en bois

sculptées. Cependant les nations voi–

sines, quoiqu e bien plus civilisées,

ignoraier;it l'art de l'impres ion; en

revanche ,

ils ne connaissent pas

Je tissage. lis naviguent sur les ri–

vieres , pechent

en

se servant de

leurs fleches en guise éle

a~pons,

et

se montrent tre

-adroi~s

a la chas e.

lis ne coucheot point dam• de hamacs,

comme d"autres peupl e

américains.

Aux femmes est abandonné le

0111

de

cultiver la terre, de pyéparer de' bois–

son¡; fermentées, et de fabriquer des

potP-ries, qu'ellrs font en acco111pa–

gnant 1eurs travaux de mille cérémo–

nie super titieu es. Quand la famille

change de résidence, ce sont les fem–

me qui portent les bagages, les pro–

vi ions, les enfants, et qui se char–

gent de conduire les animaux domes–

tiques.

Le costume drs Yuracares est assez

original : le vetement principal est

une tunique sans manches, faite d'é–

corce de mGrier et oraée de dessi ns

rouge et violet , as ez élégants quoi–

que bizarres. Les hommes portent

les cheveux coupés carrément sur le

front et lai . ent ceux de derriere tom–

ber so us forme de queue sur leurs

épaules. lis ont l'habitude de s'épiler

(•)

L'Homme américain,

t.

I,

p.

359

et

suiv,

les sourcils et de se peindre de rouge

et de noir tout ou partie du visage,

particulierement le nez et le front.

Les jours de fete, et au moment de la

1

danse, ils se couvrent la tete de plu-

1

mes; quand ils vont en visite chez .

leurs voisins' ils melent

a

leur cheve- :

Jure le duvet blanc de l'oi eau connu

sous le nom de

grande harpie.

lis

portent une bandouliere

a

laqu elle

sont suspendus dPs sifllets et quelques

autres objets de tinés

a

servir d'orne–

ments; on n'est pas peu surpris de

voir leu r couteau al taché

a

l'extrémité

des cheveux qui pendent sur leur dos.

Quant aux

femmes ,

leur

tunique

est complétement privée d'ornements.;

seulement, pour danser, elle placen t

sur leurs épau les des bouquets de plu–

mes de couleurs variées.

A vrai dire, il n'existe pas de gou–

vernement parmi ces sauvages, car ils

vivent dans une indépendance que

fa–

vorisent leur division par familles iso–

lées et leur disper ion dans les bois.

«

La reli¡i;ion des Yuracares est des

plus siagulieres'; ils n'adorent ni ne

11espectent aucune divinité, et néan–

moins ils sont plus superstitieux que

tous leurs Voi in .

11

croient que tou–

tes les ohoses ·se ont formées d'elles–

memcs da ns la nature' et qu 'ainsi ils

n'e doivent en

remercier personne;

qu'ils n'ont rien

a

attendre d'une con–

duite plus ou moins vici euse, l'homme

naissant le maftre absolu de ses ac–

tions, bonnes ou mauvaises, sans que

jamai

rien doive le retenir. lis ont

néanmoins une histoire mythologique

des plus compliquées, remplie de fic–

tions gracieu es , et dan

laquell e un

assez

grond nombre de dieux ou cl'e–

tres fabuleux apparaissent tour

a

tour.

Le

sararuma

cause un incendie gé–

néro l des forets, qui remplace le délu–

ge des autres nations, et dont un seu l

honime se sauve en se cachnnt dans

une caverne. Le sararuma lui donne

de. graines qui lui servent

a

repeupler

)a terre de ses arbres, opres quoi, plu–

sieurs etres se succedent da ns le monde

et y jouent un grand rdle: c'est

Ulé

qui,

del'arbre le plus brillant des forets c¡u'il

était . d'abord, se métamorphose en