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PBROU ET BOLIVIE.

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petite taille et leurs formes vigoureu–

ses, ils participent des peuples répan–

dus

~ur

les plateaux les plus élevés;

ntnd1s que leurs traits efféminés, leur

nez cot1rt et leur idiome euphonique

les rapprochent des nations établies

dans les parties chaudes des monta–

gnes. Ce peuple sert done de lien ou

de transition entre deux types bien

caractérisés.

Cit ns encore, mais seulement pour

mémoire, les Huacaaahuas, les Suri–

guas, l'es Machuis, ·peuple essentielle–

ment belliqueux, les Ultume-Cuanas,

les Chontaquiros, les Chanchos, les

Quixos et les Chayaritos, qui taus doi·

vent etre comptés parmi les nations

parti culieres a l'empire péruvien, ou

vivant dans son voisinage immédiat.

CONQUETE DU PÉROU. -

GUERRE

CIVILE.

Nous entreprenons le récit de l'évé·

nement le plus important parmi ceux

qui suivirent la découverte de

I'

A–

mérique. L'inlluence que la conquete

du Pérou

exér~a

sur JIE pagne fut im–

mense et prolongee. En donnaht a la

métropole d'incaLculables tré ors, cette

partie du nouveau monde changea la

valeur des métaux précieux en Europe,

et modifia par cela meme les condi–

tions financieres des gouvernements.

La soif de l'or s'accroissant chez les

conquérants , a mesure que leur pas–

sion trouvait

a

se satisfai re' la mere

patrie donna carriere a sa cupidité, et

traita sa colonie comme un monarque

avare et cruel traite des sujets qu' il ap·

pauvrit en les tyrannisant.

De

la, une

série de fautes qui arreta tout progres,

et comprima tout élan vers une situa–

tion plus prospere; de la aussi un pro·

fond res entiment chez les habitants,

meme de race espagnole, co'ntre les

maltres avid es qui les opprimaient sans

aucune compensation. Les complica–

tions produites par cet état de choses

amenerent un dénodment auquel l'Es–

pngne était loin de s'attendre. Apres

avoir été enrichie par l'Amérique, elle

In

perdit et fut ruinée par ell e.

Trente-trois ans apres la découverte

l

du nouveau monde, ·en

1525,

trois

hommes tourmentés par un indompta–

ble drsir de s'enrichir, formerent une

association ayant pour but de recon–

naltre et d'explorer les contrées q11'ils

supposaient

devoir

s'étendre au sud de

l'isthme de Darien. Ces hommes, tous

trois habitants de la ville de Panarna,

s'appelaient Francóis Pizarre , Díégo

d' Almagro et Fer·nand de Luque. Pi·

zarre, né a Truxillo, en Espagne, d'un

pere grand seigneur et d'une mere de

basse extraction, avait da

a

son titre

d'enfa nt illégitime de ne recevoir au–

cune éducation. On dit meme que son

pere, le croyant destiné a vivre dans la

plus humble condition, luí avait confié

le soin et la ¡!arde de ses pourceaux. Mais

Pizarre, poussé par une vocation irré–

sistible, se fit soldat, et apres avoir

fait Ja guerre en ltalie, passa en Amé–

rigue. ou un champ sans limites s'ou–

vrait

a

son ambition et

a

son génie

aventure11x. Des les premiers temps

de son séjour dnns le nouveau monde,

il se fit remarquer par sa bravoure.

Guidé par sa bonne étoile, il réussit

dans

toutes les entreprises qui

lui

furent conliées, et l'on reconnut bien–

tót en lui les qualités qui di stinguent

l'homme de guerre et le politique émi·

nent.

Diégo d'Almagro avait eu une jeu–

nesse non moins obsc11re et non moins

laborieuse. Enfant trouvé, et probable–

ment batard cornme son cornpagnon

d'armes,

il

avait également embrassé

la carriere militaire, et s'y était si–

gnalé par une grande intrépiditéjointe

a

une loyauté chevaleresque.

Quant

a

Fernand de Luque, c'était

un ecclésiastique, maitre d'école a Pa–

nama, et devenu riche daos ce pays

qui prodigua ses trésors a des maitres

ingrats.

Tels étaient les trois hommes asso–

ciés pour conquérir l'Amérique méri–

dionale. Deux soldats et un maitre d'é–

cole devaient,

ii

la tete d'une poignée

d'Européens, renverser l'empire le plus

vas te du nou veau continent, et pren–

dre la place d'une

d~rnastie

de souve-

. rains affermie sur le tróne par plusieurs

siecles d'une domination incontestée.

..