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'

L'UNIVERS.

mes, ou de fuseaux et de fil, si c'était

une femme. On couvrait la fosse de

branchages et de pi erres, puis de terre,

de maniere toutefois a ce que le tout

füt au niveau du sol. Ces tombeaux ne

sont pas isolés, mais réunis de

fa~on

a

former de vastes cimetieres.

La se bornent les dét.ails consignés

par

1\I.

d'Orbigny dans l'intéressant

ouvrage qui nous sert de guide.

CHA Gos. Cette nation se réduit

aujourd'hui

a

quelques individus qui

habitent principal1rn1ent les environs

du port de Cobija (Boli vie), et se ren–

contren

t sur l

es bords de l'océan Pa–

cifique,

enf.re

les 22• et 24• degrés de

latitude

sud. l

is confinent vers le nord

et vers l'est aux Atacamas, vers le sud

am. Araucans, dont ils sont toutefois

séparés par le déser t d'Atacama. L'é–

tablissement d'une mission a Cobija,

dans le but spécial de convertir cette

nation , prouvJ!rait qu'elle était au tre–

fois assez nombreuse. On peut la con–

sidérer actuellement comme

fi

peu pres

anéantie, car c'est tout au plus si, au

dirn des autoritésde Cobija, on compte

mille Imli en!l de cette tribu.

1

En obsnvantattentivementles Chan–

gos, on reconnalt que leur teint est

un peu plus foncé que celui des Qui–

chuas, et leur taille un peu plus petite.

Quant aux autres ca racteres physiques,

ils, sont identiques

a

ceux des peuples

voisins,

a

l'exception du nez qui n'est

p~s

aquilin

j

du reste, meme physio–

nomie triste et taciturne.

'La langue chango differe, dit-on,

de celle des Atacamas, des Quichuas

et des Aymafas; toutefois, il n'y a au–

cune certitude

a

cet égard, les rensei–

~nements

recueillis par les voyageurs

etant tout

a

fait insuffisants.

Le

littoral sur lequel vivent les

Chan"OS se trouvant sous un climat

constamment sec, les habitations de

ces Ind iens n'ont besoin d'etre ni so–

lides ni bien closes. Une tente fermée

au moyen de quatre piquets et de

peaux de pboques suffit

a

une famille

tout entiere. Quelques peaux de mou–

tons

Oll

des algues seches composent

le lit sur Jeque! couchent pele-mele le

pere Ja mere et les enfants. Le mobi-

lier est

a

l'avenant. Les hommes pas–

sent tout le jour a la peche, leur seule

industrie. Les barques sur lesquelles

ils

s'aventurent en mer consi tent

tout simplement en deux outres de

peaux de phoques remplies d'air et

Jiées ensemble. Cette espece de canots,

dónt

les Aymara.> font

également

usage, se dirigent, au milieu des flots

les plus agités , au moyen d'une rame

a deux bouts, propre a pagayer des rleux

cotés. Le pecheur,

a

genoux sur l'avant

de cette singuliere embarcation, va

faire la chasse aux loups marins sur

les rochers, et harponner le poisson

en pleine mer. Leur adresse égale Jeur

intrépidité, et

il

est rare qu'ils ren–

trent dans leur cabane saos un butin

raisonnable.

Dans les voyages qu'ils font qu el–

quefois

a

travers les déserts situés

entre la cote et l'iotérieur du pays, ils

font porter

a

leurs femmes les far–

deaux les plus pesants; ces femmes se

servent pour cela d'une espece de hotte

qu'elles soutiennent au moyen d'une

sangle portant sur le front. C'est aussi

a l'aide d'une laniere en cui r passant

sur le devant de la tete que les Indiens

del' Arn erique central e portent les plus

lourdes chélrges.

.

On découvrit en

1830

des tombeaux

de Changos daos le voisioage de Co–

bija. La couche de terre de quatre

metres qui les recou vrait prouve que

les corps qu'i ls renfermaient devaient

etre inhumés depuis une époque tres–

reculée. Ces corps éta ient couchés en

lona, ce qui est caractéristique, les sé–

pultures des autres peuples péruviens

n'ayant montré jusqu'a ce jour que des

cadavres ployés

a

la maniere des en–

fants dans le sein de leur mere.

lis

étaient , du reste, couverts de vete–

ments de lai ne d'un tissu remarqua–

blement fin, et l'on a observé qu'its

éta ient rangés séparément par sexe et

par age.

Nous allons maintenant faire con–

naitre plusieurs autres nations qui jus–

qu'a ces dernieres années avaient été

inconnues aux Européens, et qui com–

pletent !'ensemble des populations in–

djgenes du Pérou et de la Bolivie.