PEROU E'F BOLIVIE.
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de plus que de
fa
furent transportés,
avec Manco Capac, les derniers souve–
uirs d'une grandeur éteinte sur la
terre classique des
Incas(~~?
,,
.
I1 y a aussi une notable différence
entre les tombeaux des Aymaras et
_ceux des Quichuas. Les sépultures des
Aymaras, au lieu d'étre souterraines,
con istaient quelquefois en grands ba–
tim~nts
carrés, avec une petite ouver–
ture de.stinée
a
donner passage aux
cadav,re ; ceux-ci étaient rangés le Ion$
des murs, assis, couverts de vétements
ou d'une e pece de tissu de paille.
Souvent c'étaient de petites maisons
en briques non cuites, de la merne
forme que les monurnents funéraires
dont nous venons de parler,
a
toit in–
cliné, et offrant également une ouver–
ture du coté du levant; d'autres fois,
c'étaient des e peces de tours carrées,
a
di vers étages, contenant des corps
symétriquement rangés. Ce dernier
genre de tombeaux se trouve princi–
palement et en grand nombre dans les
füs de Quebaya et sur les bord
·c1 u
lac de Titicaca. Ces sépnltures, dont
les dimensions sont parfbis considé–
rables, réunies en groupes serré , for–
ment sou l'ent des e pe •es de villages,
nécropoles silencieu es dont le, liabi–
tants dorment du sommeil éternel.
II est impossible de d1re avec certi–
tude guelle fut la religion des Aymaras;
!'examen des monuments fait présumer
que le culte du soleil existait chez cette
nation, et que des bords du lac de Titi–
caca il
fut
transporté dans les murs de
Cuzco. L'orientation des temples
a
l'est, les bas-reliefs des portiques mo–
nolithes qui représentent l'astre bien–
faisantentouréde rayons, ces hommes
tenant detIX sceptres, occupant le cen–
tre du tableau et environnés de rois
couronné et de condors, telles sont
Tes preuves sur lesquelles s'appuie l'o–
pinion qui suppose l'existence du cu lte
du soleil chez les Aymaras.
En résumé, les Aymaras ne diffe–
rent des Quichuas que par une partie
des mots de leur tangue, par l'usage
(•) D'Orbigpy,
l'Hommr. amérlcain
t. 1,–
P·
324.
de s'aplatfr Ja téte, par la construction
des monuments et par les tombeaux;
pour tout le re. te , ces deux nations
ont entre elles la plus parfaite analo–
gie. On peut done les considérer comme
deux rameaux issus de Ja meme sou–
che; et les Aymaras ayant v.écu, de–
puis les premiers temps de l'histoire
du Pérou,
a
l'entour du lac de Titi–
caca, berceau de Manco Capac et de
Mama Oello, il y a de fortes raisons de
présumer qu'ils ont donné naissance
a
la civilisation quichua. II faudrait done
voir dans les Aymaras le type de la
société péruvienue, le peuple modele
de cette contrée, la nation la plus an–
ciennement civi li sée, et dont les ins–
titutions ont été copiées par des voi–
sins rlus puissants.
ATA.CA.MAS. Les ancetres de cette
nation se nommaient
Olipes
ou
Llipi,
suivant Garoilasso de la Véga. On croit
que les Atacarnas occupent aujourd'hui
le versant occidental des Andes, depuis
le
19º
ju qu'au
22•
degré de latitude
mériuionale, e'est-a-dire l'espace com–
pris entre le sud d'
A
rica et le pays des
• Chango , qui
1
avec les Áymaras, soot
leur sellls ''oisins. Ce peuple habite
toute la province de Tarapaca et celle
d'Atacama. On éva lue le nombre de
ces lndiens
a
enviran 7,348' et' les
métis
a
2,170.
Tout ce que nous avons dit des ca–
racteres physiques des Quichuas pelft
s'appliquei· aux Atacamas; mais Jeur
langue parait différer esseotiellement
du quichua, de l'aymara et du ohango,
ce qui constitue un fait éminemment
caractéristique. lis sont pécbeurs et
a~ri cu lteurs,
ce qui
s\~xplique
par leur
residence sur le littoral et daos les
vallées fertiles. Pacifiques et séden–
taires, ils ont les memes moours et les
memes coutumes que les Aymaras.
Leurs tombeaux sont tout ce qui reste
de leur civilisation passée. Ces sépul–
tures ont une grande analogie avec
celles des
Quichu~s;
elles sont souter–
raines, et consistent en un caveau re–
vetu de murs en pierres seches. Les
morts
y
sont placés les jambes pliées,
entoures de vases, d'ustensiles de mé–
nage, de vétements, d'aliments, d'¡¡r-
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