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L'UN1VER$.

pect, sous Ja zone torride , de vastes

prairies arrosées de ruisseaux. Un ciel

pur et bleu couvrait cette belle contrée,

ou

vivait un peuple robuste, brave,

intelligent. Sur les bordsdu pittoresque

lac de Patzquaro, s'élevait Tzintzont–

zan, sa capitale, ou la vi lle des oiseaux

au plumageéclatant

(~).Ce

peupleappar–

tenait en partíea la grande famille azte–

que. 11 descendait d'une de ces tribus

acolhues, qui, séduite par Ja douceur

dn climat et la bonté des terres, s'y

était arretée lors de la grande migra–

tion des hommes du Nord. Il avait

quitté son- nom primitif pour prendre

celui de Tarrasque, nom probablement

emprunté de quelque peuplade indi–

gene; il avait

é~alement

abandonné la

langue de ses peres pour adopter celle

de sa nouvelle patrie. Laborieux et sé–

dentaire, ses mceurs s'adoucirent par

degrés ; il avait fini par soumettre plu–

sieurs petites nations, et se composer

un grand royaume dont l' histoire est a

peu pres inconnue. Il avait aussi bien

profitéque le

sAztequesde l

'ancien

ne ci–

vilisation de l'

Anahuac.O

n lecitait

p.om·

sa politique adroite, pour la sagesse

de ses lois, pour sou

humanit~,

pour

son génie industrieux, ])our son habi–

leté dans l'art de composer des mo–

sa'iques en p)umes, qu'on regardait

commedesmerYeilles, et qui se payaient

fort cher. Son état social rappelait

celui des Mexicains; ses dieux étaient

aussi les memes; mais le culte qu'il

Jeur rendait était beaucoup moins bar-.

bare : les sacrifices humains Je souil–

laient moins souvent. Chez les Tarras–

ques, le souverain pontife vivait retiré

dans un, temple consacré au premier

des dieux. Chaque année, le roi, suivi

de sa cour, allait lui rendre visite, et

lui offrir a genoux de riches présents.

Ce jour-la seul ,

le grand pretre se

)11ontrait au peuple; le reste du temps

il ne sortait pas .de son honorable pri–

so~.

On remarquait, dans les cérémo-

(•) Tzintzontzan, que les Azteques, ha–

hitants de Tenochtillau, nommerenl Huit–

zitzila, n'est aujourd'hui qu'un pau\Te

,.¡¡_

lage indieu r¡ui a conservé le titre fostueux

de

cité.

nies religieuses de l'ancien Mechoacan,

un certain coté politique. A la mort

d'un roi, par exemple, son successeur

désignait ceux qui devaient le servir

dans l'autre monde, etqu'on immolait

au jour de ses funérailles ; le choix

tombait toujours sur quelques hommes

riches ou puissants dont on redou–

tait l'influence, et dont on sllspectait

la fidélité.

Les Tarrasques et les Mexicains vi–

vaient dans un état-presgue continuel

d'hostilités. Jamais les ro1s de Tenoch–

titlan n'ayaient pu entamer les fron–

tie

res de leurs v

oisins. Les Espagnols

les

franchire.nt

sans coup ferir, et

s'avancerent dans le pays sans grande

résistance. Plus tard, il Jeur fallut,

pour s'établir solidement, vaincre les

hab'itants de Colima et occuper le lit–

toral maritime. Ce fut l'ceuvre de San–

doval et d'Olid réunis.

D'autre

s na

tions de l'Anahuac ne se

preterent

p.as

aussi facilement

a

la do–

mination des chrétiens; et, du nord

au sud , Cortes et ses lieutenants eurent

a

combattre. Chaque révolte vaincué

perroettajt de faire un pas de plus

dans le pays; et l'on finit par drpasser

les limites de Fancien royaume de Moc–

tezuma. Sandoval, chargé d'explorer

les pays du sud, gui sont arrosés par le·

Guazacualco, tnomphe facilement de

l'opposition de quelques tribus

in–

diennes. Elles disparaissent ou se sou–

mettent. Le fort del Espiritu Santo

s'éleve pour les cootenir et assurer,

dans ces contrées, la domination des

Espagnols. Plusieurs peuplades mis–

teques et zapoteques, en guerre avec

le seigneur de Tutepec, les appellent

a

leur secours; ils y marchent sous le .

commandement d'Alvarado, qui

les

délivre de leur ennemi, s'empare de

leurs terres, laisse garnison dans leurs

villes murées, et marche

á

la conquete

du pays de Soconusco et du royaume

de Guatemala. Dans ces contrées que

les Es

pagno

ls parcourent pour la pre–

miere

fo.is,

ils reconnaissent

l'em–

preinte d'une antique civilisation; ils

ont devant les yeux des palais en pierres

ele taille, des vil les d'une lieue decir–

cuit, ehtourées de murs_hauts, épais, et

~.