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L'U
IVERS.
la
maison duque)
il
avait passé son en–
fance, parvint
a
le rendre infidele
il
son général. Olid, arrivé dans le pays
qu'il devait conquérir , en prit pos–
session au nom du gouverneur de
Cuba.
Il
y
resta huit mois sans écrire
a
son
~énéral'
qui' certain de sa trahi–
son, fit marcher contre lui Je capi–
taine Las Casas,
il
la tete d'une cent:iine
d'Espagnols et de quelques
milli~rs
d'lndiens. Poursuivi par les tempetes
et sans expérience de la cote, Las
Casas perd it la plupart des siens, et,
vaincu, tomba au pouvoir d'Olid; mais,
a
l'aide d'un audacieux coup de main ,
il finit par s'emparer lui-meme de ce
chef rebelle. Olid,
a
son tour prison–
nier, fut jugé comme traitre et déca–
pité
a
Naco' apres avoir
YU
tous ses
partisans ralliés a l'autorité de Cor–
tes
C*) .
Cependant Cortes, dans une pro–
fonde ignorance de ce qui se passait,
se décide
a
exécuter en persorme la
conquete du Honduras, et a
cherche~".
sur ses rivages un pa age poul· péné–
trer dans l'autre océan.
11
venait de
recevoir alors l'annonce officielle de sa
nomination de
gouve~neut
et· de ca–
pitaine général de Ja
"ouvelle -Es–
pagne , tilre qui devait bientot tui
etrc retiré.
JI
]ai se i\lexico toute oc–
cupée
a
s'agrandir,
a
se couvrir de
palais et d'églises,
a
changer ses chau–
mieres en maisons,
a
se faire bel le'
riche, élégante; et lui part dans tout
le pompeux appareil d'un prince sou–
' 'erain. Un nombreux domestique,
officiers, majordomes, pages, lac¡uais,
l'accompagne.Une compagnie degardes
foít le service pres de sa personne.
Dona i\larina, avec les fcmmcs de sa
suite, est du vornge. Samlol'al com–
mande Ja divisio'n esp
ngnole fortc de
quelques centaines d'
ho111n11.is, dont
cent cinquante cavalicrs; trois mil re
l\Iexicains marchent sous les ordres
de leurs propre.s chefs. Cortes n'avait
pas voulu laisser a Mexico l'infortuné
roi Quauhtemotzin, l'ancien seigneur
(") On lrnurn <fans llernal Diaz un récil
détaillé el lrcs-dranlalique de la défeclion
d'Olid el de sa fin tragique.
de Tlacopan, et guelc¡ues autres chefs;
il
les tralnait a sa suite.
Sa
mar–
che ,
jusqu'au
chef~lieu
de Guaza–
cualco, ressembla plus a une marche
royale qu'a une expédition militaire;
c'est la qu'il re1tut l'hommage de tous
les chefs tle la province, réuni pour
preter serment de fidélité au roi d'Es–
pagne. Parmi ces nobles indiens
e
trouvaient le frere et la mere de 1\la–
rina. Quel fut leur effroi
lorsque,
dans la grande dJme fovorite de Cor–
tes , assise a coté de Jui, ils recon–
nurent la pauvre jeune filie qu'ils
a-vaient chassée et vendue. Le creur de
cette belle Américaine n'était fait que
pour les nobles pa sions; elle accueillit
sa vieille mere trembl:inte comme une
filie tendre; elle Ja punit par des bien·
faits, et
Lit
élever son frere au r::mg
des principaux chefs du pays. Tous
deux s'empresscrent d'embras er Ja
religion de l\larina, qui repous ait la
vengeance comme un crime, et faisait
un devoir du pardon des injures.
La campa.crne du Honduras ne fut
pour Corte qu'un long ti su de cala–
mités.
'ou ne le uivrons pa nu mi–
Jieu de vn tes pr:iirics inondécs, des
profonds marécages
OLt
les
·hcl'aux
cnfon~nicnt
jusc¡u'au poitrail, dan ces
bourgs tl.é ·ert , nu milieu de ces pe•J–
pladcs énergiques qui tui di putaient
picd a pied un terrain difficile.
ous
ne rappellerons pas ces mi lle scenes de
carnage et de patriotisme, ces tribus
préférant la mort au joug, ces pretres
s'enfermant dans leurs temples et s'y
laissant bn1Jer jusqu'au dernier.
Ja–
mais les Espagnols n'eurent a surmon–
ter plus d'obstacles :
fil,
de foret ot't
le pied de l'homme n'avait j:unais pe–
nétré; la, de grandes et nombreuscs
rivieres a traverser, sans ponts, sans
radeaux ; la des monta7nes
a
pie, cou–
pées de précipice qu il fallait faire
gravir aux hommes, aux chevaux ex–
ténués de fatigue et mouran'ts de faim,
et ur le sommet desquelles ils ne pou–
vaient se soutenir, tant Je vent , im–
pétueux comme le cours d'un torrcnt,
y
b<1 layaient vite tout ce qu'ils trou–
vaient sur Jeur passage. Ces difficultés
a
vaincre se renouvelerent a chaque