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136

L'U

IVERS.

la

maison duque)

il

avait passé son en–

fance, parvint

a

le rendre infidele

il

son général. Olid, arrivé dans le pays

qu'il devait conquérir , en prit pos–

session au nom du gouverneur de

Cuba.

Il

y

resta huit mois sans écrire

a

son

~énéral'

qui' certain de sa trahi–

son, fit marcher contre lui Je capi–

taine Las Casas,

il

la tete d'une cent:iine

d'Espagnols et de quelques

milli~rs

d'lndiens. Poursuivi par les tempetes

et sans expérience de la cote, Las

Casas perd it la plupart des siens, et,

vaincu, tomba au pouvoir d'Olid; mais,

a

l'aide d'un audacieux coup de main ,

il finit par s'emparer lui-meme de ce

chef rebelle. Olid,

a

son tour prison–

nier, fut jugé comme traitre et déca–

pité

a

Naco' apres avoir

YU

tous ses

partisans ralliés a l'autorité de Cor–

tes

C*) .

Cependant Cortes, dans une pro–

fonde ignorance de ce qui se passait,

se décide

a

exécuter en persorme la

conquete du Honduras, et a

cherche~".

sur ses rivages un pa age poul· péné–

trer dans l'autre océan.

11

venait de

recevoir alors l'annonce officielle de sa

nomination de

gouve~neut

et· de ca–

pitaine général de Ja

"ouvelle -Es–

pagne , tilre qui devait bientot tui

etrc retiré.

JI

]ai se i\lexico toute oc–

cupée

a

s'agrandir,

a

se couvrir de

palais et d'églises,

a

changer ses chau–

mieres en maisons,

a

se faire bel le'

riche, élégante; et lui part dans tout

le pompeux appareil d'un prince sou–

' 'erain. Un nombreux domestique,

officiers, majordomes, pages, lac¡uais,

l'accompagne.Une compagnie degardes

foít le service pres de sa personne.

Dona i\larina, avec les fcmmcs de sa

suite, est du vornge. Samlol'al com–

mande Ja divisio'n esp

ngnole fo

rtc de

quelques centaines d'

ho11

1n11.is, dont

cent cinquante cavalicrs; trois mil re

l\Iexicains marchent sous les ordres

de leurs propre.s chefs. Cortes n'avait

pas voulu laisser a Mexico l'infortuné

roi Quauhtemotzin, l'ancien seigneur

(") On lrnurn <fans llernal Diaz un récil

détaillé el lrcs-dranlalique de la défeclion

d'Olid el de sa fin tragique.

de Tlacopan, et guelc¡ues autres chefs;

il

les tralnait a sa suite.

Sa

mar–

che ,

jusqu'au

chef~lieu

de Guaza–

cualco, ressembla plus a une marche

royale qu'a une expédition militaire;

c'est la qu'il re1tut l'hommage de tous

les chefs tle la province, réuni pour

preter serment de fidélité au roi d'Es–

pagne. Parmi ces nobles indiens

e

trouvaient le frere et la mere de 1\la–

rina. Quel fut leur effroi

lorsque,

dans la grande dJme fovorite de Cor–

tes , assise a coté de Jui, ils recon–

nurent la pauvre jeune filie qu'ils

a-vaient chassée et vendue. Le creur de

cette belle Américaine n'était fait que

pour les nobles pa sions; elle accueillit

sa vieille mere trembl:inte comme une

filie tendre; elle Ja punit par des bien·

faits, et

Lit

élever son frere au r::mg

des principaux chefs du pays. Tous

deux s'empresscrent d'embras er Ja

religion de l\larina, qui repous ait la

vengeance comme un crime, et faisait

un devoir du pardon des injures.

La campa.crne du Honduras ne fut

pour Corte qu'un long ti su de cala–

mités.

'ou ne le uivrons pa nu mi–

Jieu de vn tes pr:iirics inondécs, des

profonds marécages

OLt

les

·hcl'aux

cnfon~nicnt

jusc¡u'au poitrail, dan ces

bourgs tl.é ·ert , nu milieu de ces pe•J–

pladcs énergiques qui tui di putaient

picd a pied un terrain difficile.

ous

ne rappellerons pas ces mi lle scenes de

carnage et de patriotisme, ces tribus

préférant la mort au joug, ces pretres

s'enfermant dans leurs temples et s'y

laissant bn1Jer jusqu'au dernier.

Ja–

mais les Espagnols n'eurent a surmon–

ter plus d'obstacles :

fil,

de foret ot't

le pied de l'homme n'avait j:unais pe–

nétré; la, de grandes et nombreuscs

rivieres a traverser, sans ponts, sans

radeaux ; la des monta7nes

a

pie, cou–

pées de précipice qu il fallait faire

gravir aux hommes, aux chevaux ex–

ténués de fatigue et mouran'ts de faim,

et ur le sommet desquelles ils ne pou–

vaient se soutenir, tant Je vent , im–

pétueux comme le cours d'un torrcnt,

y

b<1 layaient vite tout ce qu'ils trou–

vaient sur Jeur passage. Ces difficultés

a

vaincre se renouvelerent a chaque