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,,

.MEXIQUE.

133

Cortes suppliait aussi Charles-Qujnt

de ne point faire passer d'avocats et de

gens de loi au l\'.lex ique, de crainte el'y

rntroeluire !'esprit de chicane qu'on n'y

connaissait pas; de n'y point envoyer

de médecins, parce qu'ils ne conna'.i–

traient den aux malael ies

d

u pays , et

en donne\'aient peut-etre d'autres en

voulant triliter celles-ci; en fin , d'en dé–

fendre l'entrée aux juifs

christianisés,

qui sont, en général, d'assez mauvais

croyants' et pourraient nuire a la con–

ver~ion

des indigenes.

Etait-ce done au milieu d'une paix

profonde, fort ele l'appui d'un gouver–

nement bicnveillant, et agissant daos

un e grande tranquillité d'esprit, que

Cortes se livrait a une multitude de

créations qui , seu les, étaient de nature

a

occuper Ja vie la plus active? Non,

ce grand homme faisait ces choses en

meme temps qu'il luttait contre les

combinaisons de )'intrigue, contre

l'inlluence de son puissant ennemi

l'archeveque de Burgos , contre les dé–

fian ces de Ja cour, l'ir¡gratitude du

monarque, et que, l'reil fix é sur tous

les points de l'Anahuac,

il apaisait

les révoltes des Indiens, ajoutait de

nouvelles provinces

a

ses premieres

conquetes, et plantait le drapeau ele

. Castille sur les bords d'un autre

océan.

A

la nouvelle ele la chute de l\Iexico,

les grands États indépendants, qui s'é–

taient mainte111:1s avec tant de peine

contre les forces de la puissante cité,

tremblerent el'avoir

a

lutter contre les

terri bles étrangers qui l'avaient ren–

versée. Les moins éloignés s'empres–

sorem d'apaiser le vainqueur par une

prompte soumission. Le roi du

l\Ie–

choacan , le plus puissant prince apres

l\Joctezuma

1

fut

le premier

a

lu i en–

voyer des ambassaeleurs

(*).

Cortes les

garda plusieu rs jours,

fit

manceuvrer

ses troupes devant eux, et leur parla

de Ja mer du Sud , sur J'existence de

(•) Le so11Ycrai11 du Mechoacan prenai L·

le

titre de Cazonzi, c!csl a-dire

chaussd,

par

oppositiou

a11x

rois Yassaux de Moctewma,

qui étaieul obligé,s de

se

déchaus.ser en pa–

raissant devnnl

lui.

laquelle il avait

Mja

quelques notions.

ll

apprit d'eux qu'on pouvait y par–

venir en traversant leurs provinces.

11

les renvoya chargés de présents,

dans l'admiration de sa puissance, et

accompagnés de deux Espagnols, de

plusieurs seigneurs

indiens, et

de quel–

ques interpretes qui

parlaie.nt

Je mexi–

cain et l'otomie; il

s avaient

mission

d'explorer Je pays, de s'enquérir de

ses richesses et du lieu le plus propre

a

y fonder une grande

co~onie.

A

leur

ri:.tour, ces envoyés , que suivaient le

frere du r oi et plus de mille Indiens,

dirent

a

Cortes: " Le grand royaume

de Mechoacan est admirable; on dirait

le · paradis terrestre. Sa capitale est

presque aussi magnifique 9ue l'était

Mexico. Un Jac immense ( ) , aux ri–

vages pittoresques, s'étend

a

ses pieds'

et rélléchit ses grands édifices.

Ici

l'on peut s'établir avec Ja certitude

de rencontrer des terres fertiles, des

mines d'or, et le climat Je plus dome_

et le plus parfumé. " Ces renseigne–

ments déterminerent Cortes

a

taire

pa;rtir Olid avec cent hom1pes de pied

et quarante chevaux pour s'assurer de

cette belle contrée. Cet officier occupa

la ville royale sans combattre ; et puis,

lidele

a

ses instructions, il passa dans

la province de Colima, et se mit

a

la

recherche de la mer du Sud.

C'est

a

cette expédition qu'on doit

les premieres notions étendues du M:e–

choacan; notions que l'on trouve réu–

nies dans Herrera, et que nous abré–

geons

(**). •

Le l\lichuacan ou Mechoacan qui tire

son nom d'un espece de poisson nommé

michi

que l'on y trouve en abondance,

s'étendai t elepuis le Rio de Zacntula

j

us–

qu'au port de la Navidad, et depuis les

montagnes de Xala et eleColimajusqu'a

la riviere de Lerma et au Jac de Cha–

pala.

11

occupait Ja pente occidentale

de lo. cordi ll ere d'Anahuac, entrecou–

pée de colli nes et devallées charmantes,

offrant

u

J'reil du voyageur le rare as-

(') Le Jac de Patzqnaro.

(..)Voy. Herrera. Dec. 3, lib. 3,chap. 3,

et

Ja

Rea clironica

ríe la

proei11cia

de

Mi–

cl111aca11 .

Mexico , 1643,

1

lib.

i,

cap.

18.