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132

l..'UNIVERS.

gantes et plus régulleres. Cortes se

servitdeslndiens pourréédiller, comme

il

les avait employés

a

détruire.

JI

donna aux principaux seigneurs mexi–

cains , au fils de Mootezuma, au gé–

néral en chef de Q11auhtemotzin, des

rues entieres

a

biltir, en les nomniant

chefs de ces nouveaux guattiers.

11

les

intéressa

a

tous ses projets' et d'an–

ciens ennemis il sut en faire des cbré–

tiens dociles et des sujets soumis.

A

la

voix de ces nobles indi aenes, vinrent

s'établir daos la nouvelle cité les po–

pulations voisines; elles obtinrent des

privilé~es

et la faveur d'un exemp–

tion d impot. Le nombre des. habi–

tants de l\lexico s'élevait déji.t

a

plus

de trente mjlle fin1es

a

la fin de l'année

1524. Cortes_ne négligea aucune me–

sure de sOreté; il sépara le quartier

des Espagools de celui des indigenes

par un large canal.

11

fit

élever au mi–

lieú des eaux une forteresse

01!

les bri–

~antins

et l'artillerie se trouvaieot

a

J'ab,ri d'un coup de main, et qui, do–

rnlnant la ville, permettait, eu cas de

sédition,

d'y

faite la loi. Les soins

d'ulle bonne ¡iolice n'qccu perent paS"

moins le conquérant;

jJ

fit

procéder

a

l'électioo des alcades, des juges et au–

tres officiers

_publics ~i.t

la maniere de

'J'E¡;paglle; il institua un con eil d'ad–

ministration; il publia des ordonnances

séve~es

qui garantissaieot la sécurité

·de tous; il fonda des hopitaux; il éta-

blit des manufactures

i '

il

introduisi t

daos Je pays la culture de Ja oánne

a

sucre, de la vigne, du mOrier, -et de

différentes plantes

de~·

Antilles, a 'ou

il

fit

~galement

venir des añimaux do–

.mestiques qui ne setrouvaient pas dans

fa

ouvelle-Espagne; ilinonta une im–

primerie

i.t

l\lexico; il fi't battre mon–

,naie et fondre des canons. Lui - meme

nous apprend par quel moyeo il par–

vint

a

se proourer, a cette époque' du

salpetre et du soufre.

'ous trouvons

'dans une de ses Jettres

1t

Charles–

.Quinl, que la cime du Popocatepetl,

Je grand volean du l\Iexique, fut at–

teinte, en 1522, par un intrépi<le sol–

dat, Francisco l\1ontaoo. Cet auda–

cieux Castillan entra daos le cratere,

ou

il

se

fit

desceodre

a

une profondeur

de soixante et dix

a

quatrc-vingts bras–

ses.

11

y recueillit une qunntité de

soufre suffisante pour les prcmiers be–

soins de l'armée. Corte n'a pas as e:i.:

d'éloges pour une i courageu e entre–

prise, que personne n'avait osé tenter

avant Montano. Nous rllmarquons, vcrs

la mí!111e époque, tous les efforts du

général pour encourager l'émigration

des iles au prufit de la Nouvelle - E -

pa~ne.

11

invita les Castillans marié

a

y taire venir leurs familles. Les filies

des Européens yfurent recherchées avec

empressement, et firent des mariages

avantageux. C'est encore da11s cette

rneme lettre de Cortes, que nous

venons de citer, qu'on reconnait le

grand administrateur, la qu·il se mon–

tre en avant de sop siecle et digne de

gouverner les terres qu 'il avait si bien

conquises. Son zele religieux, assez

généralement outré, n'y obscurcit

meme pas ses idées. S'il réclame de

son maitre des pretres pour conl'ertir,

il

le prie d'cnvover des religieux au

creur simple et <lroit, a la parole per–

sua ilre, des hommes qui sachent por–

ter le poid

du jour, qui prechent

<l'exemple et sr. contentent de peu.

n

demande comme une grfice qu on ne

lui envoie point de chanoines et de bé–

néfici rs, et voici pourc¡uoi: «Si otre

Majesté, <lit-il, nou

envoie de tels

personnages, ils s'occuperont de <lon–

ner

ñ

leurs créatures; ils acquerront

des majorats pour leurs enfants, et

dissiperont leurs richesses en pompes

vaines et scandaleuses. Leur vie dé–

réglée sera peu propre a convertir des

gens qui corppareront les habitud es

mondaines des rlignitaires ecclésiasti–

que de nos jour

avec: la régularité

et l'austérité des ministres de leurs

idoles, puniss:int de mort ceux d'entre

eux qui

tombent dans

la moindre

faute. Si les Indiens savaient que nous

appelons ministres du Dieu vil'ant des

hommes lil'rés

il

tous les exccs'

ñ

toutes les profonations, ils méprise–

roient

a

coup sOr et ces pretres scan–

daleux, et la relig!on qu"ils prechent.

Elle perdrait

a

leurs yeux sa majesté

divine, et leurs esprits repousseraient

ce qu'on voudrait leur faire croire.

»