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l.'UNIVEI\S.

déchues :

«

Général, luí <lit le monar-

9ue mexicain, j'oi fait pour ma dé–

iense et celle de mes sujets tout ce

que me prescrivait l'honneur de ma

couronne et mon devoir de roi : mes

.

dieux~m'ontété

oontraires, je suis ton

prisonnier, fais de moi ce que

t'u

vo'u–

dras. ,, Et, portant en ce moment la

.Jilai.n sur le poignard de. Oortes,

·¡¡

ajouta:

~

Frappe·moi, prends cette vie

que je regrette de n'avoir pu perdre

en ,défendant mes États.

»

Obéissant aax ·ordres de leur roí,

les Mel<icains cesserent

a

l'instant

mllme de combattre. 'lis sortire¿it de

ila ville saos armes ni bagages, et l'on

ifut étonné de 1immense quantité d'ha–

bitants q_ue l'enfel'mait .ancore la copi–

tale apres •un siége si long et si meur–

trier.

l~s

'qouvment peodant

trois

jours les r9utes voisines, et se dissé–

·minerent -ensuite sur tous les points

de l'enipire et jusque chez les peuples

voisins, dont les mreurs, la religion et

les.habitude étaient les mllmes. Tou–

tefois, plusieurs milliers d'entre eux

- furent rel.enus¡

pa~

les vainquetms qui,

se les partage ·ent comin.e esclaves.

Oortes en

lit

l'narquer un grand nom–

•bre avec un fer chaud, qu'il ré erva

•poor déblayer la ville de

es décom–

bre-s et travailler ensoite

a

la rebfitir.

·Bemal Diaz compare en ce · moment

le iriste état de l\Iexico

a

celui de Jé–

r.U!>alem apres lesiége de

la

éité sainte.

A peine un dlxieme ·de ºla ville était:it

· dehout; le re te ne

pr~sentait

qu'un

vaste amas de ruines couvertes ele ca–

. tJa,vres, ·qu'un ·inimense charnier, dont

l'otleur

ifi~11pportable

chassait vain–

"queurs ét ivaincus.

11

périt penclant

les sorxahte-quinze jours du siége (les

-peir1tures mexiéaines disent quatre–

vin¡f:ts ) cent 'Espagnols tués sur, le

champ de bataille ou sacriliés darts le

gran'dtempfe, plusieurs mllliers d'auxi–

liairesJ et suivant Berna! Diaz, d'ac–

cord'en 'Cela avec les récits des indi–

··genes, cént cinquante mi lle l'tlexicains

ou Azteques, clont le tiers mourut de

faim ou par les maladies.

Fuyant !'horrible aspect de sa con–

qullte, et l'air empesté qu'on respiTait

dans

son enceinte, Corres, apres avoir

laissé quelques Ca$tiHan pour foil'e la

poiice <1·e cette grande mine, nlla s'é–

tablir

a

Cu oacan ou Coyohuacan, jo–

lie ville

a

l'extrémité de la chou ée,

a

une lieue et demie de l\lexico. La il

réunit tous se alliés, et partagca nvec

eux le butin fait

il

Mexrco.

11

ga rda

l'or et l'or$ent. Les nobles indiens eu–

rent les p1erreries, les plume aux ri–

ches couleurs, les belles etoffes et les

meubles de prix; les soldats, les mon–

teaux, les armes et beaucoup d'objets

d'ameublement. Cortes .comhla de ca–

resses toutes ces nations américaines,

il leur garantit la liberté, il leu-r pro–

mit des terres, il les congédia en leur

laissant le choix de s'établir dans sa

nouvelle ville. Les populations voi i–

nes des !aes, azteques ou acolhues, res–

terent

a

sa disposition;

il

les employa

dans toutes les campagnes suivantes

et s'en servit fort utilernent pour sou–

mettre le reste de

l'

Anahuac. En se

rendant chez eux, les Tlasca lans pil–

lerent la belle ville de Tezcuco et dé–

trui

irent une pnrtie de ses édilices.

11

parait qu

In politique de Cortes ne

fut pas étrangere

a

cette barbarie;

Tezcuco était la seconde ville de l' m–

pire

e~ l'anciénnecapitale

d'un royaume

Jadis rival du royaume azteque. Au–

cune trace de l'ancienne mngniflcence

d pays ne devait rappeler aux indi–

genes l'indépendance qu'ils allaient

perdre pour toujours, car au vieil Ano-

. huac sans exception était réservé le

sort de l\lexico. Dans les joies de la

prise de cette derniere cité, Cuyoacan

devint le séjour des flltes mondaines

et des fíltes religieuses, Cortes

y

dor;rna

un grand diner

a

toute son armée.

Cornrne plusieurs solclats n'avaient pu

trouver place aux tables dressées, il

y

eut tout a la fois confusion et orgie.

nernnl Diaz fait un tableou fort pi–

quant de cette füte ou le scandale ne

manqua pas. Apres le diner, les sol-

. dats et les ofliciers, rev8tus deleurs ar–

mures, se mirent

a

dariser avec les

l\lexicaines presque ni.les.Les révérends

peres franciscains se formaliserent;

Córtes les pria de chanter une messe

en musique et de foire quelques ser–

mons sur Ja morale,

a

la suite _des·