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MEXIQUE.

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division <l'Alvara<lo n'eut. pas une Cortes n'en

fut

pas l]leins blfüné de

meilleure fortune; l'ennemi, voulant

presque toute l'armée. Cette <léfaite,

luí faire connaitre le succes qu'il ve-

ou soixante Espagnols fürent tués ou

nait d'obtenir, jeta dans se8 rangs les

pris, ou mille alliés resterent sur le

tetes sauglantes de quelques Espagnols

champ <le bataille, ou l'on perdit des

en criant que le meme sort les atten-

chevaux, des canots, des armes et une

dait. A ce'tte vue, fos Indiens alliés

piece de canon, releva le courage <les

prirent la fuite; les Castillans, aban- Mexicains et <lémorafü1a les troupes

ilonnés

a

eux-memes, furentsaisiscorps

de Cortes , et les alliés surtout (*).La

a

corps et forcés a une retraite préci-

pitée. • Tandis que l'ennemi nous pour–

suivait, dit Bernal Diaz, nous enten–

dions

le bruit des

timbales et le

.terrible son dela trompettequi, du haut

du grand temple du dieu <le Ja guerre,

appelaient tous les Mexicains aux ar–

mes. Cette lugubre et éclatante musi–

que, qu'on ne peut,comparer qu'a

c~lle

de l'enfer, s'entendait

a

trois lieues

a

la

ronde. Elle annonc,;ait qu'en ce mo–

ment on allait sacrilier nos i·nfortunés

camarades prisonniers: Ayant

fait

halte, ñous les vimes entralnés sur la

plate-forme du temple, la tete char–

gée de plumes et forcés de clanser de–

vant la hideuse

idole avant d'étre

égorgés sur la pierre. Gette vue nous

gloc,;a d'horreur. l\fais en ce mol)1entl

nous. efünes nos propres vies

a

défen–

dre, ca1· l'ennemi nous pressait avec

une fureur telle, que je

~e

puis la dé–

crire. C'est a la seule protection de

Dieu que nous dOmes notre retour

dans nos quartiers. " La division de

Sandoval n'éprouva pas rnoins de ré–

sistance

i.

ses pertes furent grandes

aussi, ma1s moi nd res quecelles des dellx

autres. Lor qu'elle fut rentrée dans

ses anciennt> positions, et en st1reté,

Sandoval monta

a

cheval et vint trou–

ver Cortes. " Mon fils, luí <lit le géné–

ral les !armes aux yeux , c'est

a

cause

de mes péchés qu'un si grand malheur

m'est arrivé; mais la faute en est au

trésorier Alderete qui a négligé d'exé–

c•1ter mes ordresen ne comblant pas les

fo sés

a

mesure que nous avancions.

»

Ce qu'entendant , Alderete se récria,

protestant que Cortes n'avait jamais

donné un pareil ordre, et l'accusant

a

son tour d'avoir manqué de prudenceen

marchant en avant ans retruite a u–

rée. Ce

récriminatfons n'allerent pas

plus loin,

In

politique les fit taire, mais

(•) Voici comment la relation de la con–

quete par l'Indien lxtlilxoc4itl rend compte

de cetle journée. Nous donnons celle

ver~

sion moins paur le fait principal que pour

certains détails qui prouvent jusqu'a l'évi–

dence la part tres-importante que les alliés

de Cortés J?rirent a cette guerre. " Le·jour

venu, Cortes divisa son armée en trois corps.

Celui d'Alderete, le trésorier, se composait

de

60

Espagnols, dont 8 cavaliers, et

20,000

Acolhues. Il était chal'gé d'abattre les mai–

sons et de combler les fossés. Alvarado avait •

sous ses ordres So Espagnols et n,ooo alliés

et une battérie de deux pieces de canons.

Cortés avec

100

Espagnols et

8000

Indiens,

commaudés par

IxtliL~ochitl,

devait s'avan–

cer par la principalerue. Lesuccés fut grand

d'abord, on tua beaucoup de Mexicains, on

s'empara de plusieurs quartiers jusqu'a la

grande place; on n'épargnait personne, si

bien qu'on crut que ce jour-Ia Mexico serait

pris. Le corps du trésarier poussa jusqu'a

'!1latelolco, mais il

fil

la faute d'abandonner

un ponl sa11s avoir comblé le canal ou fossé.

Col'les passa ce mauvais pas pendaut que

les Iudiens d'Ixtlilxochitl couvraient sa mar·

che. Mais bientól la cliance tourna. Le tré-,

sorier lomba dans une embuscade ou une

bonne pal'tie de son monde trouva la mort.

L'éleudard royal ful pris ainsi que

40

Es–

pagnols. Cette déroute déte"nina Cortés a

battre en relraite. II se vit obligé de pas–

ser le canal

a

la nage. En ce

mome.ot

un

chef mexicain, qui l'avait alle

int, s'app

re–

tait a lui couper la tete; mais Lxtlilxochitl

sunint et sa bonne épée coupa en deux

le Mexicain. Ce fait d'armes Cut attl'i–

liué faussemenl a

Ull

Espagnol, et on Je

trouve ainsi representé sur un bas-relief de

la porte de l'église de Saint-Jacques de Tla–

telolco. Comme il rendait ce bon service a

Corles, le prince de Texcuco

r~ut

une

pierre

it

l'orcille gauche, qui manc¡ua de lui

fcudre la tele. Il prit un peu de terre et l'in–

trodui il <lans a blessure, ¡misil se mit tout

nu, leuant d'une main so11 bouclier et de