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L'UNIVERS.

se mit en ligoe; mais

a

peine l'ennemi

l'edt-il apercue, que des milliers de

canots vinrent

a.·

sa rencontre, et,

confiants dans leur nombre, manreu–

·vrerent pour l'entourer, lni couper

toute retraite et l'aborder. Un calme

plat les favorisait.

La

positi-on de Cor–

tes, qui semblait enchainé sur le tac

au milieu d'ennemis cent fois plus nom–

breux que lui , devenait de plus en plus

critique, lorsqu'une forte brise, s'éle–

vant tout

a

coup, permit aux Espagnols

de déployer leu rs voi les et de passtr

sur Je corps des fretes embarcations

qu'ils avaieat devant eux. La plu-

l

mrt

des caaots mexicains furent cou–

és, le reste prit la fuite, poursuivi

par les Espagnols qui firent, dans cette

journée, un affreux carnage de leurs

rnalheureux adversaires.

A

partir de

ce

momep~,

la posses ion du lac ne

leur fut plus disputée; ils resterent les

ma1tres de se porter sur pre que tous

les p·oints, de gener les communica–

tions de la vi lle as iégée, et de secon–

der les attaques <le leurs troupes de

terre. Un mois <lurant, el)es se renou–

velerent

partielle1~ent

ontte la grande

cité avecdeschancesdiver es.Lejour,

les Espagnol pénéfratent dans on en–

ceinte apres une Jutte acharnée. lis

s'emparaient ae ponts, il comblaient

les fossés, ils brulaient les maisons,

ils tuaient un grand nomb1'e d'enne–

mis; et puis , avec Ja nuit, les

~lexi ­

cains revenaient

a

la charge, ils for–

~aient

les assaillants

a

Ja retraite, ils

élevaient de nouveaux retra11cbements

et creusaient de nouveaux fossé . Bien

qu'un quartier de la ville

ftlt

réduit en

cendres, les

Es~agnols

n'avaient en–

core pu réussir a s'établir sm· aucun

point. L'armée, fotiguée de ces tenta–

ti ves infructueuses , de ces bouéheries

sans résultat, désirait den finir par

un coup de n1ain. Cortes convoqua son

conseil. La fut agitée la question de

savoir s'il fa llait continuer le s1·steme

des attaques partí elles , allant .pied

a

piecl ' et détruisant

a

mesure qu'on

occupait, ou si les trois divi sions et

la flottille del'aient s'avanoer sinmlta–

nément, en prenant le centre dela vi lle,

Ja grande place du marché, pour point

de réunion de tous les efforts combi–

nés. Le premier plan avait pour lui

quelques·l'ieux militaires dont la pru–

dence égalait le courage. Mais Cortes

qui voulait, aut.ant que possible,

con~

server Mexico intact, le destinant

a

devenir la capitale de cette partie de

l'~mérique,

opinait po11r un assaut

général ; son avis, ·appuyé par tous

les jeunes ofticiers; l'emporta.

Le matin , la messe entendue, et

chacun ayant recommandé son ame

a

Dieu , toutes les divisions rnarcherent

contre l'ennemi, qui faisait face de

tous cotés. La colonne, commandée

par Cortes en personne, fit d'abord

merveilles. Ríen ne tui résistait; tan–

tot les l'dexicains s'arretaient un mo–

ment pour combdttre, et tantOt, comn1e

des hommes qui ne voient de salut que

dans Ja fuite, üs Hicbaient pied. lis

mettaient tant de naturel dans crtte

manreuvre, qu'on ne voyait en eux

que des fuyards apres la víctoire. Cor–

tes et se gens les pour uivaient sans

miséricorde, et ne

'inquiétaient nul–

lement-de combler les

fo

sés

i\

mesure

qu'ils

avan~aient.

Ayant dépassé le

point le plus étroit et le plus fan–

geux de

la

chau ée' la scene change

tout

a

COllp;

les Mexicains s'arretent

et font bonne contenance, tandis que

leurs canots chargés d'bornmes, cachés

par des palissades, s'avancent

a

force

de rames et bordent en un instant les ·

deux cotés de la route, couvrant de

leurs fleches et attaquant corµs

a

corps les Espagnols prisen flanc. Bien–

tot accablés par le nombre et culbutés

dans les fossés, le dé ordre le plus

complet se mit parmi les hommes de

Corte ; lui-meme fut saisi par six chefs

mexicains, qui, jaloux de Je faire pri–

sonnier, l'entralnaient en le pré&erl'ant

de toute blessure, comme une victime

qu'ils .voulaient offrir vivante

a

leur

dieu. Délil'l'é par le dévouement de

trois de ses gens qui se sacrifierent

pou r lui, i·I échappa eucore une foiS',

ta.ndis que son fidele m:ijordorne,

Chri toval de Guzman , qui luí c.étla

son propre cheval, tornba vivant aux

mains des Mexicaius et alla mourir

sous le couteau du gr<ind pretre. La