J
124
L'UNIVERS.
taient pas accoutumés. La grande et
populeuse vil le de Quauhnahuac, dé–
fe11due par une forte garnison, par le
raviu profon<l qui lui servait de fossé,
fut pri. e' grdce
a
l'audacieuse adresse
de quclques Castillafls qui , profitant
de deux arbres placés des deux ciltés
du ral'in, dont les cimas inclinées for–
rllaient r.omme un pont naturel, fran–
chirent le
fo
sé et pénétrerent dans Ja
place. Xochimilco, sur les bords du lac
<le-Chaleo, célebre parses lles llottantes,
ses janlins de fl curs, lit pal ir un mo–
mcnt la fortune de Cortes. Líl, plus de
vin~t
mi lle hommes, portés dans deux
111il1e canots, vinrent, pendant plu–
sieurs jours, renouveler le combat-.
Dans cette lutte acharnée, Cortes eut
un cheval tué sous lui; quatre Espa–
gnols furent pris , et, comme eux ,
il
allait tomber aux mains
d~
l'ennemi,
lorsqu' il
fut
délivré par un ecolonne de
Tlascalans. Tous les historiens de cette
grande guerre attestent que Cortes
payait de sa personne comme un so l–
dl:lt, bien qu'il n'ignorat pas qu'une
forte récompen e était p1·omise
il
qui Je
prendrait viyant. Cette bra1•oqre fot
In seule chose qu'il ne put jam¡iis mal-
tri er.
,
Dans le temp que on pui sant gé–
nie préparait la destruction du Mexi–
que, on conspirait contre lui daos son
camp. Ce n'était point paTmi ses an–
ciens compagnons d'armes qu'il fallait
chercher les coupables; ils se trou–
vai eut encore dans ce qui restait des
soldats de Narvaez. Un d'eúx, nommé
Antonio Villafana, était
il
la tete de la
con, piration . Chez lui se réunissaient
les conj urés dont il avait la li te; il
s'agissnit d'assassiner Cortes, Sando–
vnl, Olitl, Al varado, Bernal Diaz ,
etc. , etc., etc., et de reprendre en uite
le chemin de Cuba. La veille du jour
dé igné pour l'exécution de cet infer·
nal projet, un des compli!:es de Villa–
fana se rendit en secret
aup1~s
du -
généra l, et Jui cl écouvrit tout le com–
plot. Cortes, sans perdre une minute,
appelle aupres de sa personne ceux
qui, comrne lui, se trouvaient dés i–
~nés
au ' fer des assassins.
IJ
se rend
a leur tete chez Villafana; il le
fait
sai-
sir, il lui arrache et l'aveu de son
crime et la liste de ses complices ; il
y
v:oit avec douleur des noms d'hommes
qu'il eroyait liés
il
sa fortune par la
reconnaissance; mais, renfermant en
lui cette triste découverte, il ne veut
pas que son armée, que ses alliés puis–
sent apprendre qu'il existe tant de
traltres autour de lui. Il annonce hau–
ternent que Villafana est le seul cou–
pable, et sera Je seul puni.
J
ugé le soir
meme, il est pendu le lendemain
a
la
porte de sa maison. Cortes , dit Ro–
bertson, retira de cet événement l'a–
vantage de connaltre ses véritables
ennemis entre les Espagnols, et de
pouvoir surveiller leurs démarches;
tandis qu'eux, persuadés que les dé–
tails ele la conspiration lui étaient in–
connus,
s'effor~aient
de détourner tous
]es SOU¡J((OnS en repoub]ant tle zele et
d'activité pour son service. Toutefois,
il ne crut devoir donner
il
per orine
le temps de réfMchir dans J'inaction
sur un pareil événement;
il·
se báta
d'appele1· tous les intér/lts, toutes les
attentions sur Ja grande entreprise
du siége de l\lexico.
Uuit mille ouvriers clu royaume
d'Acolhuacan avaient été occupé de–
pui cinquante jours
a
Cl'eU er
Ull
ca–
nal de douze pieds de profondeur, et de
cleux milles de long, pour conduire les
brigantins. de Texcuco dans le Jac; Ge
travail terminé, Cortes se disposa
a·
lancer sa flottille en pré ence de toute
l'armée. Le 28-avril
1521,
Espagnols
et Indiens se rangere¡rt en batai lle.
Une messe solennelle
fut célébrée,
oú tous les Castillans communierent.
Puis
le P. Olmédo, dans ses ha–
bits sacerdotaux,
s'avan~a
vers les
brigantins, les bénit, et nomma cha–
cun cl 'eux
a
son entrée -dans les eaux
du canal. Parvenue dans le lac, cette
petite flotte mit
a
In voile; tous les
yeux
llxés
ur elle
la
regardaient
comme l'instrument d'une vi ctoire
prochaine.UnTe Demn
chanté au bruit
d11 canon fut
suivi d'ar.clamations
1nille
fo
is répétées, qui s'adressaient
a
Cortes deja va!nqueur de tant d'obs–
tacles. Le généra l
lit
alors la revue de
ses troupes et de ses munitions de