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J

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L'UNIVERS.

taient pas accoutumés. La grande et

populeuse vil le de Quauhnahuac, dé–

fe11due par une forte garnison, par le

raviu profon<l qui lui servait de fossé,

fut pri. e' grdce

a

l'audacieuse adresse

de quclques Castillafls qui , profitant

de deux arbres placés des deux ciltés

du ral'in, dont les cimas inclinées for–

rllaient r.omme un pont naturel, fran–

chirent le

fo

sé et pénétrerent dans Ja

place. Xochimilco, sur les bords du lac

<le-Chaleo, célebre parses lles llottantes,

ses janlins de fl curs, lit pal ir un mo–

mcnt la fortune de Cortes. Líl, plus de

vin~t

mi lle hommes, portés dans deux

111il1e canots, vinrent, pendant plu–

sieurs jours, renouveler le combat-.

Dans cette lutte acharnée, Cortes eut

un cheval tué sous lui; quatre Espa–

gnols furent pris , et, comme eux ,

il

allait tomber aux mains

d~

l'ennemi,

lorsqu' il

fut

délivré par un ecolonne de

Tlascalans. Tous les historiens de cette

grande guerre attestent que Cortes

payait de sa personne comme un so l–

dl:lt, bien qu'il n'ignorat pas qu'une

forte récompen e était p1·omise

il

qui Je

prendrait viyant. Cette bra1•oqre fot

In seule chose qu'il ne put jam¡iis mal-

tri er.

,

Dans le temp que on pui sant gé–

nie préparait la destruction du Mexi–

que, on conspirait contre lui daos son

camp. Ce n'était point paTmi ses an–

ciens compagnons d'armes qu'il fallait

chercher les coupables; ils se trou–

vai eut encore dans ce qui restait des

soldats de Narvaez. Un d'eúx, nommé

Antonio Villafana, était

il

la tete de la

con, piration . Chez lui se réunissaient

les conj urés dont il avait la li te; il

s'agissnit d'assassiner Cortes, Sando–

vnl, Olitl, Al varado, Bernal Diaz ,

etc. , etc., etc., et de reprendre en uite

le chemin de Cuba. La veille du jour

dé igné pour l'exécution de cet infer·

nal projet, un des compli!:es de Villa–

fana se rendit en secret

aup1~s

du -

généra l, et Jui cl écouvrit tout le com–

plot. Cortes, sans perdre une minute,

appelle aupres de sa personne ceux

qui, comrne lui, se trouvaient dés i–

~nés

au ' fer des assassins.

IJ

se rend

a leur tete chez Villafana; il le

fait

sai-

sir, il lui arrache et l'aveu de son

crime et la liste de ses complices ; il

y

v:oit avec douleur des noms d'hommes

qu'il eroyait liés

il

sa fortune par la

reconnaissance; mais, renfermant en

lui cette triste découverte, il ne veut

pas que son armée, que ses alliés puis–

sent apprendre qu'il existe tant de

traltres autour de lui. Il annonce hau–

ternent que Villafana est le seul cou–

pable, et sera Je seul puni.

J

ugé le soir

meme, il est pendu le lendemain

a

la

porte de sa maison. Cortes , dit Ro–

bertson, retira de cet événement l'a–

vantage de connaltre ses véritables

ennemis entre les Espagnols, et de

pouvoir surveiller leurs démarches;

tandis qu'eux, persuadés que les dé–

tails ele la conspiration lui étaient in–

connus,

s'effor~aient

de détourner tous

]es SOU¡J((OnS en repoub]ant tle zele et

d'activité pour son service. Toutefois,

il ne crut devoir donner

il

per orine

le temps de réfMchir dans J'inaction

sur un pareil événement;

il·

se báta

d'appele1· tous les intér/lts, toutes les

attentions sur Ja grande entreprise

du siége de l\lexico.

Uuit mille ouvriers clu royaume

d'Acolhuacan avaient été occupé de–

pui cinquante jours

a

Cl'eU er

Ull

ca–

nal de douze pieds de profondeur, et de

cleux milles de long, pour conduire les

brigantins. de Texcuco dans le Jac; Ge

travail terminé, Cortes se disposa

lancer sa flottille en pré ence de toute

l'armée. Le 28-avril

1521,

Espagnols

et Indiens se rangere¡rt en batai lle.

Une messe solennelle

fut célébrée,

oú tous les Castillans communierent.

Puis

le P. Olmédo, dans ses ha–

bits sacerdotaux,

s'avan~a

vers les

brigantins, les bénit, et nomma cha–

cun cl 'eux

a

son entrée -dans les eaux

du canal. Parvenue dans le lac, cette

petite flotte mit

a

In voile; tous les

yeux

llxés

ur elle

la

regardaient

comme l'instr

ument d'une vi ctoire

prochaine.Un

Te Demn

chanté au bruit

d11 cano

n fut

suivi d'ar.clamations

1nille

fo

is répétées, qui s'adressaient

a

Cortes deja va!nqueur de tant d'obs–

tacles. Le généra l

lit

alors la revue de

ses troupes et de ses munitions de