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L'UNlVERS.

de ses blessu¡:es, ne cessait de penser

aux moyens de reprendre l'offensive et

de poursuivre ses projets de conquete.

Sa position, moins belle sans doute

qu'a· son départ de Tlascala, n'avait

cependant rien de critique. La colonie

de la Vera-Cruz était in.tacte et meme

en voie de prospérité, Les Chempoal–

lans restaient füJeles; le dévouernent

des Tlascalans était saos bornes. II

a.vait encore sous ses ordres un corps

d'E.spagnols aussi nombreox que celui

gu'il commandait fors de son premier

départ pour Mexico.

11

connais.,sait

mieux Je pays, et ses revers l'avaient

éclairé.

II~

lui avaient apr.ris que, pour

s'emparer de Mexico,

11

fallait

etre

ma1tre des Jacs. Une ílottille de bil.ti–

ments légers étant indispensable au

succes de ce nouveau plan de carn–

pagne, il fit nbattre dans les montagnes·

le bois nécessaire

a

Ja construction de

treize brigantins qui devaient etre por–

tés par pieces détachées sur les bords

du lac' assemblés et mis

a

l'eau lors–

qu~on

en aurait besoin.

11

lit

venir de

la Vera-Cruz le fer, les

ats et tout

le gréement des vaisseaux qu'on avait

coulés

a

fond ;

¡¡

tira des memes ma–

ga'sins quelques munitions et deux ou

trois pieces de campagne.11 mit quatre

batiments de la tlotte de Narvaez

a

la

d isposition de quelques officiers de

confiance, et les chargea d'all er

a

Saint–

Domingue et

-a

la Jamalque, pour y

recruter des hommes, pour y acheter

des chevaux, de la poudre et des armes

tle gmirre.

A

l'aspect de ces prépara–

tifs qui annoncaient tle nouvelles

fa–

tigues

a

endure'r, de nou_veaux dangers

a

courir, !'esprit de mutineri e et de

méc0ntente111ent éclata parmi les an–

ciens soldats de Narvaez, la plupart

planteurs

a

Cuba, qui n'étaient venus

a la Nouvelle-Espagne qu'en vue de

fonder une colonie, et non de guer–

royer. Les dernier.$ événements de

Mexico n'étaient pas de nature

a

leur

donner le goat de l'état militaiTe et la

passion des entreprises aventu1·euses.

Tout e l'éloquence de Cortes pour les

r eten ir échoua dev;mt

J¡¡

peu r de nou–

veaux dangers. Rien ne put triornplier

d'une rép.ugnance qui reposait su r une

grande frayeur. Frieres et présents ,

tout fut inutile; et les planteurs de

Cuba ne s'apaiserent qu'aTec la pro–

messe d'etre renvoyés dans Jeur Jle

aussitot que l'expédition que Cortes

allait entreprendre co11tre la province

de Tepejacac serait terminée. lis con–

·sentirent meme a y prendre part' sa–

,chant qu'il s'agissait de venger Ja mort

de quelques-uns des leurs, líichement

assassinés par les Indiens. Les chefs de

cette province, divisée en petits Etats

confédérés et yoisine de Tlascala ,

avaient d'abord accueilli les Espagnols

avec beaucoup d'empressement, et s'é–

taient de leur propre mouvement décla–

rés vassaux de la couronne d'Espagne.

Mais Ja peur, qui les avait conse11lés

dans cette circonstance, les détermina

a

se rapprocher des Mexicains lors–

qu'ils virent que la fortun.e abandon–

nait les Espagnols. lis en tuerent quel–

qtfes-uns qui se rendaient sans défiance

de Tlascala

a

la Vera-Cruz; ils

OCCLI·

perent cette route en ennemis, et

r~urent

garnison mexicaine.

JI

deve–

nait nécessail'e de les puni1· de leur

perfidie, et de rétablir les communica–

tions. Cortes allait inviter ses alliés

a

se joindre

a

lui lorsqu'on apprit que le

territoire de la république venait d'etre

envahi par les Tepejacans. Ce fut les

sénateurs qui le supplierent alor d'em–

brasser leurs intérets; et

il

eut la

bonne fortune d'accord er comme une

gruce ce qu 'il avait lui-meme l'inten tion

a e so lli citer. Quatre cellt vingt Espa–

gnols et six mille archers tlascal ans se

mirent en marche sous ses ordres,

tandis que le jeune Xicotencatl ras–

semblait dans les autres villes de Ja ré–

publique une nombreuse armée de

réserve. Huexotzinco et Cholula four–

nirrnt leur contingent._ Toute cette

réunion d'Indiens montait, dit-on'

a

cent cinquante mille hommes. Avec de

t ell es forces l'issue de la carnpagne

n'était pas douteuse. En quelques se–

maines et apres différents combats,

les Tepejacans furent écrasrs, toutes

les ci tés de leur confédération prises

et pillées; leurs habita11ts réduits en

esclavage , marqués d' un fer chautl

comme des betes de somrne, et par-