MEXIQUE.
.123
familles de son royaume , et leur ren–
dit d'éclatant ser vice pendant le siége
de Mexico. Cetle ville prisr et détruite,
il leur fournit un gra nd nbmbre d'ar–
chitectes, de morons, d'ouvriers pour
la rebatir. Cortes' choisit Texcuco pour
son quartier
~
\uéral. Cetle seconde
vi lle de
I'
11ahuac était grapde et forte;
remplie <l'habilalion spacieuses et
commodes; Aon peuple tait doU!c et
lieauroup pl11s eivili&é qu 'a ueun autre
de ces rontrées. • on voisínage du lac
en fai aiL un point fort i111po1taot pour
la construction de Ju flottill e, et pour
surv iller en mcme temps les mouve–
mc11l ' de l'cnnemi sons avoir ríen
a
redoutcr de ses attaques.
Pendnnt qu'on tral'aillait
a
Tlascala
ii
ré11 ni r,
ii
préparr.r tous les bois de
con truction, Cortes, dont l'acti vité
ne se repo ait jamais, s'oceupa de sou–
mettre le pays qui er:itourait les lacs
et de réduire i'üexico
iJ.
ses propres
forces. On le vit, soit tle sa personne,
soit par ses lieutena nt , attaquer quel–
ques villes importante du littoraJ, et
négocier avec plusieur pPtit É1ats
jadis lndépeDu<lllt ,
qui
por aicnt avec
impatience le joug pesant des ztc–
ques. Trois moi <iinsi pa
és,
le éné–
ral apprit que les matériaux
Le
la fl ot–
tille éta ient préts.
11
ne perdit pa nn
moment pou1· les fni re ,·enir. Sandonil,
qui croi s11it chaque jom· clnn o con–
fian ce rt dnns l'e time de l'arméc, fut
chargé de
In
diflicile mi sion
el
en di–
rigcr le tran. port t de les escorter.
Deux reuts soldnt et quinze cal'aliers
l'accomp:ignai nt. Quelques pnrti en–
nem.ist
nnient la c:1111pagne du cclté
de Tia cala;
il
les fallait effrnycl' et
punir le habitnnt du di tri t de Zal–
tepec, qui avaient surpri et
m~ssacré
quarnnte E pagnols et trois cents 'rlns"
calan se rencla11t de lo VC'ra -Cruz
a
Mex i o. andoval
commen~a
par cctte
ex cution, qui fut d'11ut11nt plu
ri~o u
reu e ql1'e11 entrn:1t dan
Ir
rhef-licu
de
ce
canton, le· Espngnols aper u–
rent le. idoh» du trmplc cncore toute
harbouille<' · du ,011g de leurs compa–
lriot .
lis
rirent la peau dl' dcnx
figure hu111ai11{'s s11 pendue
u
l'autel,
et relle tlc 1¡11:1tre he1•aux nttachée aux
murailles. Sur ces murailles ils lurent
cette mélancolique inscription : Ici
Junn Zuste
et
ses infortunés cama–
rndes ont été renfermés. On pense
bief1 qu' un tel spectacle ne permit pas
au général de maitriser
la
colere de ses
soldats; il ne put sauver que des fem–
mes et des enfants qui demandaient
grace. Cette justice militaire faite,
SandovaJ se rendit
a
Tlascala. Tout
était disposé pour Je départ. Huit mi lle
Ind iens portaient les bois équarris
et dégrossis, les ml\ts, les cordages ,
)es cilbles, les voi les, les ancres , enfin
toute la fl ottille en pieces détacbées ,
les
munitions~
les vivres. Saadoval
disposa le convoi, et
tra~a
l'ordre de
Ja marche avec une prudence et un e
liabileté fort remarquables chez un
homme de vi ugt-trois ans.
JI
avait
a
sa disposition trente mille Tlascalans
commandés par un des chefs de la
république. Le convoi, précédé d'une
forteavant-garde, fl anquéde 1lombreux
détaehements disposés en écJaireurs,
cheminait Jentement dans un pays nc–
cide11té, 0(1 pas une route n'élait ou–
verte.
11
se déveJoppait -sur une lon–
$Ueur de six mi)lei;. Quelques petits
co rp~
se montrerent au loin ; pas un
l1'osa J'attpquer.
JI
entra
a
Texcuco en
au
~
bon ordre qu'il était sorti de
Tlascala , aux' acclamations des Espa–
gnols et des Indien bien plus surp1·is
cncore. Cortes était allé au-devant de
Sandova l pour lui faire honneur.
11
embras a tous les principaux cheC des
troupes alliées;
il
le re1nercia de leur
fidélité. En ce moment, le cri de Cas–
tille et Tia co la pour toujours
!
partit
de
lOUS
les rangs e pagnols et indiens ,
et se confondit longtemps avec le bruit
du canon et d s instrument de guerre.
Corte reprit Je cours de ses atta–
que contre les ville mexicaiDe du
l1ttornl. Dans cette courte et brillante
e~pédition,
oü trente mi lle Tlascalans
marchaient avrc lui, altocan, qu i
s'éle1'ait au milieu des eaux, fut Je
thé¡\tre d'une lutte achnrnée. L'entrée
ele Tlacopan fut di putee par l'ennemi
arec un courage digne d'un meilleur
sort. Les E pagnols y éprou1•erent
une erte d'hommes
a
laquelle ils
11
é.