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12.2

L'UNIVERS.

daient de la destinée de grands empires.

Ces renforts inespérés permirent" ·au

général d'aoquitter sa promesse et de

renvoyerceux des soldats de arvaez qui

ne voulaient plus ser.vir; parmi cenx-ci,

il eut la douleur de compter cet André

de Duero, auquel il avait sauvé la vie.

Alvarado fut chargé de les conduire

a

la Vera-Cruz, et de présider

a

leur em–

barquement. Apres leur départ, Cor–

tes se ·vit encore

a

la tete de cinq cen t

cinquante hommes d'iufanterie, dont

quatre-vingts armés de mousquets -ou

d'al'quebuses, et de quarante cava–

liers. Il avait neuf pieces de campagne

et une abondante quantité de muni–

tions. C'est a,vec cette petite troupe et

dix mill e Tlascalans et Indiens auxi–

liaires que Cortes se mit en marche

pour l\

'1exi.co

le 28 décembre

1520,

six

mois apres sa fata le retraite, empressé

qu'il était d'en effacer le souve.nir par

un grand triomphe, et de donner dans

Je nouveau monde un riche empire

a

sa patrie.

· l\lexico était alors dans un état de

défense respectable ¡et, pour en reudre

les approchés

dif~ciles,

toute In science

stratégique des Indiens avait été mise

a

contribution. Dan leur jeune roi,

les habitaots mettaient une confiance

entiere; Jui ne se montrait pas au-des–

sous ·des graves circonstances dans

lesquelles il se trouvait placé. Ce fut

au milieu des travaux multipliés aux–

quels il se livrait pour le salut de son

peuple, qu'il tomba victime d'un fl éau

jusqu'alors inconnu aux Américams ,

de la petite vérole, importée par un

esclave maure venu avec les so.ldats de

•Narvaez. L'invasion de oette terrible

maladie avait eu Iieu par les États de

Chempoalla et de Ilascala; elle y avait

foít de grands ravages avant de passer

sur les teLTes des Mexicains. Cortes

avait et1

a

déplorer Ja mort de son

vieiµ: et fidele ami le prince Maxixcat–

zin ;

d'aut~es

grands personnages

m·aient égalernent succombé; on comp–

tait <lans le peuple les victimes par

milliers. Ceux qui échappaient res–

taient un objet d'horreur pour

leu.rs

compatriotes , taut les traces laissées

sur leurs vi3ages· les <léfiguraient.

C'était une triste nouveauté

a

laquelle

les yeux ne pouvaient s'habituer.

L'é–

pidémie ne fut pas moins meurtríere

dans la grande ville de Mexico; et l'on

n'y fut distrait de cetle calamité

que par l'élection d'un nouveau roí.

Quauhtemotzin , jeune homme de

vingt-cinq ans, plein de talents et de

courage' fut choisi pour succéder

a

son oncle. Ileaucoup moins versé que

lui dans les choses de la guerre, il

crut d.evoir continuer ses dispositions

militaires et

prendr~

sa politique pour

regle de conduite. La Providence le

destinait

a

une bien ru<le épreuve. Il

devait etre témoin de la longue agonie

de son pays, et clore

la

liste de ses

rois.

Cortes, .apres avoir passé Ja revue

de tout son monde, et publié .divers

reglements pour assurer le respect des

personnes et des propriétés, s'avanca

sur les tenes des Mexicains; il entra

dans Texcuco le dernier jour de l'an–

née. Quelques nobles venus au-devant

de lui le condulsirent' nu palais royal,

ou

tous les Espngnols trouverent place.

Le roi, qui s'était caché, se snuva la

nuit

a

l\Iexico' suivi d'un tres-grand

nombre de ses sujets, au grand déplaisir

du généra) qui voulaits'en servircomme

d'un instrument. Mais il trouva bien-

tot l'occasion de le remplacer d'une

maniere beaucoup plus utile

a

ses des–

seins. Lorsque les Espagnols entrerent -

pour la premiere fois

a

Texcuco, un

jeune prínce de la fomille royale,

nommé Ixtlilxochitl, se déclara pour

eux' et leur 'offrit merne l'armée qu'il

commandait. Malgré son bon vouloir,

ils se saisirent de Jui' le retinrent

a

l\Jexico pendant le11r séjour dans cctte

vi lle, et J'emmenerent avec eux

a

Tlas–

cala lors <le leur retraite;

íl

comptait

heaucoup de partisans parmi les chefs

de son pays: Cortes, qui s'en aperQut,

le

fit

venir en toute hl\te, et le pré–

senta

a

la noblesse. Son. élévation au

trone ne fut point contestée. Lui, vi–

vant <lepuis Jongtemps avec les Espa–

gnols , familiarisé avec leurs mceurs,

Jeurs usages, leur langue, se rnontra

tout <lévoué

a

leurs intércts. II pnrvint

a

Ieur concilie1· l'affection des grandes