ÉDIFIANTES ET (;URIElJSES..
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.E:ctrait d'une lettre écrite de Santorín, le
14
sep–
tembre
1
7
I
.2 ,
sur le mémc sujet.
11-y
a un an , jour pour jour, que j'arrivai
ici.
Quelques heures apres mon arrivée, je me mis
a
considérer , le plus exactement qu'il me fut possible,
la
~ituation
et les autres merveilles de la nouvélle
ile , dont vous souhaitez que je ."tOus rende compte.
J'ai eu le lóisir de réitérer souvent mes observations,
la
nouvelle lle étant toujours sous mes. yeux
a
une
distance d'environ troís milles. J'ai
eu
de plus la com–
modité d'en aller souvent faire le tour , quoique
. toujours d'un peu loin'
a
cause de la chaleur que
retient
l'~au
a
un bon quart de lieue aux environs.
Pendant que les bateliers rament
a
coups comptés,
il
faut qu'il
y
ait tol1jours quelqu'un qui ait la précau–
tion de tenir la main dans l'eau, et qu'il avertisse vite
des
qu'il la sent devenir trop chaude; autrement on
y
est pris , ainsi que dans les commencemens plu–
sieurs l'ont été, la poix des bateaux se fondant tout-
.Jt-coup , comme si le feu
y
avoit passé.
L'He
me paroit avoir bien cinq
a
six milles
de
tour.
Elle est partout couverte de rochers noirs et calcinés
*
entassés pele-méle les tms sur les autres.
Il
y
en
a
quelq11es-uns qui sont demeurés droits, et qui
de
loin ne représentent pas mal un cim
eterreturc.
Vis-a-vis la petite lle, qu'on appelle la peti.te
Cam–
meni
,
il s'éleve du pied de la roer une fabrique
na–
turelle ' semhlable
a
une espke de tou.r bastionnée' de
la
hauteur
de
plus de quatre cents pieds. J'ai été long–
temps
a
ne pouvoir presque eroire quelle n'eíH pas été
faite de main d'homme , tant les proportions
y
sont
bien gardées.
Le
corps de cette grande ma,sse est
d'une terre grisatre ; le haut est ouvert, et les hords
en sont encrolités d'une matiere qui paroh etre
un
mélange de soufre et de vitriol fondus ensemble. Cette
ouvertu.~:e
peut avoir trente ou quarante pieds de