ÉDIFIA.NTES ET CURIEUSES.
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Depuis ce jour-13., qui fut, comme j'ai dit, le
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septrrnbie de l'année passée, le fourneau n'a plus
jeté de feux ni fait de bruit. Les trois· crnbrasures
pouss<•nt seulement de temps en temps quelques
tourbillons d'une fumée épaisse, qui n'est ni assez
forte' ni assez ahondan te pour arriver
a
la grande
bouche.. J'ai encore observé que, dans les grandes
pluies., le corps du fourncau fume heaucoup, et rend
les
m~mes
frémissemens que le fer chaud quand on
répand de l'eau dessus. Je travaiUe
a
vous faire uu plan
de la nouvelle He, non daus toute l'exactitude g-éomé–
trique, mais le moins mal qu'il m'cst possihle. Je
ne me sens pas encore le courage , pour ne pas dire
la témérité qu'orit ene quclques-uns de nos Santori–
uois, d'aller grimper sur la nouvelle !le par l'en–
droit qu'ils croyoient le moins chaud, et d'ou ils sont
rnvenus plus vhe qu'ils n'y étoient allés, ayant leur
chaussure brulée jusqu'a la chair, et ramenant avec
bien de la peine leur batean plein d'eau, quoiqu'ils
eussent dedans de1;1x hommes uniquement occupés
a
étouper les fentesque la grande chaleur del'eau faisoit.
Ils ont,apporté de
Ja
du so,ufre en
p~~rrc
fort ép
1
uré,
avec d autres morce
auxd une mat1ere congelee et
pesante , qui paroit
i.rnmixte de vitriol , et d'une
espece de hitume raffiné. Quoique les feux aient
cessé, il coule toujours <l'une pctite anse qui s'est
formée au pied du. grand fournea
n , de longues tral–
nées d'une matiere liquide, tautót jau.ne, quelquefois
rouge, et le plus
~ouvent
verte. Cette liqueur vient de
dessous terre , et laisse des vestíges clans la mer sur
une étendue de quatre ou cinq milles.
La nouvelle He ne croh plus. Depuis qu'elle est
sortie de la mer, et
a
mesure qu'elle s'élevoit, la
pe tite BríUée, qui en es
t
proche, s'est beaucoup affais–
sée ' et s'affaisse tous les jonrs' et meme le cóté de
Santorin qui
foi
est opposé? a
ju~qu'a
présent haissé
de plus de six pieds. On en juge par
quelque~
T.
J.
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