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LETTRES

par

l'

ébranlement des maisons, et par le grand feu

f[UÍ

paroissoit en plein jotlr (ce que nous n'avions pas

~ncore

vu ), surpassoient tout ce qui avoit précédé.

Le r 5

avril fut remarquable entre les autres

jour~

par

le

.nombre et la forie de ces coups terrihles, en'

sorte que, pendant fort long-temps, ne voyant plus

~ue

feux , fomée ardente et grandes pieces de roches

-.iui remplissoient l'air, nous eró.mes tous que c'en

étoit fait, et que l'ile avoit sauté.

11

n'en étoit pour–

tant rien, et il n'y eut que la moitié de la grande

honche qtú s'étoit éhoulée une autre fois , et qui ,

~n

un

instant, redevint plus haute qu'elle n'étoit, par

l'"amas des cendres et des grosses pierres qui la ré–

parerent.

.

Depuis ce jour-la jusqu'au

23

mai, qui fnt l"an

!lévolu de l'a naissance de 1'1le' tout continua a-peu–

J>Tes sur le meme pied. Ce que je remarquai de par–

ticulier,

fut

que l'ile crut toujours en hauteur, et ne

croissoit presque plus en largeur. La grande houche

e.u

le grand fourneau s'éleva fort haut, et par les

:matieres

fondu~s'

que je crois etre du soufre et du

-vitriol qui en lierent la fabrique , il se

fit

la

peu-a-peu

comme

tm

grand

paté

avec un talus fort large.

Dans la suite tout s'apaisa insensiblement. Le

feu

et la

fomée diminuerent; les tonnerres souterrains

~evinrent

tolérables; et let{rs éclats, quoique toujours

:fréquens, n

1

étoient plus si etfrayans. Cela vii\t appa–

:rem.ment de ce que les matieres qui servoient d'ali–

ment au fen, n'étoient plus si abondantes, et peut–

~tre

de ce que les passages s'étoient de beaucoup

·élargis.

·

Le

1

5 juillet j'exécutai le dessein que j'avois de–

puis long-temps d'aller voir de pres la nc:..uvclle 'ile.

Le jonr étoit beau, la. mer calme, et les frux fort

modérés. J'engageai dans cette partie

l\'I.

Fran9ois

.Crispo:: notre éveque latín, et queiqtH'Sautres ecclé–

siastiques qui avoicnt la

meme

curiosité que moi. Pour