82 / 542
EDIFIANTES
~T
CURIEUSES.
57
de ces feux volans, il se dé tacha une lance
de
feu
fort longue, qui, apres avoir été quelque temps
im–
mobíle sur
le
chateau de Scaro, s'alla perdre
d~
les nues.
Le
9
de septembre , les deux iles , la Blanche et
la
Noire,
a
force de crohre chacune en largeur, com–
mencerent
a
se joindre et
a
ne faire plus qu'un seul
corps. Apres cette jonction, l'extrémité de l"ile
qui
répond au Sud-Ouest, ne crut plus ni en longueur
ni en hauteur, tandis que l'autre extrémité de file'!>
tournée
a
l'Ouest, ne cessoit de s'allonger
tre~-.seusi
hlement.
De
toutes les ouvertures dont j'ai parlé,
il
n'y
~o.
avoit pl:iis que quatre qui jetassent du feu. Quelquefois
la
fumée sortoit avec impétuosité de tou.ites
ensem
ble~quelquefois seulement d'une ou de deux., tantót av.ec
hruit, et tantot sans bruit; mais presque toujolll"?
avec dt>S sifilemPllS, qu'on eut prÍS pour les diveT$
sons de tuyaux d'orgue, et quelquefois pour les
h.IH~lemens des betes féroces.
Le
i
2
septemhre
~
le bruit ,souterrain, qui
natu–
rellement semhloit ne devoir plus etre si violent,
ayant
a
se partager par ces quatre ouvertures, ne
fat
jamais ni si épouvantahle,
ni
si fréquent que ce jour–
la
et les suivans. Les grands coups redoublés, sem.–
blahles
a
la décha1:ge générale d'une grosse et
nom–
hreuse artillerie , se faisoient entendre
dix
ou douz,e
foís
en
víngt-quatre heures; et un moment
apr~s,
il
sortoit de la grande bouche des pierres d'une grossenr
énorme, tout<"s rouges de feu qui s'alloient perdre
bien loin dans la mer. Ces grands coups étoient tou·
jours accompagnés d'une épaisse fmnée , qui voloit
anx nues en figure d'ondes, .et qui, lorsq_u'elle se
dissipoit, répandoit partout de gros nuages de cendre,
dont quelques tourbillons furent portés jusqu'a
.Anasi,
ile distan te de San torin de vingt-cinq milles.
J'
eus
la
curiosité de ramasser de
cette
cend,re ; elle paroissoit