ÉDIFIANTES ET CURIEUSES.
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bien plus belle forme que n'étoit celle de la premiere.
Dans le nornhre des cénobites de ce monasterc
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il y en eut un nommé Jean, qui s'étant distingué
entre ses freres par sa vertu , fut élu abbé , et
en l'honneur de leur premier pere, celui-ci tut sm:-
·nommé l'ahbé
Maron.
Ce second abbé Maron cornbattit viveni.ent les
l1érétiques et les schismatiques. 11 en convertit plu–
sieurs , et défendit si heureusement sa nation contre
le schisme et l'hérésie qui l'environnoient de toutes
parts, qu'elle est demeurée seule dans le Levant ,
constamment et universellement dévouée
a
la chaire
de saint Pierre.
L'abbé Jean Maron dont nous parlons , fut le
premier de sa nation qui fnt honoré du titre de pa–
triarche des Maronites. 11
re~ut
le patriarcat du saint
Siége. Ses successeurs, apres leur élection, ne man–
quent pas encore aujourd'hui d'envoyer un député
au Pape , pour en recevoir la confirmation
~t
le
pallium.
Apres la grace que Dieu m'a faite, d'avoir
pri~
naissance dans
~me
nation si catholique , il a plu au
Seigneur d'en ajouter lrne autre, qui m'est tres-pré-
.cieuse , e'est de m'avoir appelé
a
la compagnie
d~
Jésus, et d'y avoir été re9u tout indigne que j'en
étois. Tant
~e
graces m'ont fait croire
qu~
l'inten–
tion de Dieu étoit que je consacrasse ma vie au
salut de ceux qui ont eu le malheur ici de na1tre dan¡¡
l'
erreur et dans le schisme.
C'est pour répondre
a
la vocation divine , que je
tache depuis plusieurs années de remplir, le moins
inal qu'il m'est possihle, les devoirs de mon minis–
tere.
Mais ayant eu l'avantage d'etre connu part.iculie–
rement de votre paternité dans le séjour que j'ai fait
a
Rome aupres d'elle , j'avois en lieu d'espérer
qu'elle ne penseroit jamais
a
me charger du gouver..